CITE DU VATICAN, lundi 18 mars 2002 (ZENIT.org) Le Rapport du Parlement européen « Les femmes et le fondamentalisme », approuvé mercredi dernier (13 mars) par 242 voix pour et 240 contre, et 42 abstentions, est un exemple de « fondamentalisme laïc », déclare le cardinal Roberto Tucci, directeur général du Conseil d´Administration de Radio Vatican.
Il a commenté ce rapport jeudi dernier au micro de Radio Vatican.
« Une résolution du Parlement européen n´a aucune influence immédiate sur la législation des différentes Etats, précise le cardinal Tucci, mais c´est un message idéologique qui peut avoir son importance ».
Le cardinal Tucci voit dans ce rapport une « authentique manifestation de laïcisme poussée à son paroxysme ». « J´oserais même parler de ´fondamentalisme laïc´, poursuit-il, qui est en train de se répandre et qui pourrait avoir – espérons que non – des conséquences pour la rédaction de la fameuse Convention européenne, la constitution qui est à l´étude ».
Le cardinal considère que le Rapport viole le principe de séparation entre l´Eglise et l´Etat (car l´Etat veut dans ce document imposer aux Eglises ce qu´elles doivent croire et vivre) et celui de la liberté religieuse.
Pour que le Rapport puisse être approuvé, quelques affirmations niant ouvertement des droits fondamentaux, ont été supprimées ou modifiées. Le rapport d´origine déclarait: « Lorsqu´elles exercent des compétences qui relèvent de la puissance publique, les communautés religieuses portent objectivement atteinte à l´ordre juridique démocratique qui prévaut dans l´UE ».
L´affirmation considérant « que les ingérences des Églises et des communautés religieuses dans la vie publique et politique des États sont regrettables, en particulier lorsqu´elles visent à restreindre des droits humains et des libertés fondamentales », a toutefois été maintenue. Le texte se basait sur le drame des femmes vivant sous des régimes fondamentalistes islamiques comme celui des talibans, pour justifier son rejet de toute proposition religieuse.
Le document « condamne les responsables d´organisations religieuses et les chefs de mouvements politiques extrémistes qui favorisent les discriminations raciales, la xénophobie, le fanatisme et l´exclusion des femmes des postes de direction dans la hiérarchie politique et religieuse ».
Il demande explicitement « aux États membres de l´UE de ne pas reconnaître les pays où les femmes ne peuvent acquérir la pleine citoyenneté ou sont exclues du gouvernement ». En se basant sur ce principe, Lousewies Van der Laan a ajouté que l´UE devrait par conséquent suspendre ses relations diplomatiques avec le Vatican qui devrait par ailleurs perdre son statut d´observateur permanent à l´ONU.
Rappelons que la Charte des Droits Fondamentaux de l´Union Européenne, approuvée en octobre 2000, garantit « la liberté de pensée, de conscience et de religion » (art. 10).