Université Catholique: Respecter l'enseignement de l’Église en bioéthique

Discours de Jean-Paul II

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CITE DU VATICAN, Jeudi 5 décembre 2002 (ZENIT.org) – Jean-Paul II le rappelle, « les centres universitaires qui portent le nom de catholique se doivent de respecter les lois de l’Église et le Magistère, notamment en matière de bioéthique ».

Jean-Paul II a reçu en fin de matinée au Vatican les participants du congrès international promu par la congrégation romaine pour l’Education catholique et par la Fédération internationale des Universités catholiques (FIUC) sur le thème: « Globalisation et éducation supérieure catholique: espérances et défis ».

« Il est clair que les centres universitaires qui ne respectent pas les lois de l’Église et l’enseignement du Magistère, notamment en matière de bioéthique, ne peuvent pas se prévaloir du caractère d’Université Catholique », déclarait le pape en français.

« J’invite donc chaque personne et chaque Université à réfléchir sur sa façon de vivre dans la fidélité aux principes caractéristiques de l’identité catholique et à prendre en conséquence les décisions qui s’imposent », ajoutait Jean-Paul II.

« L’Université Catholique doit exercer sa mission avec le souci de maintenir son identité chrétienne, participant à la vie de l’Église locale », exhortait le pape.

Jean-Paul II rappelait également: « Tout en ayant son autonomie scientifique, elle a la charge de vivre l’enseignement du Magistère dans les différents domaines de la recherche dans lesquelles elle est impliquée ».

« La Charte Ex corde Ecclesiæ souligne cette double mission: en tant qu’université elle « est une communauté académique qui, de manière rigoureuse et critique, contribue à la sauvegarde et au développement de la dignité humaine et de l’héritage culturel grâce à la recherche, à l’enseignement et aux différents services offerts » (n. 12). En tant que catholique, elle manifeste son identité fondée sur la foi catholique, dans la fidélité aux enseignements et aux orientations qui sont donnés par l’Église, assurant « une présence chrétienne dans le monde universitaire, face aux grands problèmes de la société et de la culture » (n. 13) », précisait le pape.

Le pape replaçait cette mission dans le cadre de la Nouvelle Evangélisation: « Il revient en effet à chaque enseignant ou chercheur, mais aussi à la communauté universitaire tout entière et à l’institution elle-même, de vivre cet engagement comme un service de l’Évangile, de l’Église et de l’homme ».

De là l’insistance sur l’autorité dans l’Université: « En ce qui les concerne, les Autorités universitaires ont le devoir de veiller à la rectitude et au maintien des principes catholiques dans l’enseignement et la recherche au sein de leur établissement ».

« Au terme de notre rencontre, je voudrais vous exprimer ma confiance et mes encouragements, ajoutait le pape. Les Universités Catholiques sont précieuses pour l’Église. Elles remplissent une mission au service de l’intelligence de la foi et du développement du savoir; elles créent inlassablement des ponts entre les scientifiques de toutes les disciplines. Elles sont appelées à être toujours davantage des lieux de dialogue avec l’ensemble du monde universitaire, pour que la formation culturelle et la recherche soient au service du bien commun et de l’homme, qui ne peut pas être considéré un simple objet d’investigation ».

En italien, le pape a également souligné le rôle évangélisateur et culturel des universités catholiques et a remercié le cardinal Zenon Grocholewski, préfet de la congrégation romaine.

« Le rendez-vous d’aujourd’hui, confiait le pape, me rappelle avec émotion le temps où j’ai moi aussi pris part à l’enseignement supérieur ».

En espagnol, le pape soulignait « l’opportunité » de ce congrès dans le cadre de la globalisation, car il met en relief que « l’Université catholique doit toujours tenir présents à sa réflexion les changements de la société, pour proposer des considérations nouvelles ».

« L’institution universitaire, rappelait Jean-Paul II, est née au sein de l’Eglise dans les grandes villes européennes, Paris, Bologne, Salamanque, Padoue, Oxford, Coïmbra, Cracovie, Prague, en mettant en relief le rôle de l’Eglise dans le domaine de l’enseignement et de la recherche ».

Elle a ainsi formé des hommes qui étaient à la fois « des théologiens et des humanistes », ajoutait le pape.

Aujourd’hui encore, constatait le pape, « les Universités catholiques continuent de jouer un rôle important dans le panorama scientifique international et elles sont appelées à prendre une part active dans la recherche et dans le développement du savoir pour la promotion des personnes et le bien de l’humanité ».

« Les questions nouvelles, insistait Jean-Paul II, toujours en espagnol, requièrent une grande prudence et des études sérieuses et rigoureuses; elles posent de nombreux défis à la communauté scientifique comme aux personnes qui doivent prendre des décisions, spécialement dans les domaines politique et juridique ».

« Je vous encourage donc à rester vigilants, soulignait le pape, pour percevoir les avancées scientifiques et techniques, et dans le phénomène de la globalisation, ce qui est prometteur pour l’homme et l’humanité, mais aussi les dangers (…) pour l’avenir ».

« Parmi les thèmes d’actualité qui revêtent un intérêt particulier, je voudrais citer, précisait Jean-Paul II, ceux qui concernent directement la dignité de la personne et ses droits fondamentaux, et avec lesquels les grandes interrogations de la bioéthique sont en lien étroit, comme le statut de l’embryon humain et des cellules souches, aujourd’hui objets d’expériences et de manipulations inquiétantes, qui ne sont pas toujours morales ni justifiées scientifiquement ».

« La globalisation, continuait Jean-Paul II en anglais, est le plus souvent le résultat de facteurs économiques qui aujourd’hui plus que jamais façonnent les décisions politiques, légales et bioéthiques, fréquemment au détriment des préoccupations humaines et sociales. Le monde universitaire devrait s’efforcer d’analyser les facteurs qui sous-tendent ces décisions et devrait en retour contribuer à en faire des actes véritablement moraux, des actes dignes de la personne humaine. Cela signifie mettre fortement l’accent sur la dignité inaliénable de la personne humaine dans la recherche scientifique et les politiques sociales ».

« A travers leurs activités, les professeurs et les étudiants de vos institutions sont appelés à porter témoignage de leur foi devant la communauté scientifique, ajoutait le pape, en montrant leur engagement envers la vérité et leur respect de la personne humaine. Pour les Chrétiens, la recherche doit en effet être entreprise à la lumière de la foi enracinée dans la prière, dans l’écoute de la Parole de Dieu, dans la Tradition et l’enseignement du Magistère ».

« Le rôle de l’Université, continuait Jean-Paul II, toujours en anglais, est de former des hommes et des femmes dans les différentes disciplines, en prenant soi de leur montrer la profonde connexion structurelle entre foi et raison, « les deux ailes grâce auxquelles l’esprit humain s’élève à la contemplation de la vérité » (Fides et Ratio, 1). On ne doit pas oublier qu’une véritable éducation doit présenter une vision complète et transcendante de la personne humaine et éduquer les consciences des gens ».

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ZENIT Staff

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