CITE DU VATICAN, Mardi 20 mars 2001 (ZENIT.org)
– La congrégation pour les Instituts de vie religieuse et les Sociétés de vie apostolique a mené une enquête à la suite de la dénonciation de cas d´abus sexuels – dans une aire géographique bien « délimitée » – et est « en train de traiter la question » avec les évêques des diocèses concernés et les responsables des communautés pour protéger les religieuses de tels abus. Le porte-parole du Saint-Siège a fait aujourd´hui une déclaration – en italien – à ce propos.
« En rapport avec des nouvelles [faisant état] de cas d´abus sexuels subis par des religieuses de la part de prêtres ou de missionnaires, le Directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, M. Joaquín Navarro-Valls, a fait ce matin la déclaration suivante, annonce le Bulletin du 20 mars: Le problème est connu, et il est restreint à une aire géographique délimitée. Le Saint-Siège est en train de traiter la question en collaboration avec les évêques, avec l´Union des Supérieurs généraux (USG) et avec l´Union internationale des Supérieures générales (UISG) ».
Les remèdes apportés concernent, explique encore M. Navarro Valls, d´une part « la formation des personnes » et d´autre part « la solution des cas individuels ».
M. Navarro Valls rappelait en même temps que « certaines situations négatives ne peuvent pas faire oublier la fidélité souvent héroïque de la très grande majorité des religieux, des religieuses et des prêtres ».
Le 18 février 1995, un rapport a en effet été consigné au cardinal Eduardo Martinez Somalo, préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique. Le cardinal a alors chargé un groupe de travail (comprenant sœur Maura O´ Donohue, auteur du rapport et coordinatrice pour la Caritas internationale) d´approfondir l´enquête afin de remédier aux situations.
Interrogée par Zenit, une religieuse asiatique missionnaire en Afrique, qui a elle-même dénoncé tel fait, pour en avoir été la victime, faisait remarquer qu´il faut « se garder de juger uniquement avec des critères occidentaux et deux mille ans de christianisme ». « Dans certaines cultures, dit-elle, l´importance de la fécondité et du don de la vie est telle qu´il est difficile de faire comprendre en profondeur le sens de la chasteté évangélique et la valeur de la virginité, même à quelqu´un qui est attiré par la vie consacrée. Le rapport homme-femme est aussi différent dans chaque culture: « inculturer l´Evangile », enseigner le respect de la personne demande du temps. Certains candidats au sacerdoce ou à la vie consacrée sont pris dans cette culture, qui comprend aussi des pressions familiales, du village, de la tribu. Cela n´excuse pas les abus. Mais il faut bien comprendre, au cas par cas, dans quel contexte on se trouve. Pour que les abus cessent, il convient de prendre en compte l´environnement culturel, si l´on veut y remédier par des solutions appropriées ».
Elle ajoute: « Il faut aussi qu´une religieuse en difficulté ait une personne à laquelle elle puisse s´ouvrir sans crainte d´être soupçonnée ou jugée, et soit vraiment entourée, aidée au quotidien. Lorsqu´on fait – librement, consciemment – profession religieuse dans les mains d´une supérieure, ce n´est pas un engagement que l´on prend seul: on doit pouvoir compter sur son soutien dans le quotidien des situations apostoliques qui nous sont confiées, et être défendues contre les agressions éventuelles. Et si elles sont le fait d´un religieux ou d´un prêtre on doit pouvoir compter sur l´intervention du supérieur ou de l´évêque responsable ».
Vie consacrée: religieuses victimes d'abus sexuels, enquête du Vatican
Dans une aire géographique bien « délimitée »