Allemagne: Les racines chrétiennes, facteur déterminant pour l'intégration

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Pour un ordre global de justice et de paix

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CITE DU VATICAN, Vendredi 13 septembre 2002 (ZENIT.org) – Les racines chrétiennes de l’Europe constituent un facteur déterminant pour l’intégration future, insiste Jean-Paul II qui demande une nouvelle fois la mention de l’héritage religieux dans la future constitution de l’Union européenne. Les Etats d’Europe sont appelés à construire ensemble, soulignait Jean-Paul II, un ordre global de justice et de paix.

Jean-Paul II a adressé cette demande au nouvel ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne près le Saint-Siège, M. Gerhard Westdickenberg, qui lui présentait ses lettres de créance, ce matin, au palais apostolique de Castlgandolfo. Jean-Paul II a récemment présenté la même demande aux nouveaux ambassadeurs de Grèce (le 2 septembre) et de Slovénie (le 5 septembre).

Sans aucun doute, une référence claire à Dieu et à la foi chrétienne est nécessaire dans l’élaboration de la Constitution européenne, insistait Jean-Paul II.

La conscience d’une identité spirituelle et culturelle commune entre les peuples européens forme la base de leur croissance politique et institutionnelle à l’intérieur de l’Union, soulignait en substance le pape.

L’Europe ne serait pas l’Europe, précisait-il, sans le riche patrimoine de tous les peuples qui la composent, et sous-évaluer cet « héritage », voire y renoncer, signifierait mettre en danger sa propre identité et la perdre.

Les Européens, ajoutait Jean-Paul II, se trouvent face au défi de devoir construire « une culture et une éthique de l’unité: si elles venaient à manquer, en effet, tôt ou tard, toute politique de l’unité serait vouée à l’échec ».

L’Eglise, continuait en substance le pape, constitue un facteur déterminant de cette identité européenne, comme un élément central et caractéristique de l’Europe, qui ne serait pas compréhensible sans une référence aux événements religieux qui l’ont traversée.

Le Saint-Siège, déclarait Jean-Paul II apprécie que l’Allemagne, en dépit de l’énorme effort économique et social nécessaire à la réunification qui a eu lieu il y a douze ans (comme un phénomène historique inéluctable, disait le pape) continue à viser l’intégration européenne et à aider les pays pauvres.

La politique allemande, continuait le pape, souligne un aspect non indifférent: l’unité de l’Europe ne signifie pas fermeture aux autres régions du monde, mais au contraire ouverture claire au monde.

Les Etats d’Europe sont appelés à construire ensemble, ajoutait Jean-Paul II, un ordre global de justice et de paix.

Et le Saint-Siège souhaite, affirmait le pape, que l’engagement manifesté par l’Allemagne pour soutenir les pays en voie de développement puisse constituer en même temps une contribution à la protection et au respect des droits de l’homme fondamentaux, dont, en premier le droit à la vie dès la conception, le droit à vivre dans une famille moralement constituée, et dans un environnement moralement sain, le droit au développement de la raison et de la liberté, le droit au travail, et à la jouissance des biens de la terre, le droit de fonder librement une famille et de concevoir et d’élever des enfants selon une morale sexuelle correcte.

Dans un certain sens, concluait le pape, la source et la synthèse de tous ces droits et la liberté religieuse.

Pour sa part, le nouvel ambassadeur d’Allemagne s’est félicité de l’excellence des relations entre le Saint-Siège et son pays, et il a reconnu la contribution décisive de l’Eglise catholique et de l’Europe pour la réunification et a dit souhaiter un semblable appui pour le plein succès de l’intégration européenne.

Il soulignait aussi l’importance de la collaboration des Eglises occidentale et orientale, avec en particulier la signature de la Charte œcuménique de Strasbourg en avril 2001.

Les Eglises assurent en effet, disait l’ambassadeur, une importante contribution afin que les valeurs fondamentales de l’Union européenne, ancrées dans la charte des droits fondamentaux et qui seront inscrits dans la future Convention, « trouvent la juste considération dans la politique et l’économie, comme par exemple dans le débat actuel sur les questions de bioéthique ».

Le gouvernement fédéral d’Allemagne, continuait M. Westdickenberg, n’aspire pas à un Etat central européen parce que « même à l’avenir, des compétences importantes devront demeurer aux Etats qui représentent les interlocuteurs traditionnels de l’Eglise ».

A l’occasion de l’anniversaire des attentats du 11 septembre, l’ambassadeur ajoutait que le terrorisme doit être combattu par « une solide coopération internationale » ainsi que par un engagement pour la paix « qui suppose le dépassement de l’injustice sociale et économique », comme le pape le suggère en souhaitant l’annulation de la dette des pays pauvres, un appel qui trouve un appui auprès du gouvernement berlinois, et aussi pour que les aides aux pays pauvres soient liées au respect des droits humains, aux conditions de « bon gouvernement » et à la participation de la société civile ».

Enfin, pour ce qui concerne le Moyen Orient, le diplomate ajoutait: « Une paix acceptée par toutes les parties est une priorité dans la politique extérieure du gouvernement fédéral ».

M. Westdickenberg s’est aussi félicité du dialogue entre Catholiques et Protestants, en particulier avec la signature, à Augsbourg, de la Déclaration commune sur la doctrine de la justification, et la prochaine rencontre œcuménique des Eglises à Berlin en 2003.

Le nouvel ambassadeur est né en décembre 1944. Il est marié et a deux enfants. Juriste de formation, il est spécialisé dans la diplomatie et a commencé sa carrière diplomatique en 1977. Il a occupé successivement des postes à Sofia (1977-1979), au ministère des Affaires étrangères (1979-1983), à Accra (1983-1985), à Washington (1985-1988), à la chancellerie fédérale (1988-1991). En 1991 il a été nommé porte-parole du Commandement international de l’OTAN à Bruxelles. Depuis 1993 il exerce des charges au Ministère des Affaires étrangères de son pays, il a entre autres été chef du cabinet du ministre (1995-1998) et directeur général des services juridiques (1998-2002).

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ZENIT Staff

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