CITE DU VATICAN, Mercredi 6 mars 2002 (ZENIT.org) – Des organismes caritatifs catholiques réfléchissent à la façon de lutter efficacement contre le trafic d’êtres humains en Asie du Sud, indique la revue des Missions étrangères de Paris, dans son édition du 1er mars (EDA, cf. (eglasie.mepasie.org). Un moyen: les chansons. On estime à quelque 200.000 les victimes au Népal.
Réunis à Katmandou, au Népal, des 4 au 8 février dernier, des organismes catholiques au service du développement des peuples d’Asie ont décidé de former un réseau commun afin de renforcer leur action dans la lutte contre le trafic des êtres humains en Asie du Sud.
Des représentants de l’Association asiatique pour le développement de l’homme et de Caritas pour l’Asie du Sud ont reconnu la nécessité de disposer d’un directoire qui répertorierait les organismes qui travaillent dans le même sens qu’elles. « L’Atelier régional de recherche sur le trafic des êtres humains » a été mis sur pied conjointement par Caritas Bangladesh, Caritas India, Caritas Nepal, Caritas Pakistan et Caritas Sri Lanka. Chacune de ces Caritas avait envoyé trois délégués, soit 21 personnes au total.
Dans leur communiqué final, les participants ont déclaré que ce directoire régional donnerait un résumé des principales activités de chacun des organismes choisis, leurs priorités, leurs réussites, leurs difficultés et les leçons à en tirer.
Le directoire aidera à éviter les répétitions d’un même travail, à organiser un réseau de relations régionales et à mieux faire connaître l’urgence des problèmes, ont-ils expliqué, ajoutant que la publication, dans quelques mois, serait éditée en plusieurs langues afin d’atteindre le plus grand nombre de gens possible.
Iswori Bhattarai, secrétaire du ministère de la Condition féminine et des Affaires sociales, a reconnu le manque de données sur le trafic d’êtres humains en Asie du Sud. D’après Caroline Bakker, qui travaille pour le Programme népalais de protection de l’enfance sous l’égide de l’UNICEF, on estime actuellement entre 100 000 et 200 000 le nombre de femmes, d’enfants et d’hommes victimes annuellement de ce commerce dans cette partie du monde. Le nombre de femmes et d’enfants entraînés hors du Népal chaque année est estimé entre 5 000 et 12 000, ajoute-t-elle, soulignant que l’écart entre ces deux derniers chiffres est un exemple typique de l’approximation des données avec lesquelles il leur faut travailler. Mgr Anthony Sharma, préfet apostolique du Népal, a précisé à cet atelier que des enfants népalais sont chaque jour portés disparus. Ils sont enlevés, attirés par la ruse et kidnappés pour la prostitution, le prélèvement d’organes (pour des transplantations rénales, entre autres).
Rupa Rai, responsable du bureau pour les femmes de Caritas Nepal, a indiqué que Caritas Nepal avait produit une cassette audio contenant les principaux chants traitant de ce problème du trafic des êtres humains. Intitulée Sachetana (‘Conscience’), la cassette comprend huit chants. L’un a été écrit et composé par Sabita Khadga, une Népalaise rescapée de la prostitution en Inde. Les autres ont été écrits et composés par Robert Subba, un laïc catholique de Katmandou. Ils ont été enregistrés par six chanteurs populaires locaux tous hindous.