Belgique : Funérailles de Mgr van Zuylen dans la Cathédrale de Liège

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Homélie de Mgr Jousten (1)

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CITE DU VATICAN, Mercredi 7 avril 2004 (ZENIT.org) – « Il a vraiment tenu au milieu de nous la place du Christ… », a déclaré Mgr Aloys Jousten, actuel évêque de Liège, dans son homélie, lors des funérailles de Mgr van Zuylen qui se sont déroulées ce 7 avril dans la Cathédrale de Liège (1). Un reportage de l’agence catholique belge « CathoBel » (www.cathobel.be)

C’est dans une Cathédrale bondée qu’ont eu lieu, ce mercredi 7 avril 2004, les funérailles de Mgr Guillaume-Marie van Zuylen, évêque de Liège de 1961 à 1986. Décédé ce vendredi 2 avril à l’âge de 94 ans, Mgr van Zuylen était une grande figure de l’Église catholique en Belgique, très populaire et très aimé dans son diocèse. Une affection encore démontrée ce matin par la foule de fidèles, d’autorités mais aussi de prêtres – fort occupés en ce Triduum Pascal – qui étaient venus accompagner une dernière fois leur ancien évêque. Au cours de son homélie, Mgr Jousten, actuel évêque de Liège, a souligné que « sa simplicité, sa vérité ou encore son humilité, sa gentillesse, son empathie, sa capacité d’écoute, ont fait de lui un homme qui inspirait confiance et transmettait à tous le sentiment d’avoir du prix à ses yeux ».

Les fidèles sont venus nombreux à la cathédrale de Liège, ce 7 avril à 11 h, pour assister aux funérailles de Mgr van Zuylen, évêque diocésain durant 25 ans (Voir Cathobel du 05/04/2004). On notait également la présence de personnalités telles que Anne Tilly, procureur générale de Liège, Willy Legros, recteur de l’Université de Liège ou du Bourgmestre Willy Demeyer. Mais c’est aussi la présence massive des prêtres qui a frappé aussi les esprits : très occupés en cette période de Triduum Pascal, ceux avaient quand même tenu à être présents pour honorer la mémoire de leur évêque émérite. La plupart d’entre eux reviendront d’ailleurs le soir même pour célébrer la Messe Chrismale.

C’est donc une assemblée recueillie qui a assisté à cette célébration, présidée par Mgr Aloys Jousten, actuel évêque de Liège. Voici l’homélie qu’il a prononcée (ndr les intertitres sont de CathoBel).

La paix que rayonnait son visage

« C’est notre ancien évêque, Mgr Guillaume-Marie van Zuylen qui, au milieu de la Semaine sainte, nous rassemble très nombreux en l’église – mère du diocèse. Pendant 35 ans, il a été évêque dans notre diocèse, durant 10 ans comme coadjuteur de Mgr Kerkhofs et durant 25 ans comme évêque diocésain. Il y a deux ans et demi, nous étions nombreux à l’entourer ici-même pour célébrer avec lui l’action de grâce à l’occasion de ses 50 ans d’épiscopat. Aujourd’hui, il nous convie encore à dire merci avec lui. Chaque soir, aussi le soir du 2 avril, Mgr van Zuylen a dit au Seigneur : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. » (Complies) »

« Ceux qui ont vu notre cher évêque émérite sur son lit de mort auront été frappés par la paix que rayonnait son visage. On pouvait avoir l’impression que ce visage voulait nous dire : « Mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples. »

« Frères et sœurs, dans son testament spirituel, rédigé en 1996 (Voir aussi CathoBel de ce 7 avril 2004), Mgr van Zuylen écrit : « C’est le c˛ur plein de gratitude envers Dieu que j’achève mon étape terrestre. Merci, Père merveilleux de tendresse, Fils rédempteur qui m’a sauvé et appelé, Esprit Saint qui m’a sanctifié, Trinité Sainte que j’ai eu le bonheur d’aimer et de servir : comme jeune chrétien, prêtre, évêque. »

« Nous avons tous beaucoup de raisons de rendre grâce à Dieu pour l’homme, pour le chrétien, pour le prêtre, pour l’évêque que fut Mgr van Zuylen pendant de si nombreuses années. Il a vraiment tenu au milieu de nous la place du Christ, Prêtre, Bon Pasteur, Maître et Serviteur de tous. Les prêtres, les diacres, les consacrés, les laïcs, les enfants, les jeunes, les adultes, les pauvres et les riches, les malades et les bien portants ont pu reconnaître en lui « quelqu’un qui est au milieu d’eux à la place de celui qui sert. » (Lc 22, 27)

« Sa simplicité, sa vérité ou encore son humilité, sa gentillesse, son empathie, sa capacité d’écoute, ont fait de lui un homme qui inspirait confiance et transmettait à tous le sentiment d’avoir du prix à ses yeux. Je n’oublierai jamais la manière dont il m’a accueilli lors de ma première visite chez lui après ma nomination ».

Un grand évêque dans l’histoire du diocèse

« Frères et sœurs, notamment les prêtres de notre diocèse qui l’ont connu peuvent témoigner de la manière paternelle dont Mgr van Zuylen se souciait d’eux et les portait dans sa prière et dans sa sollicitude. Je crois qu’il se savait chargé comme l’apôtre Pierre d’affermir ses frères (cf. Lc 22, 32). Il l’a fait sur le plan personnel, notamment quand un prêtre traversait une période difficile. Mais il l’a fait avec autant de conviction et de sens pastoral lorsqu’il s’agissait de mettre en pratique les décisions du Concile. J’imagine volontiers que lui-même a connu une évolution personnelle tout au long du Concile. Il a participé avec beaucoup de conviction, de foi, d’ouverture, aux travaux de Commissions. Il est rentré de Rome, en 1965, comme un évêque qui a voulu être un serviteur de l’Évangile pour l’espérance de l’Église et du monde. La grâce de son ministère épiscopal a pu déployer en lui toute sa richesse et tout son dynamisme, parce que notre ancien évêque puisait sa force dans la prière, dans l’eucharistie et auprès de la Vierge des pauvres, selon sa devise : C’est le Seigneur qui est ma force (Fortitudo mea Dominus) ».

« L’épiscopat de Mgr van Zuylen n’a pas été de tout repos. Les situations furent autres que celles auxquelles nous sommes confrontés de nos jours ; mais elles ne furent pas moins difficiles, me semble-t-il. Il y a eu la période de l’après-guerre ; il y a eu l’après-Concile ; il y a eu les crises économiques dans le bassin liégeois ; il y a eu l’évolution de la société. Nombre de situations furent nouvelles au point que, à plus d’une reprise, les évêques devaient sans doute se dire comme nous aujourd’hui : Rien n’est plus comme avant. Par fidélité à sa mission, l’Église devait se resituer dans le monde. Tous étaient concernés : évêque, prêtres, diacres, vie consacrée et laïcs. L’évêque de Liège, de son côté, a fort encouragé les laïcs à s’engager dans l’Église et dans le monde ».

« Mgr van Zuylen entre comme un grand évêque dans l’histoire de notre diocèse. Son style pastoral, sa manière de vivre les relations humaines, son ouverture sur les besoins de l’Église universelle, notamment en Amérique latine et en Afrique, sa sensibilité pour les couches de la population qui étaient loin de l’Église, loin du bien-être socio-économique, son écoute de toutes les interpellations venant de prêtres et de laïcs engagés sur le terrain, sa préoccupation de l’annonce de l’Évangile – tout cela, notre diocèse, notre province, les hommes et les femmes de chez nous ne l’oublieront pas ».

‘Mon but, c’est de mener à bien le service que le Seigneur Jésus m’a confié’

« Je ne peux passer sous silence quatre domaines particuliers où Mgr van Zuylen s’est engagé de manière remarquable et remarquée. Je pense d’abord à la province du Limbourg qui, jusqu’en 1967, faisait partie du diocèse de Liège. Les prêtres et les chrétiens de l’actuel diocèse de Hasselt parlent avec beaucoup d’admiration et de reconnaissance de Mgr van Zuylen. Je pense également à la région de langue allemande. Avec beaucoup de simplicité et de bienveillance, notre cher défunt a réussi à tisser et à approfondir les liens entre les germanophones et le reste du diocèse, de sorte que les chrétiens germanophones se sentent vraiment chez eux dans le dioc
èse. J’ai toujours admiré les efforts de Mgr van Zuylen pour s’exprimer dans les trois langues de son diocèse. Ensuite, je voudrais évoquer son attitude courageuse à l’égard des prêtres ouvriers. Enfin, Mgr van Zuylen a ordonné les premiers diacres permanents en 1969 ».

« Frères et sœurs, nous pouvons, me semble-t-il, mettre les paroles de l’apôtre Paul dans la bouche de celui qui nous rassemble aujourd’hui et dont nous évoquions quelques grands mérites au service de l’Église de Dieu qui est à Liège : « Je n’attache vraiment aucun prix à ma propre vie ; mon but, c’est de mener à bien ma course et le service que le Seigneur Jésus m’a confié : rendre témoignage à l’Évangile de la grâce de Dieu… Et maintenant, je vous remets à Dieu et à sa parole de grâce, qui a la puissance de bâtir l’édifice et d’assurer l’héritage à tous les sanctifiés. » (Ac 20, 24.32) »

« Frères et sœurs, il ne nous reste plus qu’à rendre grâce à Dieu pour son serviteur fidèle et à prier le Seigneur pour qu’il l’accueille dans le Royaume et réalise sa parole proclamée dans l’Évangile : « Vous êtes, vous, ceux qui avez tenu bon avec moi dans mes épreuves…Vous mangerez et boirez à ma table dans mon royaume. » (Lc 22, 28.30) »

« Oui, cher Monseigneur van Zuylen, que vous participiez aux noces de l’Agneau – nous le demandons au Seigneur. Et j’aimerais aussi pouvoir vous dire : Priez pour nous afin que notre diocèse continue à être un lieu d’espérance pour les hommes d’aujourd’hui. – Amen ».
© CathoBel 2004

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ZENIT Staff

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