CITE DU VATICAN, Mardi 16 juillet 2002 (ZENIT.org) – Le médecin italien Severino Antinori vient de démentir avoir obtenu une première grossesse par clonage humain, propos qui avait été publié le 12 juillet dans le journal Libération (cf. revue de presse du vendredi 12/07/02), indique la revue de presse de la Fondation Jérôme Lejeune (genethique.org).
Le Dr Antinori a probablement pris conscience d’avoir réalisé un délit, explique « Genethique ». En effet, l’Italie est en train de se doter d’une législation interdisant le clonage humain. Elle prévoit une peine de 10 à 20 ans de prison, une lourde amende et la radiation de l’ordre des médecins. Déjà adopté par la Chambre des députés, ce projet sera discuté au Sénat cette semaine.
Dans son démenti, Severino Antinori affirme « qu’il n’a jamais parlé de clonage qui est un terme cinématographique et pas scientifique mais qu’il a seulement commenté certains aspects de la reprogrammation génétique cellulaire, recherche dans laquelle il est actuellement impliqué (…) avec une attention particulière pour la production de cellules souches comme source pour réparer des cellules cardiaques, nerveuses, hépatiques et embryonnaires, en particulier dans les cas graves de stérilité masculine ».
Revenant sur ces propos, le généticien français Axel Kahn s’insurge contre l’argument de la stérilité : « Permettre à un couple de fabriquer et d’adopter le jumeau d’un des deux conjoints, en l’occurrence le père, ce n’est pas une thérapeutique de la stérilité » souligne t-il.
Il rappelle que les partisans du clonage thérapeutique emploient des périphrases du type « isolement de cellules souches embryonnaires à partir d’embryons obtenus par transfert somatique de noyau » pour mieux faire accepter leurs travaux, mais qu’il s’agit en fait bien de clonage.
Axel Kahn rappelle qu’à ses yeux le clonage est une technique précieuse pour comprendre les mécanismes de la différenciation cellulaire. Il souligne que d’un point vue scientifique et éthique, rien ne s’oppose à ces expériences sur les mammifères. Seules des considérations financières peuvent justifier que ces expériences soient menées sur l’homme : cela coûte moins cher que sur d’autres types de mammifères. De plus cela pourrait rapporter gros en cas de clonage reproductif.
Quant au Conseil présidentiel américain sur la bioéthique, il s’est prononcé jeudi contre le clonage reproductif « premier pas vers le contrôle génétique de la génération future ».
Libération (Corinne Bensimon – Natalie Levisalles) 15/07/02 – La Croix (Marianne Gomez) 15/07/02 – Le Figaro 13/07/02