Evêques: Ayez une affection privilégiée pour les prêtres

Audience aux évêques nommés au cours des douze derniers mois

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CITE DU VATICAN, Jeudi 3 octobre 2002 (ZENIT.org) – « Ayez une affection privilégiée pour les prêtres et soignez leur formation permanente », recommande Jean-Paul II aux évêques.

Le pape a en effet reçu en audience les évêques nommés au cours des douze derniers mois dans la matinée du lundi 23 septembre 2002, au Palais pontifical de Castel Gandolfo.

Le premier devoir du pasteur, soulignait encore Jean-Paul II, est de faire croître chez tous les croyants un désir authentique de sainteté.

Ces évêques participaient au Congrès annuel promu par la Congrégation pour les évêques. Au cours de la rencontre et après l’hommage du cardinal Re, préfet de la Congrégation pour les évêques, Jean-Paul II a prononcé le discours suivant, dont voici la traduction de l’italien par L’Osservatore Romano hebdomadaire en français du 1er octobre (cf. http://www.vatican.va):

Très chers confrères dans l’épiscopat!

1. C’est avec une grande joie que je vous souhaite une cordiale bienvenue à vous tous, jeunes Evêques, provenant de divers pays du monde et réunis à Rome à l’occasion du Congrès annuel promu par la Congrégation pour les Evêques. C’est avec une affection fraternelle que je vous salue, en vous adressant les paroles de l’Apôtre: « A vous grâce et paix de par Dieu notre Père et le Seigneur Jésus-Christ » (Rm 1, 7).

Je remercie Monsieur le Cardinal Giovanni Battista Re des paroles courtoises qu’il m’a adressées au nom de tous, pour manifester votre ferme volonté de pleine communion avec le Successeur de Pierre.
Je suis également reconnaissant aux Légionnaires du Christ pour l’accueil chaleureux que cette année également, ils ont offert aux participants au Congrès.

J’exprime ma satisfaction pour l’initiative de cette rencontre, à Rome, de prière, de réflexion et d’étude en ce qui concerne certains des principaux engagements, défis et problèmes que les Evêques sont appelés à affronter.

2. Chers frères dans l’épiscopat, votre rencontre d’aujourd’hui avec le Pape s’insère harmonieusement parmi les finalités de votre Congrès, car elle veut également être un pèlerinage au tombeau de l’Apôtre Pierre. Elle vise en effet à consolider le lien de communion avec son Successeur, qui a reçu la mission de confirmer ses frères (cf. Lc 22, 32), constituant « un principe et un fondement perpétuels et visibles d’unité de foi et de communion » (Lumen gentium, n. 18).
Au cours de la solennelle concélébration conclusive du Synode de l’an dernier sur le ministère et la vie des Evêques, j’ai affirmé: « Ce n’est que si l’unité profonde et convaincue des Pasteurs entre eux et avec le Successeur de Pierre, ainsi que des Evêques avec leurs prêtres, est clairement perceptible, qu’une réponse crédible pourra être apportée aux défis provenant de l’actuel contexte social et culturel » (cf. ORLF n. 45 du 6 novembre 2002).

Pour ma part, je désire vous confirmer mon affection, mon soutien et ma proximité spirituelle et vous assurer que je partage les désirs et les préoccupations de votre service apostolique qui, à l’aube du troisième millénaire, s’annonce très difficile, mais également particulièrement exaltant.

3. La figure de l’Evêque, telle qu’elle est apparue au cours du récent Synode des Evêques, est celle du Pasteur qui, configuré au Christ dans la sainteté de la vie, se dépense courageusement pour son troupeau. Avec le Sacrement de l’Ordre, à travers une nouvelle effusion de l’Esprit Saint, nous avons été configurés au Christ, prêtre suprême et éternel, Pasteur et Evêque des âmes (cf 1 P 2, 25). Et, dans le même temps, comme le rappelle le Décret conciliaire Christus Dominus, nous avons été destinés au ministère de l’annonce, de la sanctification et de l’animation, pour l’édification du Corps du Christ qui est l’Eglise (cf. Christus Dominus, n. 2).

L’efficacité et la fécondité de notre ministère dépendent en grande partie de notre configuration au Christ et de notre sainteté personnelle. Dans la Lettre apostolique Novo millennio ineunte, j’ai rappelé que « la perspective dans laquelle doit se placer tout le cheminement pastoral est celle de la sainteté » (n. 30). Le premier devoir du Pasteur est de faire croître chez tous les croyants un désir authentique de sainteté, à laquelle nous sommes tous appelés et dans laquelle culminent les aspirations de l’être humain. C’est à cela que vise notre ministère pastoral. Si la sainteté est « le haut degré » de la vie chrétienne ordinaire, elle doit briller à plus forte raison dans la vie d’un Evêque, et inspirer chacun de ses comportements (cf. ibid., n. 31).

4. Chers confrères, une autre priorité que je voudrais souligner est l’attention envers vos prêtres, qui sont les collaborateurs les plus étroits de votre ministère.

Ayez une affection privilégiée pour les prêtres et soignez leur formation permanente. Le soin spirituel du prêtre est le premier devoir de chaque Evêque diocésain. Le geste du prêtre qui place ses mains dans les mains de l’Evêque, le jour de l’ordination sacerdotale, en lui professant « respect filial et obéissance », peut à première vue sembler un geste à sens unique. Ce geste, en réalité, les engage tous les deux: le prêtre et l’Evêque. Le jeune prêtre choisit de se confier à l’Evêque et, pour sa part, l’Evêque s’engage à préserver ces mains. L’Evêque devient de cette façon responsable des mains qu’il accepte de serrer entre les siennes. Un prêtre doit pouvoir sentir, en particulier dans les moments de difficultés ou de solitude, que ses mains sont serrées entre les mains de l’Evêque.

En outre, engagez-vous avec passion à promouvoir d’authentiques vocations au sacerdoce à travers la prière, le témoignage de la vie et la sollicitude pastorale.

5. Au cœur de votre Congrès, au cœur des réflexions de ces jours-ci, il y a la volonté de répondre de la meilleure façon possible à la mission qui vous a été confiée, pour communiquer le Christ à l’homme d’aujourd’hui, dans le monde d’aujourd’hui. Que l’idéal passionné de l’Apôtre, qui disait: « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile » (1 Co 9, 16) soit également le vôtre.

Chaque jour, nous faisons l’expérience que notre époque, si riche de moyens techniques, de moyens matériels et de confort, se présente dramatiquement pauvre en objectifs, en valeurs et en idéaux. L’homme d’aujourd’hui, privé de références aux valeurs, se replie souvent sur des horizons restreints et relatifs. Dans ce contexte agnostique et parfois hostile, la mission d’un Evêque n’est pas facile. Toutefois, nous ne devons pas céder au pessimisme et au découragement, car c’est l’Esprit qui guide l’Eglise et lui donne, à travers son souffle puissant, le courage d’oser rechercher de nouvelles méthodes d’évangélisation pour atteindre des milieux jusqu’à présent inexplorés. La vérité chrétienne est attrayante et persuasive précisément car elle sait donner de profondes orientations à l’existence humaine, en annonçant de façon convaincante que le Christ est l’unique Sauveur de tout le genre humain. Cette annonce demeure valable aujourd’hui comme elle le fut au début du christianisme, lorsqu’eut lieu la première grande expansion missionnaire de l’Evangile.

6. Chers nouveaux Evêques, ces jours-ci, vous avez pu écouter le témoignage d’Evêques ayant déjà une expérience du service épiscopal, ainsi que celui de chefs de dicastères de la Curie Romaine, en vue d’un approfondissement serein de certains thèmes et problèmes pratiques qui interpellent davantage la vie d’un Evêque. Je souhaite de tout cœur que cette expérience contribue à susciter en vous, qui avez été depuis peu investis du mandat apostolique, générosité et grandeur d’âme, en donnant un nouvel élan à votre ministère.

Avec vous, je rappelle au Seigneur cha
cune de vos Eglises, vos bien-aimés prêtres, diacres, séminaristes, religieux et religieuses, fidèles laïcs et leurs familles, ainsi que tout le Peuple de Dieu.

Tandis que je confie votre mission apostolique à l’intercession de la Vierge Marie, je donne à tous une Bénédiction apostolique propitiatoire d’une assistance divine permanente.

© L’Osservatore Romano

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ZENIT Staff

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