CITE DU VATICAN, Lundi 15 avril 2002 (ZENIT.org) - Des responsables religieux chrétiens et musulmans demandent à leurs fidèles de ne pas interpréter le conflit israélo-palestinien comme étant un conflit de nature religieuse, indique l´agence des Missions étrangères de Paris, Eglises d´Asie (EDA, http://eglasie.mepasie.org) dans son édition du 16 avril.
En réponse aux manifestations qui ont eu lieu ces quinze derniers jours en diverses villes du pays pour dénoncer les attaques israéliennes menées dans les territoires palestiniens, plusieurs responsables religieux tant chrétiens que musulmans ont appelé leurs fidèles au calme et à ne pas interpréter ce conflit comme un conflit de nature religieuse, dirigé contre l’islam.
Le 4 avril dernier, après une rencontre avec le ministre des Affaires religieuses, Said Agil Husin al-Munawar, les principaux responsables catholiques, protestants et musulmans du pays se sont exprimés publiquement.
Le cardinal Julius Darmaatmadja, archevêque de Djakarta, a ainsi déclaré que « de nombreux conflits n’ont en réalité rien à voir avec la religion mais, en Indonésie, ils sont considérés comme étant de nature religieuse ».
Hasyim Muzadi, président de la Nahdlatul Ulama, la plus importante organisation musulmane de masse d’Indonésie, a expliqué que « les actions menées par Israël pouvaient être utilisées pour provoquer certains adeptes de certaines religions à se livrer à des violences ici ». Cité par le Jakarta Post, il a ajouté que « de nombreux Palestiniens sont musulmans, catholiques ou protestants et ces religions sont opposées à l’injustice : n’utilisons pas ce que fait l’Etat d’Israël pour provoquer les musulmans indonésiens à attaquer les chrétiens ».
Le président de la Muhammadiyah, Syafi’i Ma’arif, était également présent à cette rencontre.
L’Indonésie n’entretenant pas de relations diplomatiques avec Israël, les manifestations qui ont eu lieu ces jours derniers à Djakarta ont pris place devant la représentation des Nations Unies et l’ambassade des Etats-Unis, ce pays étant perçu comme le soutien le plus important de l’Etat israélien. Outre la capitale indonésienne, d’autres grandes villes du pays ont été le théâtre de manifestations qui, à chaque fois, ont rassemblé de quelques centaines à 1 500 personnes au plus, que ce soit à Java, à Sumatra ou dans l’île de Célèbes. Les manifestants, pour la plupart membres du Front des défenseurs de l’islam et du Mouvement anti-sioniste, deux organisations musulmanes extrémistes, ont reproché à Israël mais aussi aux pays européens et aux Etats-Unis de mener une guerre visant à détruire l’islam.
Pour le révérend A. A. Yewangoe, de la Communion des Eglises (protestantes) d’Indonésie, présent à la réunion du 4 avril, les Indonésiens ne doivent pas se montrer fanatiques. Le conflit au Moyen-Orient n’est pas un conflit religieux car les Palestiniens luttent non au nom de la religion mais au nom du droit à l’existence de leur Etat, a-t-il déclaré, rejoignant en cela les déclarations du vice-président de l’Indonésie, Hamzah Haz, qui a affirmé que le gouvernement indonésien analysait le conflit israélo-palestinien non comme un conflit religieux mais comme la lutte du peuple palestinien pour obtenir la libération de ses terres, occupées par Israël.
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Apr 15, 2002 00:00