Des agences de presse et des journaux ont parlé ces derniers jours des décisions du pape Jean-Paul II concernant le tribunal de la doctrine de la foi. Radio Vatican fait le point avec le secrétaire du dicastère, Mgr Angelo Amato.
« Il faut rappeler, explique Mgr Amato, que dès sa fondation, la congrégation pour la Doctrine de la Foi a été un tribunal. En 1542, le pape Paul II a en effet institué une commission de six cardinaux ayant pour mission de veiller aux questions de foi, pour la préserver des erreurs et de fausses interprétations. Cette commission, connue somme Sainte inquisition romaine et universelle, avait au début le caractère exclusif de tribunal pour les causes d’hérésie et de schisme ».
Ce n’est donc pas nouveau de parler de la congrégation pour la Doctrine de la foi comme d’un tribunal, observe Mgr Amato. « En effet, la congrégation pour la Doctrine de la Foi a toujours exercé, continue le secrétaire de ce dicastère, un pouvoir judiciaire pour certaines causes spécifiques dédiées à la défense de la foi, de la morale, et de la dignité des sacrements, surtout de la réconciliation et de l’eucharistie. Certains délits plus graves (delicta graviora) ont toujours été de la compétence exclusive de la congrégation pour la Doctrine de la Foi. La constitution apostolique « Pastor bonus » (31 juin 1988) reconnaît cette compétence à l’art. 52. Récemment, par le Motu Proprio « Sacromentorum Sanctitatis Tutela » (du 30 avril 2001), le Saint-Père a confirmé cette compétence de la congrégation pour la Doctrine de la foi, et il a aussi mis à jour les procédures ainsi que la liste des graviora delicta dont l’abus sur des mineurs de la part de clercs. Il s’agit de toute façon d’ajustements de nature technico-juridique, décidées en vertu de la compétence de la congrégation ».
A propos des rumeurs d’un nouveau tribunal, Mgr Amato précise « qu’il ne s’agit pas d’un nouveau tribunal, même si récemment, on a destiné certaines pièces du palais du Saint-Office pour pouvoir assurer ce service dans des locaux adéquats ».