Retraite/Vatican: Les pasteurs ont besoin d´apprendre à écouter Dieu et le prochain

Parole de Dieu, sacrements, et recherche de la « brebis perdue »: la « cohérence »

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Retraite/Vatican: Les pasteurs ont besoin d´apprendre à écouter Dieu et le prochain
Parole de Dieu, sacrements, et recherche de la « brebis perdue »: la « cohérence »

CITE DU VATICAN, Vendredi 9 mars 2001 (ZENIT.org) – Les pasteurs ont besoin « d´apprendre à écouter Dieu et leur prochain »: le cardinal Francis Eugene George a centré hier, 8 mars, sa prédication, devant le pape Jean-Paul II et ses principaux collaborateurs, réunis sous les icônes de la chapelle Redemptoris Mater, sur l´écoute de la Parole de Dieu et la participation aux sacrements comme source de communion, avant d´aborder, aujourd´hui, une méditation sur le Christ à la recherche de la brebis perdue, exemple de la mission confiée par le Christ aux Apôtres. Le cardinal soulignait qu´il en va de la « cohérence » de la vie chrétienne, entre foi et « agir ».

Ecoute de la Parole et participation à la vie sacramentelle sont deux aspects de la communion ecclésiale, la « koinonia » grecque, qui pénètre tous les aspects de la vie ecclésiale, expliquait l´archevêque de Chicago, selon la synthèse de radio Vatican.

Pour ce qui est de la communion dans l´écoute de la Parole de Dieu, le prédicateur invitait à retrouver « l´écoute du Christ », une attitude vitale pour une époque qui perd ses références les plus solides. « Dans un monde de rumeur « fourvoyantes », où l´on court constamment le risque d´être ballottés dans différentes directions, et où l´on vit dans des cultures privilégiant des individus isolés de tout groupe, il se pourrait que nous ayons besoin, et nous tout spécialement qui sommes des pasteurs dans l´Eglise, d´apprendre à écouter Dieu et le prochain, de façon à pouvoir approfondir notre communion ».

Mais l´héritage du péché originel brouille en quelque sorte cette écoute: « manque d´obéissance et d´écoute », diagnostiquait le prédicateur, indiquant le chemin qui conduit de la désobéissance d´Adam à la Tour de Babel, symbole suprême de l´incommunicabilité entre les hommes, que seule la Pentecôte a rétabli, en restaurant en eux cette capacité d´avoir avec Dieu et entre eux un authentique dialogue.

C´est là que naît cette « koinonia » qui tient l´Eglise unie et est un reflet constant de la communion existant au cœur de la Sainte Trinité, une communion où l´affirmation de l´identité de la personne ne fait qu´un avec le don de soi de chacune. Un tel « partage » se retrouve, soulignait le cardinal, dans tous les domaines de la vie de l´Eglise: structure, rites, foi, unité actuelle et à venir.

D´où l´appel à une autre communion: la communion sacramentelle qui est aussi celle de « l´agir dans le Christ ». Car la communion aux sacrements implique une cohérence de vie de façon à ce que « le geste de la foi, authentiquement vécu » soit source d´une « vie nouvelle ». « La cohérence sacramentelle, disait le cardinal George, veut dire harmonie entre ce qui est célébré et ce qui est célébré et vécu, entre prière et action. La liturgie fait en sorte que ceux qui la vivent demeurent sincères et sains spirituellement, en paix au plus profond de leur être, et que lorsqu´ils quittent l´église ils aient le courage nécessaire dans les embûches quotidiennes ».

Le Concile Vatican II a voulu favoriser cette « harmonie », continuait le prédicateur. Et c´est pour cela qu´il a réformé la pratique liturgique, en cherchant à la rendre plus immédiate et compréhensible aux fidèles. Mais, ajoutait-il, il y a encore beaucoup à faire pour comprendre profondément à quoi l´on participe vraiment. Et de prendre l´exemple des fidèles qui ne s´approchent des sacrements qu´en des circonstances précises, sporadiques, les parents qui ne font baptiser leurs enfants que pour satisfaire les grands-parents, ou cette attitude qui consiste à ne voir dans l´Eglise qu´un moyen de « moraliser l´existence humaine », en exerçant une sorte de « contrôle ». Mais l´archevêque rappelait qu´il s´agit d´abord de « croire » et ensuite « d´en tirer les conséquences concrètes pour une vie droite ».

La communion « dynamique » de l´Eglise et la Jérusalem céleste prolongeaient, hier après-midi, la méditation du matin. Le cardinal rappelait en substance toujours selon Radio Vatican, que la vocation de l´Eglise consiste à attendre la Jérusalem céleste: une promesse, sûre, solide, étroitement liée à la paix.

Après la communion, le prédicateur abordait, ce matin, la question de la mission de l´Eglise, en partant de ces deux réalités apparemment antithétiques de la pauvreté et du pouvoir.

Or, les deux caractéristiques de la mission, expliquait le cardinal George, sont justement la pauvreté et le pouvoir! Cependant, pas le pouvoir comme le monde l´entend, mais le pouvoir du Christ: de pardonner, de délier les liens qui maintiennent l´homme esclave de la mort et du péché. Et de citer: Charles de Foucault, Dorothy Day, Mère Teresa de Calcutta, témoins de l´Evangile dans la pauvreté.

La pauvreté, continuait le prédicateur, doit toujours être relative à la mission, jamais une fin en soi: son objectif est de pouvoir « approcher » ceux à qui l´on apporte la Bonne Nouvelle. De fait, il y a différentes formes de pauvreté, y compris celle qui consiste à servir à la curie en sacrifiant une forme directe de pastorale.

Le prédicateur soulignait ensuite le lien entre la prédication et le mystère de l´Incarnation. « Le paradoxe de l´Incarnation, disait-il, et le paradoxe de notre mission sont intrinsèquement liés. Jésus est venu à nous pour que nous donnions au monde. De même que Lui vient à nous dans la pauvreté, et avec puissance, ainsi nous aussi, nous le donnons au monde dans notre pauvreté et avec sa puissance ».

C´est alors que le cardinal méditait la parabole de la brebis perdue, rappelant le caractère, central, dans la mission chrétienne, de la recherche des « derniers »: faibles, désespérés, pécheurs, ceux qui se sont éloignés de Dieu, ou qui sont hostiles à l´Eglise. Un devoir fondamental: « Apprenons, disait le cardinal George, à être le berger qui a recherché sa brebis perdue et la cherche encore pour la sauver. Sachons que nous mêmes nous étions de ceux qui étaient perdus et que Lui est venu chercher et sauver. Alors nous avons cette grave responsabilité d´étendre cette même préoccupation pastorale aux autres ».

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ZENIT Staff

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