CITE DU VATICAN, Jeudi 14 novembre 2002 (ZENIT.org) – Les deux chambres du Parlement Italien, Sénat et Chambre des députés, ont accueilli pour la première fois un pape: Jean-Paul II est entré et sorti de l’hémicycle sous les applaudissements. Le pape a tenu un discours déjà qualifié « d’historique », d’une durée de quelque 40 minutes.
Le pape a abordé les questions du terrorisme et de la globalisation, de l’Europe et de la justice sociale en Italie, et de la responsabilité des chrétiens dans le monde d’aujourd’hui (cf. ci-dessous ces thèmes et « documents » pour le texte intégral en français).
Jusqu’ici,Jean-Paul II s’est adressé à quatre autres Parlements: le parlement Européen, à Strasbourg, les Parlements de Saint-Marin, d’Australie et de Pologne.
Radio Vatican titrait, en italien: « Discours historique de Jean-Paul II dans l’hémicycle du Parlement italien. Devant les deux Chambres réunies en session commune, et en présence du chef de l’Etat, le pape a béni l’Italie, en invitant les institutions à travailler pour le progrès du pays et de l’Europe entière, à partir des catégories sociales les plus faibles ».
L’Osservatore Romano en italien du 15 novembre titre sur une citation du discours du pape: » Une Italie confiante en elle-même et avec une forte cohésion constitue une grande richesse pour les autres Nations d’Europe et du monde ».
Au terme de son intervention, les présidents des deux chambres ont offert au pape la clochette en argent qui a ouvert la session historique de ce matin. Elle représente en miniature la cloche du diocèse de Cracovie, cher à Jean-Paul II.
Pour l’occasion, le Ministère des postes a publié une carte-postale représentant le pape à Montecitorio.
Pour sa part, l’Etat de la Cité du Vatican a frappé une médaille commémorative, reproduite en différentes tailles et de métaux divers. Elle a été offerte aux plus hautes charges de l’Etat, aux parlementaires et aux employés des deux Chambres.
Jean-Paul II a quitté le Vatican jeudi à 10 h 30, accompagné du cardinal Angelo Sodano, Secrétaire d’Etat, de Mgr Leonardo Sandri, en quelque sorte son « ministre de l’Intérieur », de Mgr Jean-Louis Tauran, son « ministre des Affaires étrangères », de Mgr James Harvey, préfet de la Maison pontificale et de Mgr Stanislas Dziwisz, préfet adjoint, son secrétaire. Jean-Paul II est arrivé au Palais de Montecitorio, siège de la Chambre des députés depuis 1870, dix minutes plus tard.
Jean-Paul II et sa suite ont été accueillis par les présidents et les secrétaires généraux du Sénat et de la Chambre des Députés, et la garde d’honneur.
Le président de la République, M. Carlo Azeglio Ciampi, et le président du Conseil des ministres, M. Silvio Berlusconi, ont accueilli le pape à l’intérieur du palais.
Jean-Paul II a ensuite pris place dans l’hémicycle, entre les présidents des deux Chambres, au son des deux hymnes du Vatican et de l’Italie, puis M. Pierferdinando Casini, président de la Chambre des Députés, et M. Marcello Pera, président du Sénat on prononcé de brefs discours de bienvenue.
Quelque 800 personnes étaient réunies dans l’hémicycle de la Chambre des Députés. Le pape a quitté le Palais de Montecitorio peu après 13 h, ce jeudi.
Un petit groupe de députés ont boudé la cérémonie au nom de leur conception de la laïcité.
A ce propos, le cardinal Roberto Tucci expliquait à Radio Vatican: « Avant tout, le pape est un chef d’Etat, et il ne vient rien imposer mais il vient proposer des thèmes de haute éthique politique. Il les propose à la réflexion de tous, à ceux qui partagent notre foi et à ceux qui ne la partagent pas. Je crois qu’il s’agit d’une contribution offerte à l’approfondissement de certains thèmes qui doivent être examinés par le Parlement. Il n’y a aucune autre intention et ce serait au contraire tout à fait déplacé de penser que par cette visite le pape viole la laïcité de l’Etat italien ou lèse l’autonomie du Parlement ».
A propos du lien entre éthique et politique, le cardinal Tucci précisait: « Que le pape exerce une certaine influence sur la conscience de ceux qui partagent les principes du catholicisme – ou du moins qui sont les plus proches de ces principes – me semble une chose tout à fait normale. Certes, je peux comprendre qu’en Italie le poids de la parole du pape soit normalement plus forte et que donc, qui, dans un certain sens, est faible sur ses positions ait peur que sa visite – considérée comme une « intrusion » – modifie les rapports entre les différentes forces politiques. Mais je crois qu’à la fin et comme d’habitude, après un peu de poudre aux yeux, tout se calmera et il y aura ceux qui seront contents des paroles du pape et ceux qui resteront mécontents. Mais je ne crois pas que cela puisse troubler ni la laïcité ni la souveraineté du Parlement italien ».