Europe : L’Eglise orthodoxe grecque pour la mention des racines chrétiennes

Visite du chef de l’Eglise orthodoxe grecque en Belgique

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CITE DU VATICAN, Jeudi 9 octobre 2003 (ZENIT.org) – Le chef de l’Eglise orthodoxe grecque insiste pour la mention des racines chrétiennes de l’Europe dans le préambule de la future Constitution européenne.

Sa Béatitude Christodoulos a rencontré à Bruxelles des commissaires européens et des membres de la communauté Sant’Egidio, indique l’agence catholique belge « Cathobel » (www.cathobel.be).

Sa Béatitude Christodoulos Paraskevaides, Archevêque d’Athènes et de toute la Grèce, était en effet en visite cette semaine à Bruxelles. Il y a notamment inauguré le siège de la représentation orthodoxe grecque auprès de l’union européenne. Au programme de ses visites officielles figuraient une rencontre avec les commissaires européens grecs, la commissaire pour les cultes, la culture et l’éducation ainsi que la Communauté Sant’Egidio où il a donné une conférence. Pour des raisons d’agenda, il n’a pas eu l’occasion de rencontrer de responsables politiques ou même religieux belges, le cardinal Danneels étant en séjour à l’étranger.

Arrivé le 4 octobre en Belgique pour une visite aux institutions européennes, sa béatitude Christodoulos a quitté le sol bruxellois mercredi 8 octobre, après une dernière conférence de presse.

Ces cinq jours ne lui ont pas donné l’occasion de rencontrer de responsables politiques ou religieux belges. En revanche, il a pu visiter la bibliothèque des Bollandistes au Collège St Michel de Bruxelles, célèbre pour ses recherches en hagiographie (histoire de la vie des saints) où il a été reçu par le Père Robert Godding sj., directeur de la Société des Bollandistes. La réputation scientifique et spirituelle de cette bibliothèque atteint aussi l’Orient chrétien.

Les préoccupations de l’Eglise orthodoxe grecque
Lors de sa rencontre avec les commissaires grecs et Viviane Reding, la commissaire pour les cultes, la culture et l’éducation, l’Archevêque d’Athènes et de toute la Grèce a abordé différents thèmes : le développement, la culture et la civilisation, l’intégration des immigrés, le dialogue des religions pour garantir la paix et la connaissance mutuelle des peuples, la restauration des monuments.

Sa béatitude Christodoulos a également rappelé que l’Eglise orthodoxe grecque avait joué un rôle important dans l’aide humanitaire en Afghanistan, en Géorgie et Roumanie. L’Eglise a notamment reconstruit des églises détruites par la guerre. L’Irak a reçu 1200 tonnes de vivre et d’aide humanitaire diverse.

A l’instar de Jean-Paul II, l’archevêque orthodoxe grec a aussi insisté pour que les racines chrétiennes de l’Europe soient mentionnées dans le préambule de la future constitution européenne.

Nous sommes tous frères et soeurs dans la même foi
Le 6 octobre, sa Béatitude Christodoulos a donné une conférence à Anvers, au siège de la communauté Sant’Egidio. Environ 400 personnes ont ainsi eu l’occasion de l’écouter.
L’Archevêque orthodoxe a été accueilli par Hilde Kieboom, et le père Leon Lemmens de la Communauté Sant’Egidio – Belgique. Après le témoignage de Valérie Régnier, de la Communauté Sant’Egidio – France, les participants ont visionné un reportage sur le travail de la communauté au Mozambique. Un autre reportage sur la rencontre pour la paix d’Aix-la-Chapelle, du 7 au 9 septembre 2003 a suivi le témoignage du père Matthias Leineweber Communauté Sant’Egidio – Allemagne.

« Je n’ai pas préparé un texte spécial pour ce soir, alors j’ai l’intention de vous parler par cœur, de vous dire quelques mots de vérité, de mon cœur, des mots de chaleur envers vous tous » a commencé sa Béatitude Christodoulos, expliquant que c’était Mgr Athanase, révérend archiprêtre de l’Eglise orthodoxe grecque « bon ami » de la Communauté Sant’Egidio, ainsi que le professeur Andrea Riccardi qui lui avaient parlé de Sant’Egidio.

« On se réjouit ce soir d’être informé sur l’œuvre missionnaire et l’œuvre que vous réalisez partout en commençant par la prière de chaque soir, comme on l’a entendu, dans les différents sièges de votre mouvement et ensuite en rendant visite à différents pays qui souffrent de la douleur et de la guerre et d’autres souffrances. Je vous félicite du profond de mon cœur. Et ces félicitations sont le fruit de mon amour envers vous, parce que nous sommes tous frères et soeurs dans la même foi de Jésus Christ notre Seigneur » a-t-il poursuivi.

Une église de prière
« Nous vivons tous ensemble dans l’Europe la sécularisation, de l’Eglise, des Eglises et du monde entier. Alors, en commençant par la prière chaque soir, qui est l’indice que nous croyons en Dieu et alors nous dépendons de sa grâce afin que nous puissions faire cette mission à son nom ».

L’Archevêque a rappelé que l’Eglise orthodoxe d’Orient était une église de prière, d’ascèse, « c’est pourquoi on fait des ‘metania’, des prosternations, on réalise plusieurs moyens d’indiquer le soulagement de notre corps, afin qu’il puisse se donner à Dieu et avoir la possibilité de sa grâce pour faire l’hommage à son amour et à l’amour à tous les hommes qui vivent dans la terre ».

« C’est dans ce contexte que l’église orthodoxe de Grèce aussi réalise son amour envers Dieu et envers les hommes de souffrance, les hommes qui sont sous la discrimination dans les sociétés partout dans le monde. J’ai entendu attentivement vos paroles, en ce qui concerne votre oeuvre dans le monde, et alors je vous adresse mes vœux les plus cordiaux ».

Indiquer notre foi par nos actes
Sa béatitude a ensuite abordé l’activité de l’église orthodoxe de Grèce tant au niveau de la prière qu’au niveau pratique, c’est-à-dire de l’aide missionnaire et humanitaire à tous ceux qui en ont besoin. « C’est vrai, nous le savons tous, on doit commencer par la foi, par la piété, par le dévouement de nos êtres à Dieu. Mais il est aussi indispensable d’indiquer notre foi par nos actes, c’est-à-dire de pratiquer le christianisme et les valeurs qui viennent de notre foi ».

« C’est pourquoi en Grèce l’Eglise a mis en premier lieu l’œuvre missionnaire, la catéchèse, le culte, les prières, pour les fidèles, pour les pieux, pour qu’ils se stabilisent dans la foi et dans le dévouement à Dieu. Mais il faut aussi renforcer nos efforts d’amour réciproque pour tout le monde qui souffre dans tout l’univers. On a commencé par nos compatriotes qui souffrent. Dans chaque société il y a des hommes qui souffrent par la douleur, la faim, les peines la souffrance, la maladie etcetera et qui n’ont pas les moyens de trouver la solution à leurs problèmes ».

« Alors sous la surveillance de l’Eglise centrale et des églises locales, de nos évêques, de nos prêtres, de nos paroisses, on a des institutions de l’aide humanitaire à tous ceux qui en ont besoin. Mais aussi l’église centrale à Athènes a fondé une institution spéciale, une organisation non-gouvernementale – nommée ‘solidarités’ – avec laquelle on réalise des projets d’aide humanitaire en dehors de la Grèce, c’est-à-dire dans des différentes régions où il y a des besoins » a-t-il encore expliqué.

« Les fidèles de notre seigneur Jésus Christ se trouvent partout, tant en Italie, qu’ici en Belgique, qu’en Grèce aussi, dans le monde entier. Nous sommes plusieurs, pas beaucoup, mais assez pour donner la possibilité à tout le monde de connaître l’amour chrétien, de connaître notre sauveur, Jésus Christ ».

S’unir contre la souffrance
Sa Béatitude Christodoulos a ensuite abordé l’œcuménisme. « On a besoin de l’unité chrétienne, nous sommes divisés, les chrétiens, et alors c’est un mal qui nous empêche à donner la « martiria » – le témoignage – de l’unité chrétienne dans le monde entier. Il faut donc renforcer les pas
mutuels pour que l’une église et l’autre, je parle pour l’église Romaine-Catholique et l’église orthodoxe d’Orient, qu’elles soient toutes ensemble, sous le même Seigneur, sous la même foi, sous la même bénédiction ».

« Nous vivons dans l’ère du progrès scientifique, mais aussi dans l’ère de la guerre et de la souffrance, partout, sauf en Amérique et en Europe, les deux continents qui n’ont pas en ce temps-ci vécu la souffrance de la guerre. C’est pourquoi il faut que tous luttent contre la guerre et en faveur de la paix, de la dignité de l’être humain, de la justice, puisque sans justice il n’y a pas de paix ».

« On a constaté dans le film qu’on a vu le rôle des différentes religions dans le monde entier. Qu’est-ce qu’on peut faire? Il faut qu’on unisse nos efforts communs pour la paix du monde, pour dire aux hommes politiques que la guerre n’est pas acceptée, n’est pas acceptable dans cette période, dans cette époque où la science a fait tant de progrès, où les hommes ont la vertu, le droit d’avoir tous les biens qui dérivent de notre civilisation ».

Il a conclu son discours en félicitant encore une fois les membres de la Communauté. « Que le bon Dieu bénisse tous, ou nous bénisse tous, afin qu’on puisse avoir la possibilité d’être présents dans cette période de crise spirituelle dans le monde, et donner encore une fois le témoignage – la martiria – de notre foi commune en Jésus Christ, qui est le pacificateur, qui est le sens de notre vie chrétienne ».

Sa Béatitude, Archevêque d’Athènes et de toute la Grèce, Christodoulos Paraskevaides est né à Xanthi en 1939. Il a été ordonné prêtre en 1965, rappelle Cathobel.
Il a notamment été secrétaire du Saint-Synode pendant sept ans, et a pris part à de nombreuses missions religieuses à l’étranger. Docteur en théologie, il parle le français, l’anglais, l’italien et l’allemand. Auteur de plusieurs livres scientifiques, il a aussi écrit de nombreux articles dans la presse.
Il a été élu Métropolite de Demeterias en 1974 et Archevêque d’Athènes et de toute la Grèce en 1998.

© Cathobel.be

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ZENIT Staff

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