CITE DU VATICAN, Mercredi 13 mars 2002 (ZENIT.org) - L’Eglise soutient la campagne pour l’abolition de la peine de mort aux Philippines, indique l´agence internationale Fides.
" C’est le devoir des évêques de se prononcer contre la peine de mort, abstraction faite d’événements particuliers ou de développements politiques. Le gouvernement ne doit pas rétablir la peine de mort comme moyen pour faire justice ". C’est ce qu’a déclaré à Fides Mgr Orlando Quevedo, archevêque de Cotabato et Président de la Conférence Episcopale des Philippines, intervenant ainsi dans le débat en cours dans le Pays sur l’abolition de la peine capitale.
D’après certains observateurs, la question a été soulevée pour des raisons politiques, étant donné que l’ancien Président M. Joseph Estrada est en procès pour des crimes punis de la peine de mort, précise Fides.
Mgr Quevedo rappelle le Catéchisme de l’Eglise Catholique, et la réflexion du Pape dans l’Encyclique " Evangelium Vitae " : " Aujourd’hui en effet, étant donné les moyens dont dispose l’Etat pour prévenir de manière efficace le crime, en rendant inoffensive une personne qui a commis un délit, sans la priver de manière définitive de la possibilité de se racheter, les cas où l’exécution du coupable est une absolue nécessité > (E.V. 56) ".
Le débat s’est rouvert parce que, le 11 mars, 15 sénateurs, sur un total de 24, ont signé un document dans lequel ils demandent l’abolition de la peine de mort en vigueur aux Philippines de puis 1993. Le Sénateur Aquilino Pimentel, porte-parole du groupe, a expliqué à Fides : " La peine de mort n’a pas atteint le but principal de la justice pénale, décourager les crimes ". Malgré l’application de la loin le crime se répand. " Cela prouve que la peine capitale n’est pas une force de dissuasion, et est en contradiction avec l’autre grand objectif qui est la rééducation du criminel ".
Pour le Sénateur, la justice rétributive (une justice qui établit une correspondance entre les délits et les peines, abstraction faite du sujet et des circonstances) ne peut avoir sa place dans la société moderne. Comme alternative à la peine de mort, le Sénateur Pimentel suggère de commuer la peine capitale en 30 années de prison, et espère que le Parlement approuvera le document au mois de juin prochain.
Le cardinal Jaime Sin, archevêque de Manille, est intervenu lui aussi dans le débat, pour soutenir l’abolition. Dans un communiqué, le Cardinal a répété que, tuer un individu au nom de la loi, n’était pas une force de dissuasion contre les crimes : " si nous voulons prévenir les crimes, nous devons redonner à notre peuple la confiance dans les forces de l’ordre.
"L’Eglise soutient le Sénateur Pimentel, et se félicite qu’il ait pris l’initiative de faire abroger la loi sur la peine de mort", a déclaré à Fides M. Rudolfo Diamante, secrétaire de la Commission épiscopale pour les détenus.
L’introduction de la peine de mort a été approuvée en 1993. La première personne exécutée, en 1999, a été Leo Echegaray, accusé d’avoir violé sa belle-fille. Depuis lors, sept Philippins ont été exécutés, jusqu’à ce que, le 20 décembre 2000, pour la Journée des Droits de l’Homme, le Président Estrada ait annoncé la suspension temporaire des exécutions.
Aux Philippines, il y a actuellement 1.007 personnes dans le " couloir de la mort " ; parmi elles, 15 femmes, dont 12 ont été emprisonnées quand elles avaient encore moins de 18 ans, et 15 étrangers également, jugés pour des délits en lien avec la drogue, toujours selon la même source.
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Mar 13, 2002 00:00