Assise: Catholiques, Juifs et Musulmans, autour de Saint François

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Un artisan de Paix

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CITE DU VATICAN, Mardi 5 novembre 2002 (ZENIT.org) – Une retraite aux flambeaux à Assise et un congrès réunissant Catholiques, Juifs et Musulmans constituent une preuve de l’actualité du charisme franciscain dans la compréhension entre peuples et religions, affirme l’agence religieuse « Vidimus Dominum », VD.

Le pont de la Toussaint a en effet été marqué, indique VD, par l’engagement en faveur de la paix dans l’esprit de Saint François, dont le monde arabe et juif reconnaissent également l’importance et l’exemple, en Italie.

Une retraite aux flambeaux s’est en effet déroulée samedi 2 novembre, à Assise, dans le cadre du congrès national « Les jeunes vers Assise », organisé par la Pastorale des Jeunes des Frères Mineurs conventuels. Au même moment, on évoquait la figure de saint François au cours d’un congrès judéo-christiano-musulman organisé au nord de Rome.

« La signification d’une retraite aux flambeaux des jeunes est très importante , a souligné dans un message Frère Vincenzo Coli, custode du Couvent Sacré de Saint François à Assise. La vie de l’homme devient une marche dans l’obscurité s’il n’y a pas la lumière de Dieu, ou du moins, de certaines valeurs. La déesse liberté, sans vérité ni responsabilité, est un piège mortel ».

L’évêque de Locri, Mgr Giancarlo Maria Bregantini, Sacramentin, a lu un rapport sur le thème du congrès, en proposant une méthode chrétienne pour affronter la douleur, une méthode qui « n’envisage pas la fuite, mais qui cherche une signification », et qui s’inspire de l’expérience de Jésus sur la croix.

Elisa Springer, juive catholique déportée à Auschwitz à l’âge de 26 ans et unique rescapée de sa famille a donné son témoignage.

Lors du colloque interreligieux Mgr Giuseppe Chiaretti, archevêque de Pérouse, responsable de la conférence des évêques d’Italie (CEI) pour l’œcuménisme et le dialogue interreligieux, a souligné que le saint d’Assise « éprouvait un grand amour pour les gens, vécu avec les vertus de l’humilité, de la simplicité, de la disponibilité à l’écoute et au dialogue ».

La proclamation « Pace e bene », « Paix et bonheur » de Saint François est, commentait l’évêque, « la proclamation de Jésus-Christ comme notre paix, comme notre bonheur, mais proposé avec douceur, sans aucune agressivité ».

« Alors que tout autour c’est la guerre qui gronde, et qu’il n’y a que le hurlement, le cri, le désir de vengeance, de violence, il y a aussi cet autre modèle, insistait l’évêque. Il faut parcourir ces sentiers âpres, d’un pas différent, tout en reconnaissant les droits des autres et ses propres torts. Ensuite, il faut se tendre la main en signe de réconciliation après avoir fait justice: justice sociale, reconnaissance des droits de chaque peuple, refus absolu d’agir à travers telle ou telle forme de terrorisme, quelles que soient les personnes qui la mettent en pratique, et progressivement parvenir à un climat de réconciliation et de pardon ».

Le congrès a souligné la relation de saint François aux Musulmans de son époque « dans un esprit de charité » et de « dialogue de paix ».

Omar Camilletti, de la communauté musulmane de Rome, a fait remarquer « qu’un charme puissant émane de cette figure d’homme qui, au beau milieu d’une grande bataille, comme celle de Damiette, soigna les blessés d’une part et traversa en même temps les lignes pour aller parmi les armées des musulmans. Cette figure est intéressante, parce que Saint François assimila une prescription du Coran: ‘discuter sans se disputer’. Cela nous paraît particulièrement intéressant: cette façon de se référer à d’autres religions. Le témoignage de saint François a consisté précisément à aller au-delà des logiques présentes, au-delà des terrains dialectiques et politiques ».

Pour le rabbin Alberto Piattelli, de la communauté juive de Rome, « l’exemple de saint François d’Assise est celui d’un homme qui a cherché le dialogue, qui a cherché la connaissance de l’autre ».

« Je crois qu’il est très important de souligner ce rôle que peuvent jouer les hommes et les religions, en aidant les politiciens à arrondir les angles, à adoucir les difficultés, les incompréhensions, les préjugés, soulignait le rabbin. Les hommes et les religions ont en ce moment un rôle très important à jouer et qui, à mon avis, peut compléter, sinon remplacer parfois le rôle des politiciens. Chaque religion s’inspire du principe selon lequel Dieu a créé l’homme à son image. Donc cela veut dire reconnaître dans l’autre une dignité, un honneur et un respect qui lui sont dus ».

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ZENIT Staff

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