CITE DU VATICAN, Vendredi 29 novembre 2002 (ZENIT.org) – « Qui entendra si personne ne l’appelle ? » Dans un article publié dans le numéro trois de la revue Kephas (www.revue-kephas.org), le cardinal Dario Castrillon Hoyos, préfet de la congrégation romaine pour le Clergé, indique quelques priorités pour une pastorale des vocations : « Ne faut-il pas ici se demander s’il ne serait pas urgent de s’adresser de façon plus explicite et plus régulière aux jeunes, en groupe ou en particulier, pour les inviter à s’interroger sur cet appel au sacerdoce ministériel que, peut-être, le Seigneur leur adresse ? »
Le cardinal Hoyos note que les moyens à mettre en œuvre pour permettre de mieux entendre un appel divin et y répondre dépassent le cadre de la pastorale des services spécifiquement consacrés à cette mission, en les complétant. Il y a les « événements tout simples de la vie quotidienne : l’ambiance familiale, le témoignage d’un prêtre, une parole entendue en temps opportun, une expérience spirituelle, un rassemblement de jeunes, etc. L’éclosion des vocations est la responsabilité de tous, évêques, prêtres, consacrés, laïcs, services ecclésiaux, familles… Il faudrait que nous ayons tous le souci permanent de la pérennité des prêtres dans l’Église et que nous soyons soucieux d’apporter notre collaboration personnelle à l’œuvre divine qui s’opère dans le cœur de tous ces jeunes que le Seigneur veut envoyer dans sa vigne. »
Une vie sacramentelle et de prière régulière et personnelle, vécue au cœur de l’Eglise, remplit une fonction irremplaçable : « Avant même de parler vocation, l’Église, les prêtres, les mouvements savent qu’il importe d’offrir au plus grand nombre possible de jeunes la possibilité d’une rencontre personnelle avec le Christ et de les aider à faire une expérience d’Église. Les vocations naissent souvent dans ce contexte. Un camp, un rassemblement, un pèlerinage, une retraite, ou plus simplement le service dominical de l’autel, une série de rencontres hebdomadaires ou mensuelles en aumônerie, constituent des moments privilégiés pour écouter la Parole de Dieu, entrer dans une relation personnelle avec le Seigneur, découvrir la valeur du silence dans lequel Dieu se fait entendre, approfondir et partager sa foi, se dévouer généreusement au service des autres, apprendre à tenir dans une fidélité qui dure. Ces moyens, parmi bien d’autres, permettent à l’Esprit de façonner le cœur des jeunes qui seront l’Église demain et sont déjà l’Église aujourd’hui. »
Le rôle du prêtre, « pasteur et guide » de ces jeunes, doit enfin être souligné : « Expérience de groupe qui gagne souvent à être complétée par un suivi personnel grâce à la direction spirituelle et la confession régulière. Lorsqu’on interroge les prêtres sur la priorité à donner dans le cadre de la pastorale des vocations, ils insistent, parmi d’autres points, sur la disponibilité du prêtre qui accepte de donner du temps aux jeunes. Le contact personnel avec un prêtre aidera un jeune à découvrir le dessein d’amour que le Seigneur a sur lui. »
Aujourd’hui, on constate chez les jeunes qui s’engagent des exigences et une soif d’absolu auxquelles l’Eglise doit être à même de répondre : « Les jeunes sont exigeants et, lorsqu’ils se sentent appelés à devenir prêtres, ils veulent, dans les domaines humain, spirituel, théologique, pastoral, une formation de qualité qui les prépare à servir le mieux possible une Église et un monde où les difficultés ne manquent pas. L’Église sait bien que les jeunes répondent plus volontiers à l’appel du Seigneur lorsque, dans le cadre de la pastorale des vocations comme dans celui des séminaires, on correspond avec justesse à leur soif d’exigence et d’absolu. Dans un contexte de remises en cause parfois radicales et de mutations profondes, ils sentent également le besoin de recevoir un enseignement qui soit fidèle au Magistère et manifeste la continuité de l’Église à travers les siècles. »
© Kephas
Ce numéro de Kephas est le troisième d’une nouvelle revue trimestrielle consacrée à l’approfondissement de la foi et de la culture : éclairage du Magistère sur les grandes questions actuelles, articles de fond (théologie, spiritualité, liturgie, philosophie, histoire etc.), une respiration littéraire, un regard sur notre temps au travers de chroniques régulières (Rome, Jérusalem etc.), des rencontres où les intervenants s’expriment librement, un aspect pratique (vie de prière, livres et films etc.).
Le prochain numéro prévoit un entretien avec le Cardinal Medina, ancien Préfet de la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des Sacrements, sur le thème « Vivre la liturgie ».