CITE DU VATICAN, Mardi 30 juillet 2002 (ZENIT.org) – Au terme de sa journée guatémaltèque, Jean-Paul II s’est envolé pour Mexico. Ce 97e voyage apostolique est guidé par le thème de la sainteté dans l’Eglise: sainteté de la bienheureuse Kateri, appel à la sainteté lancé aux jeunes à Toronto, comme un défi lorsque souffle un vent de tempête sur l’Eglise, sainteté de « l’homme fait charité » au Guatemala, un religieux, prêtre et missionnaire, de l’Indien Juan Dieu, laïc, bénéficiaire des apparitions de la Vierge de Guadalupe, et des pères de famille morts martyrs qu’il béatifiera au terme de son voyage au Mexique.
Dans son homélie, le pape citait deux paragraphes de sa Lettre apostolique pour le IIIe millénaire (Novo millennio ineunte) que voici dans leur intégralité.
Tout d’abord, le paragraphe 32 où il insiste sur la prière comme « pédagogie de la sainteté »: « Pour cette pédagogie de la sainteté, il faut un christianisme qui se distingue avant tout dans l’art de la prière. L’Année jubilaire a été une année de prière personnelle et communautaire plus intense. Mais nous savons bien aussi que la prière ne doit pas être considérée comme évidente. Il est nécessaire d’apprendre à prier, recevant pour ainsi dire toujours de nouveau cet art des lèvres mêmes du divin Maître, comme les premiers disciples: « Seigneur, apprends-nous à prier! » (Lc 11,1).
« Dans la prière se développe ce dialogue avec le Christ qui fait de nous ses intimes: « Demeurez en moi, comme moi en vous » (Jn 15,4). Cette réciprocité est la substance même, l’âme, de la vie chrétienne et elle est la condition de toute vie pastorale authentique. Réalisée en nous par l’Esprit Saint, elle nous ouvre, par le Christ et dans le Christ, à la contemplation du visage du Père. Apprendre cette logique trinitaire de la prière chrétienne, en la vivant pleinement avant tout dans la liturgie, sommet et source de la vie ecclésiale,17 mais aussi dans l’expérience personnelle, tel est le secret d’un christianisme vraiment vital, qui n’a pas de motif de craindre l’avenir, parce qu’il revient continuellement aux sources et qu’il s’y régénère » (NMI, 32).
Le pape concluait, dans son homélie de la canonisation du frère Pedro: « C’est pourquoi je renouvelle mon exhortation à toutes les communautés chrétiennes, du Guatemala et d’autres pays, à être d’authentiques écoles de prière, dans lesquelles prier soit la partie centrale de chaque activité. Une vie de prière intense produit des fruits abondants ».
Le pape évoquait aussi l’exemple des saints en citant le § 7 de sa Lettre apostolique: « La vive conscience de la pénitence ne nous a pas empêchés de rendre gloire au Seigneur pour ce qu’il a fait au cours de tous les siècles, en particulier au cours du siècle que nous laissons derrière nous, assurant à son Église une vaste cohorte de saints et de martyrs ».
« Pour certains d’entre eux, l’Année jubilaire a été également l’année de la béatification ou de la canonisation. Que ce soit chez des Papes bien connus de l’histoire ou chez d’humbles figures de laïcs et de religieux, d’un continent à l’autre de la terre, la sainteté s’est plus que jamais révélée comme la dimension qui exprime le mieux le mystère de l’Église. Message éloquent qui n’a pas besoin de paroles, elle représente d’une manière vivante le visage du Christ ».
« Par ailleurs, à l’occasion de l’Année sainte, on a fait beaucoup pour rassembler les précieuses mémoires des Témoins de la foi au vingtième siècle. Nous les avons évoqués le 7 mai 2000, avec les représentants des autres Églises et Communautés ecclésiales, dans le cadre suggestif du Colisée, symbole des persécutions antiques. C’est un héritage à ne pas perdre; il faut en faire l’objet d’une gratitude permanente et avoir un propos renouvelé d’imitation » (NMI, 32).
Au terme de la messe de béatification de saint Pedro de San José de Betancur, le pape est rentré à la nonciature avant de se rendre à l’aéroport international de Ciudad de Guatemala, au nom poétique de « La Aurora ».
Après la cérémonie d’adieu, le pape est parti, vers 17 h 10 (soit 1 h 10 du mercredi 31 juillet, à Rome), sur un Airbus 320 du groupe TACA, pour la dernière étape de son voyage.
Le pape a remercié les Guatémaltèques pour leur hospitalité, puis, renouvelant le geste déterminé de Toronto, il gravi les marches de la passerelle pour monter dans l’avion.
L’étape du Guatemala n’a duré que 24 heures mais a mobilisé des fidèles de toute l’Amérique centrale autour de la canonisation de San Pedro Betancur, le saint des pauvres et des malades.
La canonisation du bienheureux Juan Diego aura lieu demain mercredi 31 juillet à 10 heures (17 heures à Rome), et la béatification des deux martyrs mexicains le jeudi 1er août à 10 h 30 (17 h 30 à Rome). Jean-Paul II sera de retour à Rome vendredi 2 août.