« Les nouvelles provenant de Bolivie en prise à une grave crise faisant des morts et des blessés suscitent une vive préoccupation », constatait le pape en italien à la fin de l’audience générale de ce mercredi place Saint-Pierre.
Le pape lançait cet appel : « Je désire exprimer ma solidarité spirituelle à ceux qui souffrent et je vous invite tous à prier pour que le Seigneur inspire les parties en cause pour qu’elles privilégient le dialogue civil et cherchent des solutions justes, dans le respect de la légalité, aux problèmes qui affligent la Nation ».
Selon l’agence missionnaire italienne Misna, une mission humanitaire de l’Eglise est sur le point de partir de Cochabamba pour se rendre à El Alto, où depuis presque dix jours 800.000 personnes poursuivent la grève générale. L’enjeu c’est la « guerre du gaz » que la population ne veut plus livrer aux Etats-Unis alors qu’elle souffre de la pénurie.
Dans la capitale La Paz la population souffre du manque de nourriture, de médicaments et d’essence, ce qui provoque une interruption à durée indéterminée des vols et des transports publics. La tension augmente dans tout le pays.
Mardi, des affrontements ont eu lieu entre les étudiants et la police à Cochabamba et entre les paysans, les « campesinos » et l’armée dans le sud de la capitale (faisant au moins 9 blessés), la principale préoccupation des habitants de La Paz reste le manque de vivres.
Les hôpitaux représentent l’urgence la plus grave: les médicaments font défaut, les malades n’ont ni pain ni viande.
Cependant, dans la soirée de mardi l’armée a pu faire rentrer à La Paz – sans rencontrer d’opposition – huit camions citernes d’essence et un de diesel.
Ce mercredi, sept manifestations distinctes étaient prévues dans la capitale avec pour objectif d’isoler les édifices gouvernementaux, protégés par des chars d’assaut.