CITE DU VATICAN, Mercredi 11 juin 2003 (ZENIT.org) – Le christianisme a offert et continue d’offrir une importante contribution au développement affirmait Jean-paul II à son arrivée en Croatie jeudi 5 juin.
Dans l’aprés-midi du jeudi 5 juin 2003, le Pape Jean-Paul II est arrivé à l’aéroport « Adria Riviera Kvarner », sur l’île de Krk, en Croatie, d’où il a rejoint Rijeka. A l’aéroport, le Saint-Père a été accueilli par le Président de la République, M. Stjepan Mesic, qui a prononcé une adresse d’hommage à son intention. Nous publions ci-dessous le discours prononcé par le Saint-Père à cette occasion,dans la traduction de L’Osservatore Romano en langue française du 10 juin:
Monsieur le Président de la République,
Vénérés frères dans l’épiscopat,
Eminentes autorités,
Très chers frères et soeurs!
1. C’est avec une joie intime que je pose le pied pour la troisième fois sur le bien-aimé sol croate. Je rends grâce à Dieu tout-puissant de m’avoir permis de revenir parmi vous, en ce centième voyage apostolique.
Je vous adresse mes salutations respectueuses, Monsieur le Président de la République, ainsi qu’aux autres Autorités civiles et militaires ici présentes. Je vous remercie vivement des nobles paroles que vous m’avez adressées au nom des personnes présentes et de tous vos concitoyens.
J’embrasse avec affection toute la communauté catholique en Croatie, en particulier mes vénérés frères dans l’épiscopat. J’adresse une pensée particulière à l’Evêque, Mgr Valter Zupan, aux prêtres, aux religieux, aux religieuses et aux fidèles du diocèse de Krk, sur le territoire duquel se trouve cet aéroport.
Je salue les croyants des autres Eglises et communautés ecclésiales, ainsi que les fidèles du judaïsme et de l’islam, heureux qu’en cette circonstance également nous puissions témoigner ensemble de notre engagement commun à l’édification de la société dans la justice et dans le respect réciproque.
2. Je suis venu parmi vous pour accomplir mon devoir de Successeur de Pierre, et pour apporter à tous les habitants du pays un salut et mes voeux de paix. En visitant les diocèses de Dubrovnik, Djakovo-Srijem, Rijeka et Zadar, j’aurai l’occasion de rappeler les antiques racines chrétiennes de cette terre imprégnée du sang de nombreux martyrs. Je pense aux martyrs des trois premiers siècles – en particulier aux Martyrs de Syrmio et de toute la Dalmatie romaine – et je pense à ceux des siècles suivants, jusqu’au siècle dernier, avec la figure héroïque du bienheureux Cardinal Alojzije Stepinac.
J’aurai ensuite la joie d’élever aux honneurs des autels Soeur Marija Propetoga Isusa Petkovic, à laquelle, dans quelques semaines, sera associé le jeune Ivan Merz. Le souvenir de ces témoins intrépides de la foi me fait pen-ser avec gratitude et émotion à l’Eglise qui les a engendrés, et aux temps difficiles au cours desquels celle-ci a jalousement sauvegardé sa fidélité à l’Evangile.
3. L’île de Krk conserve un riche patrimoine glagolitique qui a mûri à la fois dans l’usage liturgique et dans la pratique quotidienne du peuple croate. Le christianisme a offert une importante contribution au développement de la Croatie par le passé. Et il pourra continuer à contribuer efficacement à son présent et à son avenir. Il existe en effet des valeurs, telles que la dignité de la personne, l’honnêteté morale et intellectuelle, la liberté religieuse, la défense de la famille, l’accueil et le respect pour la vie, la solidarité, la subsidiarité et la participation, le respect des minorités, qui sont inscrites dans la nature de tout être humain, mais que le christianisme a le mérite d’avoir identifiées et proclamées avec clarté. C’est sur ces valeurs que se fondent la stabilité et la véritable grandeur d’une nation.
La Croatie a récemment présenté sa candidature pour devenir partie intégrante, également d’un point de vue politique et économique, de la grande famille des peuples d’Europe. Je ne peux manquer d’exprimer tous mes voeux pour une heureuse concrétisation de cette aspiration: la riche tradition de la Croatie contribuera certainement à renforcer l’Union, à la fois comme entité administrative et territoriale et comme réalité culturelle et spirituelle.
4. Dans ce pays, comme dans certains pays voisins, sont encore présentes les marques douloureuses du passé récent: que ceux qui sont investis d’une autorité, dans le domaine civil ou religieux, ne se lassent jamais de soulager les blessures causées par une guerre cruelle, et de soigner les conséquences d’un système totalitaire qui a tenté pendant trop longtemps d’imposer une idéologie contraire à l’homme et à sa dignité.
Depuis treize ans désormais, la Croatie avance sur le chemin de la liberté et de la démocratie. En regardant devant soi avec confiance et espérance, il faut à présent consolider, à travers la contribution responsable et généreuse de tous, une stabilité sociale qui promeuve encore davantage l’engagement dans le travail, l’aide sociale, l’éducation ouverte à tous les jeunes, l’affranchissement de toute forme de pauvreté et d’inégalité, dans un climat de relations cordiales avec les pays voisins.
Dans cette perspective, j’invoque l’intercession de saint Joseph, Patron de la nation, et de la Vierge Marie, « Advocata Croatiae, fidelissima Mater ».
Dieu bénisse cette Terre et son peuple!
(©L’Osservatore Romano – 10 juin 2003)