CITE DU VATICAN, dimanche 18 mai 2003 () – Le pape a reçu ce samedi le diplôme de docteur « Honoris causa » de droit, de l’Université La Sapienza, de Rome, à l’occasion du 700e anniversaire de l’établissement, pour son œuvre en défense des droits de l’homme.
La cérémonie de remise du doctorat a eu lieu dans la salle des audiences générales, au Vatican, en présence de nombreuses personnalités italiennes dont le président du Conseil des ministres, Silvio Berlusconi, ainsi que le corps professoral de La Sapienza.
En recevant cette reconnaissance le pape a expliqué que « donner une large place à l’affirmation des droits humains, parce qu’ils sont étroitement liés à deux points fondamentaux de la morale chrétienne : la dignité de la personne et la paix », faisait partie de son ministère.
« C’est Dieu en effet qui, créant l’homme à son image et l’appelant à être son fils adoptif, lui a donné une dignité incomparable, et c’est Dieu qui a créé les hommes pour qu’ils vivent dans la concorde et dans la paix, en veillant à une distribution équitable des moyens nécessaires pour vivre et se développer », a-t-il ajouté.
Le pape a parlé des droits humains fondamentaux, pour lesquels il lutte « de toutes ses forces » depuis le début de son pontificat, soit près de 25 ans.
Il a d’abord mentionné le droit à la vie car « la vie humaine est sacrée et inviolable depuis sa conception jusqu’à sa fin naturelle ».
« J’ai en particulier insisté sur le fait que l’embryon est un individu humain et qu’en tant que tel il possède les droits inviolables de l’être humain. La norme juridique est donc appelée à définir le statut juridique de l’embryon en tant que sujet de droits qui ne peuvent pas ne pas être respectés aussi bien par l’ordre moral que par l’ordre juridique », a-t-il expliqué.
Le pape a ensuite cité le droit à « la liberté religieuse » reconnu par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et par d’autres documents fondamentaux du droit international.
Selon le pape, la « liberté religieuse » n’est pas « un droit humain parmi les autres » mais « celui auquel tous les autres sont reliés, parce que la dignité de la personne humaine a sa première source dans le rapport essentiel avec Dieu ». C’est un « test pour le respect des autres droits fondamentaux », a ajouté le pape.
Jean-Paul II a cité d’autres droits encore, comme :
« Le droit à ne pas être discriminés pour des raisons de race, langue, religion ou sexe »
« Le droit à la propriété privée, qui est valide et nécessaire mais qui ne doit jamais être dissocié du droit plus fondamental de la destination universelle des biens »
« Le droit à la liberté d’association, d’expression et d’information, toujours dans le respect de la vérité et de la dignité des personnes »
« Le droit – qui est aujourd’hui aussi un grave devoir – de participer à la vie politique, destinée à promouvoir, de manière organique et institutionnelle, le bien commun »
« Le droit à l’initiative économique »
« Le droit à l’habitation, c’est-à-dire ‘le droit au logement pour toute personne avec sa famille’, étroitement lié ‘au droit à se constituer une famille et à avoir un travail justement rétribué’ »
« Le droit à l’éduction et à la culture, car ‘l’analphabétisme constitue une grande pauvreté et est souvent synonyme de marginalisation »
« Le droit des minorités ‘à exister’ et ‘à préserver et développer leur propre culture »
« Le droit au travail et les droits des travailleurs : un thème auquel j’ai consacré l’Encyclique Laborem exercens ».
Le Saint Père a conclu en rappelant qu’il s’est également beaucoup consacré à défendre les « droits de la famille des usurpations intolérables de la société et de l’Etat, en sachant bien que la famille est le lieu privilégié de l’humanisation de la personne et de la société et que c’est par elle que passe l’avenir du monde et de l’Eglise ».
Le pape a reçu 11 doctorats « honoris causa », de différentes universités à travers le monde.