CITE DU VATICAN, Mardi 26 novembre 2002 (ZENIT.org) – L’enquête sur l’assassinat des sept militants de Justice et Paix de Karachi ne progresse pas, indique l’agence des Missions étrangères de Paris, Eglises d’Asie, dans le bulletin du 16 novembre (EDA, cf. eglasie.mepasie.org, N°363.
Très peu de temps après l’assassinat des sept militants (six catholiques et un protestant) de la ‘Commission (œcuménique) pour la justice et la paix’ dans les locaux de l’association, le 25 septembre dernier, à Karachi, un comité avait été créé sous le nom de Comité d’action unie pour la Paix, composé de représentants de quatorze ONG chrétiennes et musulmanes et ayant pour objectif d’apporter tous les éclaircissements possibles concernant cette affaire.
Le 29 octobre dernier, le Comité a organisé une réunion destinée à faire connaître son mécontentement concernant le déroulement de l’enquête sur le massacre du 25 septembre. L’orientation que la police veut donner à l’enquête a été plus particulièrement critiquée. Selon les agents de la sécurité, la fusillade serait une affaire interne à la Commission pour la justice et la paix. D’autres revendications ont été exprimées lors de la réunion. Il a été demandé que les locaux de l’association, dont les portes sont aujourd’hui sous scellés, soient rendus à leurs occupants afin que le travail de la Commission puissent se poursuivre, un travail, a souligné le P. Peter John, ancien secrétaire du groupe, au service de tous les exploités, sans tenir compte de leurs croyances. Selon les porte-parole du Comité, une juste indemnisation financière devrait être versée aux familles des victimes.
Le comité a également soulevé les problèmes posés par les deux témoins oculaires des faits, qui ont survécu au massacre. L’un des deux, Robert Sharif, membre actif de l’association, avait été laissé pour mort. Sérieusement blessé, il a cependant survécu. Longtemps dans le coma, il a aujourd’hui retrouvé sa connaissance et sa mémoire est restée intacte. Cependant, début novembre, son témoignage n’avait pas encore été entendu, car, disait-on, il n’était pas en condition d’être interrogé.
On se pose beaucoup de questions au sujet du second survivant, Robin Ditta. Il est le seul du groupe, lors de l’intrusion des assassins, à n’avoir pas été attaché à une chaise et fusillé. Les investigations à son sujet donnent des résultats contradictoires. Après les faits, il a été arrêté et détenu par la police. Deux semaines plus tard, sur plainte de sa femme accusant la police de le détenir illégalement et de le torturer, il était convoqué par la justice sans que la police ne consente à le laisser se présenter devant les juges. Plusieurs autres convocations du tribunal sont restées sans réponse…
Lors de la réunion du 29 octobre dernier, I.A. Rehman, de la Commission pakistanaise des droits de l’homme, s’est montré fort critique face à l’impuissance du gouvernement à trouver et à arrêter les coupables de « ce crime de la haine ». Cette impuissance, a-t-il dit, ouvre la voie à d’autres agressions terroristes contre les ONG travaillant pour les droits de l’homme dans le pays.