CITE DU VATICAN, Lundi 4 mars 2002 (ZENIT.org) – Le Saint-Siège exprime sa satisfaction au gouvernement israélien pour l´annulation du projet de construction d´une mosquée à Nazareth face à la basilique de l´Annonciation.
« Le Saint-Siège a appris avec satisfaction, déclare le porte parole du Saint-Siège, M. Joaquin Navarro Valls, la décision du gouvernement israélien d´annuler le projet de construction d´une mosquée dans la proximité immédiate de la basilique de l´Annonciation à Nazareth, rétablissant ainsi la légalité, le respect des Lieux Saints et la considération des communautés de croyants respectives ».
La déclaration souhaite en outre que « la traditionnelle coexistence harmonieuse entre Musulmans et Chrétiens à Nazareth, mise en danger par une initiative provocante, reprenne avec la contribution des Autorités et de toute la population ».
M. Navarro Valls rappelle que des autorités musulmanes elles-mêmes avaient protesté contre ce projet. « Il est facile de comprendre qu´il ne s´agit pas d´une décision contre les Musulmans dont les Autorités religieuses et politiques – dans la région et dans le monde – se sont exprimées contre un projet qui heurtait la sensibilité des Chrétiens et des pèlerins », déclare le porte parole du Saint-Siège.
C´est hier, dimanche 3 mars, que M. Gideon Saar, secrétaire du Cabinet israélien, a annoncé que la décision a été prise par 18 voix contre 1, sur les recommandations d´une Commission interministérielle chargée par le gouvernement israélien de trouver une solution à cette question. Sept autres emplacements possibles pour construire la mosquée ont été proposés par le gouvernement israélien, indique l´agence internationale Fides, organe de la congrégation pour l´Evangélisation des Peuples.
Les Eglises de Terre-Sainte ont protesté ensemble depuis plus de deux ans contre ce projet qui avait été accepté par la municipalité.
Il avait été déposé par un groupe musulman en mémoire de la victoire de Saladin sur les Croisés en 1187. C´est là que se trouverait en effet la tombe de Shihabeddine, un lointain parent de Saladin.
Le P. Giovanni Battistelli, Franciscain et Custode de Terre Sainte, indique pour sa part au micro de Radio Vatican, que la revendication du lieu est le fait d´un « groupe fondamentaliste, de fanatiques ». « Nous savons que les Musulmans qui vivent en Terre Sainte, précise le P. Battistelli, dans la partie palestinienne mais aussi dans une bonne partie du territoire d´Israël, n´étaient pas favorables à ce projet de la mosquée parce qu´ils savaient que c´était un foyer de difficultés et de lutte entre Musulmans et Chrétiens, et les pèlerins qui viennent du monde entier ». « Un petit groupe fondamentalistes ne peut pas, ajoute-t-il, bouleverser les bonnes relations qui existent depuis longtemps ici entre Chrétiens et Musulmans ».
« Le gouvernement, précise-t-il, a dit que la décision de construire la mosquée a été surtout politique pour recueillir des voix et qu´elle n´avait aucune réelle justification ».
Mgr Pietro Sambi, nonce apostolique en Israël, exprime également sa satisfaction: » C´est une décision sage, dans le respect des Lieux Saints. J´espère que cette décision ramènera à Nazareth cette cohabitation pacifique, qui a été détruite précisément par le projet de construire une mosquée en cet endroit. La cohabitation fraternelle entre chrétiens et musulmans à Nazareth a toujours été une longue tradition, et une fierté pour la « Ville de Marie », toujours selon Fides.
Dans un communiqué officiel de la Custodie de Terre Sainte, signé par le P. David Jaeger, son porte-parole, les Franciscains soulignent qu´en même temps « plus importante encore, est la décision de re-dessiner le sol public en le destinant à un espace ouvert, ou à une place pour faciliter l´accès au Sanctuaire ». « C´était là le plan originel élaboré par les autorités publiques, et l´Eglise en a toujours demandé la réalisation « , indique le communiqué.
Enfin, les Franciscains invitent les autorités à prévoir des mesures « contre l´illégalité et la violence de certains extrémistes musulmans qui protestent contre cette décision ».
Les chrétiens, précise en même temps le communiqué, » appuient de tout leur coeur, toute attente juste de la part des musulmans en Israël de voir entièrement respecté leur droit à la liberté religieuse « .
Le gouvernement de M. Sharon avait ordonné, le 10 janvier dernier, la suspension des travaux, et avait chargé une Commission interministérielle d´étudier la question, rappelle Fides.
La Commission, présidée par M. Nathan Sharansky, ministre de la Construction et de l´environnement, s´est prononcé, par cinq voix contre une, pour l´arrêt définitif des travaux, en proposant sept autres endroits possibles pour la construction d´une mosquée.