CITE DU VATICAN, Mercredi 18 juin 2003 (ZENIT.org) – Le chant du prophète Isaïe présente un Dieu proche de son peuple et quasi « amoureux », explique Jean-Paul II.
Le pape Jean-Paul II a tenu l’audience générale de ce mercredi à 10 heures, place Saint-Pierre, en présence de quelque 11.000 pèlerins de 15 pays différents.
Le pape a poursuivi sa catéchèse liturgique sur les psaumes des laudes en commentant le cantique du chapitre 61 du livre du prophète Isaïe (Is 61,10-62,5) qui exprime la jubilation du prophète devant la nouvelle Jérusalem. L’Eglise latine le chante aux laudes le mercredi de la IVe semaine liturgique.
C’est un « horizon lumineux et plein d’espérance » dont le peuple élu fait l’expérience au retour de l’exil à Babylone, dans ce chant de la troisième partie du livre d’Isaïe. Le prophète y représente la renaissance de la Cité sainte, Jérusalem, annonçant une « ère nouvelle ».
Après l’abandon et la désolation, « la dévastation de Jérusalem, opérée par les Babyloniens et le drame de l’exil », voici le changement de vie radical, la renaissance chantée par le prophète. Le peuple libéré retrouve la terre de ses pères et reconstruit la ville et le Temple.
Tel est le tableau brossé par le pape dans sa catéchèse. Isaïe dépeint cette ville « comme une épouse qui célèbre ses noces ».
« Le symbolisme sponsal qui apparaît avec force dans ce passage, disait le pape, est dans la Bible l’une des images les plus intenses pour exalter le lien d’intimité et le pacte qui lie Dieu et son peuple élu ».
« L’élément décisif, observait Jean-Paul II, sera le changement de nom, comme de nos jours lorsqu’une jeune fille se marie. Prendre un « nom nouveau » signifie quasi revêtir une nouvelle identité, entreprendre une mission, changer radicalement de vie ».
Voilà le nom nouveau de Jérusalem, l’épouse; « On ne t’appellera plus abandonnée, et ta terre ne sera plus « Dévastée », mais tu sera appelée « Mon plaisir est en elle », et ta terre « Epousée ».
Tels sont donc les noms de la renaissance, qui fait l’expérience de l’amour, de la tendresse, de la fête, et du bonheur. Le Dieu distant et transcendant, juste juge, fait place maintenant au Dieu proche et amoureux ».
Le peuple élu préfigure l’union profonde entre le Christ et l’Eglise, « épouse par amour » dans laquelle, dit le pape en citant saint Ambroise, il n’y a plus trace de péché.
L’Eglise est donc appelée à faire resplendir ses œuvres afin qu’elles manifestent « l’image de Dieu », à l’image duquel elle a été créée.