Le religieux avait 75 ans et sa mort a été considérée comme une perte grave par ses confrères et ses collègues.

"Cessez immédiatement toutes les hostilités": telle est la requête du frère Bernard G. Couvillon, supérieur général des Frères du Sacré-Cœur, la congrégation missionnaire dont faisait partie le frère Roger Morin, le religieux de 75 ans, d´origine canadienne, tué au cours des heurts qui, vendredi dernier, ont bouleversé la ville de Fianarantsoa (située à 400 km au sud de la capitale Antananarivo), rapporte VD.

"Je demande aux deux parties – a dit le frère Couvillon – de négocier une solution qui permette de rétablir la paix, de rouvrir les écoles, de rendre sûrs les lieux de prière et de redonner aux jeunes et à leurs enseignants la confiance en leurs propres leaders politiques", toujours selon la même source.

La commémoration du défunt par le supérieur général a été émouvante et intense. "Frère Roger était né à Springvale, dans le Maine (USA) le 14 novembre 1926. Il avait prononcé ses premiers vœux en 1944, dans la maison provinciale des Frères du Sacré-Cœur d´Athabaska, au Canada. Il a été missionnaire à Madagascar pendant 51 ans, assumant la charge d´enseignant, de directeur d´école, de directeur diocésain de l´Enseignement catholique et de maître de la formation pour la communauté.

VD continue: il s´agit d´une grande perte pour ses compagnons, pour ses collègues de l´enseignement et pour les Frères du Sacré-Cœur de Madagascar, non seulement pour les activités qu´il exerçait admirablement et avec beaucoup de compétence, mais aussi pour son attachement au peuple malgache, pour sa bonne humeur contagieuse et son dévouement à l´Église et à la vie consacrée".
"Je suis choqué et découragé par l´assassinat de Frère Morin. Je trouve difficile qu´un homme si gentil et aimable, qui adorait Madagascar au point d´y passer 51 ans de sa vie, ait été fauché par une violence politique infligée délibérément et d´une manière si inconsidérée", a continué le supérieur général des Frère du Sacré-Cœur.

A Madagascar, précise VD, la situation politique est devenue difficile à partir du mois de décembre, à cause du coup de force qui oppose le président Ratsiraka au leader de l´opposition Ravalomanana. L´élection présidentielle de décembre s´est terminée par la mise en ballottage, qui n´a pas encore eu lieu à cause du refus de Ratsiraka de procéder à la vérification des votes du premier tour. Ravalomanana a été déclaré président légitime par la Cour constitutionnelle du pays.