Tchad : Les évêques lancent un appel pour la renaissance morale du pays

Contre un système “qui porte à chercher des avantages égoïstes”

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CITE DU VATICAN, Vendredi 20 décembre 2002 (ZENIT.org) – A l’approche des fêtes de Noël, les évêques du Tchad lancent un appel à la communauté des fidèles et à la société, prônant une renaissance morale du pays, indique cette agence missionnaire italienne (http://www.misna.org).

« Nous constatons » déplore l’épiscopat, que l’homme nouveau « a bien du mal à naître en nous et autour de nous. L’évolution économique et politique du pays n’est pas à la hauteur de l’espérance des populations. Ni le pétrole en voie d’exploitation, ni les élections n’ont apporté un remède à la misère de la majorité du pays. L’homme tchadien a le cœur frustré et humilié. Frustré, parce qu’au lieu d’être partenaire de la vie sociale, il est réduit à  » donner des voix  » aux élections. Humilié, parce que compromis, volontairement ou non, avec un système qui le porte à chercher ses avantages égoïstes ».

Les évêques précisent:  » Nous ne voulons pas augmenter le pessimisme. Au contraire ! C’est parce que nous avons confiance en l’homme, en tous ceux qui se battent pour une vraie promotion humaine, pour une société plus juste et plus fraternelle, qu’il nous faut regarder la réalité d’aujourd’hui sans avoir peur de nommer les maladies qui nous rongent à tous les niveaux ».

« Les maux tels que régionalisme, corruption, appétit du pouvoir, absentéisme, laisser-aller minent la confiance en l’autre » poursuivent les prélats, qui invitent la population à bâtir une nouvelle société. « C’est un travail difficile qui est l’affaire de tous. La nation n’est pas donnée toute faite : elle est à faire ! Le développement ne vient pas du dehors : il est le fruit de nos efforts. Nous sommes invités à un travail commun. Cela implique que nous ayons le courage de sortir de nos égoïsmes de groupes, de nos peurs, de nos jalousies et de nos doutes sur nous-mêmes ».

« Les responsables politiques, en tant que garants et gestionnaires du bien commun, ont évidemment un rôle important à jouer dans ce sursaut moral. Ce que nous demandons ici aux gouvernants, nous osons le faire parce que nous l’exigeons de chaque citoyen et d’abord de nous-mêmes ! Les institutions de l’Etat deviennent vite des structures oppressives et parasites dès qu’elles ne sont plus ordonnées au bien de l’homme, y compris son bien ultime, qui est spirituel, surtout si les responsables qui contreviennent à la loi ne sont jamais sanctionnés. Cela signifie que, à tous les niveaux de la vie de l’Etat, depuis les élections et l’exercice du pouvoir législatif jusqu’à la gestion des grandes institutions publiques (éducation, santé, économie, culture), le souci du bien véritable de l’homme doit être placé au premier plan ».
© Misna

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ZENIT Staff

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