Il considère ainsi que les français qui se disent favorables à un encadrement juridique de l’euthanasie n’ont pas tous en tête la même définition de l’euthanasie. Il rappelle que « face à sa propre mort […] rare est celui qui réagit conformément à ce qu’il professait quelques semaines plus tôt, loin de l’hôpital et de la maladie ».
Par ailleurs, il souligne que ce qu’on tient pour de l’acharnement thérapeutique ne l’est que dans l’instant, rarement dans la durée et qu’il a permis à la médecine de grands progrès. Revenant sur la douleur, il rappelle que les progrès de l’analgésie ont permis d’éliminer pratiquement la souffrance de l’existence quotidienne des malades en fin de vie. Pour lui, il existe un grand malentendu : « pour la plupart de ceux qui se prononcent, par principe, pour abréger une fin de vie difficile, l’euthanasie est le moyen privilégié de libérer un patient de la douleur ».
Bernard Debré réclame le développement des « unités de fin de vie » où la demande d’euthanasie disparaît instantanément.
Il estime que ce n’est pas la mort qui est indigne mais l’absence d’accompagnement et il dénonce le paradoxe de ce XXIème siècle qui présente « l’euthanasie comme un progrès alors que notre époque est la première de l’Histoire à détenir les moyens de supprimer la douleur physique et, dans une moindre mesure, la souffrance psychologique… »
(1) « Nous t’avons tant aimé. L’euthanasie, l’impossible loi. » Bernard Debré (éd. Le Cherche Midi, coll. « Documents », 160 pages)
Source: Le Point 16/01/2004