COMECE/Jean-Paul II: "Avant tout, une entente culturelle et spirituelle"

Discours du pape à la Commission des épiscopats de la Communauté européenne

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CITE DU VATICAN, Vendredi 30 mars 2001 (ZENIT.org) – Avant tout, la construction européenne doit reposer sur « une entente culturelle et spirituelle », estime le pape qui encourage une nouvelle saison missionnaire en Europe: le pape Jean-Paul II insiste pour que le continent reçoive à nouveau l´Evangile, grâce à la collaboration de tous les baptisés.

Le pape recevait ce matin au Vatican, en la salle Clémentine du palais apostolique, les membres de la commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE) qui ont tenu leur session de travail au Vatican, à l´invitation du cardinal secrétaire d´Etat Angelo Sodano.

Avant tout, une entente culturelle et spirituelle
« Le processus d´intégration européenne, en dépit de quelques difficultés, disait le pape, poursuit son chemin et d´autres Etats demandent à s´associer à l´Union des Quinze. Mais la réalité continentale qui est en train de se consolider ne doit pas être uniquement géographique et économique, elle doit se proposer avant tout comme une entente culturelle et spirituelle, forgée grâce aux entrelacs féconds de nombreuses valeurs et traditions significatives ».

Le rôle de l´Eglise: l´annonce toujours actuelle du Christ
« J´ai aussi voulu, disait Jean-Paul II en évoquant le rôle de l´Eglise en Europe, que deux assemblées spéciales du synode des évêques – en 1991 et en 1999 – soient consacrées à la mission de l´Eglise en Europe. Cette dernière [assemblée] avait pour thème « Jésus-Christ vivant dans son Eglise, source d´espérance pour l´Europe ». Elle a rappelé avec vigueur comment le christianisme peut offrir au continent européen un apport déterminant et substantiel de renouveau et d´espérance, en proposant avec un nouvel élan l´annonce toujours actuelle du Christ, unique Rédempteur de l´homme ».

La formation religieuse et culturelle des fidèles
S´adressant aux évêques, Jean-Paul II insistait sur cette tâche de « réveiller et cultiver chez les chrétiens européens l´engagement à témoigner de l´espérance évangélique ». C´est pourquoi le pape affirmait la nécessité d´une « nouvelle saison missionnaire qui engage toutes les composantes du peuple chrétien ». Le pape félicitait pour cela le travail de la commission des évêques européens en vue de la « formation religieuse et culturelle des fidèles », et de « l´accompagnement des personnes qui, à tous les niveaux, sont responsables de l´unification européenne ».

L´expérience personnelle de la transcendance divine
A surprise, Jean-Paul II brossait en quelque sorte le portrait moral type du constructeur européen idéal. « La construction européenne, affirmait le pape, a en effet besoin d´hommes et de femmes doués d´une sagesse humaine, d´un vif sens du discernement, ancrés dans une solide anthropologie qui ne soit pas séparée de l´expérience personnelle de la transcendance divine ». Ceux qui sont préposés « au gouvernement, à la formulation des lois et à l´administration de la chose publique », ajoutait Jean-Paul II, « doivent être constamment attentifs à l´être humain et à ses exigences fondamentales ». « Dans ce domaine, précisait-il, l´Eglise en manquera pas d´apporter sa contribution spécifique ».

Les fondements de l´Europe, à deux poumons
Le pape revenait sur l´image des « deux poumons » de l´Europe et sur le fondement de l´Europe sur la « dignité de la personne ». « J´ai plus d´une fois évoqué l´image d´une Europe qui respire à deux poumons, non seulement du point de vue religieux, mais aussi culturel et politique. Je n´ai pas manqué, dès le début de mon ministère pétrinien, de souligner que la construction de la civilisation européenne doit être fondée sur la reconnaissance de la dignité de la personne et de ses droits fondamentaux inaliénables, l´inviolabilité de la vie, la liberté et la justice, la fraternité et la solidarité ». »

Une communauté libre et solidaire
« Parfois, continuait Jean-Paul II à propos de ces valeurs fondamentales, surgit dans le monde contemporain la conviction que l´homme puisse établir de lui-même les valeurs dont il a besoin. La société voudrait bien souvent déléguer la détermination de ses propres objectifs au calcul rationnel, à la technologie ou à l´intérêt d´une majorité. Il faut rappeler avec force que la dignité de la personne humaine est enracinée dans le dessein du Créateur, en sorte que ses droits ne sont pas assujettis à des interventions arbitraires des majorités, mais doivent être reconnus par tous et maintenus au centre du dessein social et de toute décision politique. Seule une vision intégrale de la réalité, inspirée par les valeurs humaines permanentes peut favoriser et fortifier une communauté libre et solidaire ».

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ZENIT Staff

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