CITE DU VATICAN, Mardi 17 juin 2003 (ZENIT.org) - Jean-Paul II a lancé un nouvel appel à la communauté internationale en faveur des pays du Sahel dans son discours aux évêques du Burkina Faso et du Niger, reçus en audience ensemble ce mardi matin en conclusion de leur visite quinquennale ad limina.

L'appel de Jean-Paul II intervient en cette Journée mondiale de l'ONU contre la désertification. Le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan a souligné dans son message que c'est l'Afrique subsaharienne la région du monde la plus touchée par ce phénomène qui engloutit des terres auparavant cultivables: on prévoit que le nombre des "réfugiés environnementaux" atteigne 25 millions au cours des années qui viennent.

Dans son discours aux évêques du Burkina Faso et du Niger, Jean-Paul II exprime son "souci du développement durable et intégral des populations", déplorant les "conditions climatiques difficiles de la zone sahélienne" et la "désertification".

Ce phénomène, déplore Jean-Paul II condamne les populations à une "pauvreté endémique engendrant la précarité et le désespoir".

Le pape demande donc à la communauté internationale d'aide ces populations à envisager l'avenir "avec plus de sérénité".

"Face au scandale de la pauvreté et de l'injustice", Jean-Paul II espère que "l'Eglise continue à jouer son rôle prophétique et à être la voix des sans-voix, afin que partout la dignité humaine soit reconnue à chacun, et que toutes les mesures soient prises pour développer et ennoblir l'homme dans son existence spirituelle et matérielle".

Mais le pape encourage aussi l'élan missionnaire de ces pays. "Malgré les difficultés liées à la précarité de la vie des populations locales, la vitalité missionnaire des Eglises diocésaines a pu s'exprimer de multiples manières, constate le pape. Je rends grâce avec vous pour les célébrations ayant marqué le centenaire de l'évangélisation du Burkina Faso".

"L'évangélisation, insiste le pape, est une mission essentielle de l'Eglise. L'annonce de l'Evangile ne peut se réaliser pleinement sans la contribution de tous les croyants".

Citant son exhortation apostolique post-synodale sur "l'Eglise en Afrique", le pape souligne que "l'inculturation est une priorité et une urgence dans la vie des Eglises particulières".

"La pastorale de l'inculturation que vous avez mise en oeuvre dans vos diocèses, constate le pape, porte du fruit, en particulier dans la vie et le témoignage des communautés chrétiennes de base".

Les évêques, recommande en outre Jean-Paul II, doivent aider les laïcs à "mieux prendre conscience de leur rôle dans l'Eglise, honorant ainsi leur mission de baptisés et de confirmés".

Jean-Paul II évoque aussi "le témoignage offert par de nombreuses familles, qui vivent de façon héroïque leur fidélité au sacrement du mariage chrétien, dans le contexte d'une législation civile ou de coutumes peu favorables au mariage monogame".

"Alors que des menaces pèsent aujourd'hui sur la famille africaine et sur ses fondements, je vous exhorte à défendre la dignité du mariage chrétien", insiste le pape.

Jean-Paul II souligne également les difficultés rencontrées par les prêtres et les remercie de leur générosité à servir le Christ et son Eglise. "Je sais, dit-il, à quel point vous veillez, avec les moyens dont vous disposez, à leur procurer ce qui est nécessaire à leur santé spirituelle et à leurs besoins matériels".

Enfin, au Burkina Faso et au Niger "les communautés chrétiennes vivent au sein de sociétés où prédominent l'Islam et ses valeurs", constate le pape.

"Je me réjouis de ce que les rapports des catholiques avec les musulmans soient généralement empreints de respect, d'estime et de convivialité", ajoute le pape qui conclut par une invitation au "dialogue" de façon à bannir "la peur de l'autre, qui naît souvent de la profonde méconnaissance des valeurs religieuses qui l'animent".