CITE DU VATICAN, Lundi 25 novembre 2002 (ZENIT.org) – « Il n’est pas correct » d’affirmer que la crise sacerdotale est due à l’obligation du célibat. C’est ce qu’a réitéré le père Amedeo Cencini, Canossien, psychologue et formateur, lors de son intervention de vendredi dernier, 22 novembre, dernière journée d’une semaine de formation organisée par l’Association des Directeurs des Collèges Ecclésiastiques de Rome (ARCER), indique l’agence religieuse Vidimus Dominum (VD).
Devant un public de plus de 200 prêtres et étudiants, en qualité de participants actifs ou simplement intéressés au secteur de la formation, le père Cencini a abordé le thème « Se former pour vivre en célibataires ».
Le religieux canossien a souligné que, dans ce domaine particulier, la « formation permanente » est un « concept stratégique », et son absence « donne lieu à des phénomènes d’aplatissement, de répétitivité, de crise d’insignifiance chez une grande partie du clergé, même jeune. Bien qu’ils expliquent la crise et les abandons, ces deux phénomènes sont loin d’être terminés ».
Mais la crise ne naît pas du respect du vœu de célibat. A ce sujet, le père Cencini a souligné que les crises qui naissent dans différentes parties de la personnalité sont destinées tôt ou tard à toucher l’affectivité ou à s’y déverser, car celle-ci se trouve au centre de la personnalité humaine.
« Il n’est donc pas correct, sur le plan rigoureusement scientifique, de dire que le célibat est la cause, parce que la cause est ailleurs. Il se peut que la crise ait commencé depuis longtemps, à partir des motivations, ou bien elle s’est élaborée dans la sphère de la spiritualité ».
Le P. Cencini a proposé au public une vision différente du célibat, comme « un charisme à vivre, en mesure de dire la vérité sur l’être humain, sur sa capacité d’établir une relation directe avec Dieu ». « Au-delà de l’aspect doctrinal, ce chemin rend plus vivable l’engagement célibataire, parce qu’il est en fonction des autres, il est un témoignage rendu au monde, plutôt qu’un instrument de perfection pour soi, qui serait en ce sens très limitatif. La logique du charisme réside dans le partage ».
Et le « style relationnel » du célibataire se résout « par le fait qu’il vit de nombreuses relations, mais sans se placer au centre, car c’est Dieu qui est au centre »; « de se mettre à côté de l’autre »; de se rapprocher des « sentiments du Fils Bon Pasteur qui se penche non pas sur le visage le plus beau mais sur le visage le plus laid, celui du souffrant, dans le style de Saint François et de Mère Teresa », toujours selon VD.