CITE DU VATICAN, Mardi 16 avril 2002 (ZENIT.org) – Le cardinal allemand Joseph Ratzinger, Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a 75 ans aujourd´hui et, selon les normes du droit canon, il présente sa démission à Jean-Paul II, mais il restera en fonction à la demande du pape, comme l´annonçait le quotidien bavarois le « Süddeutsche Zeitung », lundi dernier, 15 avril (http://www.sueddeutsche.de/aktuell/sz/ressort2.php).
Le fameux théologien est né le 16 avril 1927 à Marktl am Inn, dans le diocèse de Passau, en Bavière. Expert lors du Concile Vatican II, il a ensuite été nommé archevêque de Munich-Freising par le pape Paul VI en mars 1977, avant d´être créé cardinal en juin de la même année.
C´est en 1981 que Jean-Paul II, l´a appelé à faire partie de ses plus étroits collaborateurs en le nommant préfet de la congrégation pour la Doctrine de la foi.
Son nom est en particulier attaché à l´élaboration du Catéchisme de l´Eglise catholique (1992), que le pape considère comme l´un des actes les plus importants de son pontificat.
La pensée du cardinal est exposée en particulier dans le livre-entretien « Dieu et le monde ».
Pour fêter l´anniversaire du cardinal, la « Comunità di Sant’Egidio » (santegidio.it) a décidé de s´unir à a la prière du cardinal qui célèbrera la messe en la basilique romaine de Santa Maria in Trastevere samedi prochain (17 heures).
Le 28 mai prochain, précise Radio Vatican, le cardinal fêtera le 25e anniversaire de son ordination épiscopale. A cette occasion, il présidera, avec le cardinal Friederich Wetter, le 19 mai, la messe du dimanche de Pentecôte, dans la cathédrale de Munich.
Le dimanche précédent, il fêtera, avec son frère Georg le 51e anniversaire de son ordination sacerdotale, à Transtein, lieu de son enfance.
Il évoquait récemment à Radio Vatican ces 21 ans de collaboration avec Jean-Paul II. « Mes souvenirs les plus forts, confiait le cardinal, sont liés aux rencontres avec le pape pendant les grands voyages. Puis il y a le grand drame de la théologie de la libération, où nous avons cherché la voie juste. Et puis l´engagement œcuménique du Saint-Père, cette recherche d´une grande ouverture de l´Eglise dans laquelle en même temps elle ne doit pas perdre son identité. Les rencontres normales avec le pape sont peut-être l´expérience la plus belle parce que l´on parle en cœur à cœur. Je dirais que le pape est un homme au cœur ouvert, et aussi un homme qui a de l´humour, avec lequel on peut parler joyeusement, et de façon détendue. Nous ne sommes pas toujours sur des nuages, nous sommes dans cette vie… Cette bonté personnelle du pape me convainc toujours à chaque fois ».
A la question: « Comment vous voyez-vous? », le cardinal répond: « Un autoportrait est impossible. Il est difficile de se juger soi-même. Je veux seulement dire que je viens d´une famille très simple, très humble, et c´est pour cela que je ne me sens pas tellement cardinal, mais un homme simple. En Allemagne, je vis dans un petit village avec des personnes qui travaillent dans l´agriculture l´artisanat, et là je me sens dans mon milieu. En même temps, je cherche à être ainsi aussi dans mon bureau, si j´y arrive, je ne peux en juger moi-même. Je me souviens toujours avec une grande affection, de la bonté de mon père et de ma mère et naturellement pour moi la bonté implique aussi la capacité de dire « non », parce qu´une bonté qui laisse tout courir ne fait pas du bien à l´autre. Parfois dire « non » et risquer ainsi la contradiction peut aussi être une forme de bonté. Mais cela aussi doit être réellement nourri non par un sentiment de pouvoir, de revendication, mais doit venir d´une bonté ultime, du désir de faire du bien à l´autre. Voilà mes critères, voilà mon origine, le reste, aux autres de le dire ».