CITE DU VATICAN, Jeudi 7 mars 2001 (ZENIT.org) – Puiser à la source de la liberté apportée par le Christ: telle était l´invitation du cardinal Francis Eugene George, hier, 7 mars, au cours des méditations du matin et de l´après-midi.
Hier matin, le prédicateur soulignait que la liberté jaillit d´abord de l´écoute de la bonne nouvelle. L´évangile de Luc, résume Radio Vatican, rapporte les différentes réactions des hommes face à l´œuvre de Dieu. Certains, comme Zacharie, le père de saint Jean-Baptiste, abandonnèrent l´incrédulité en voyant leurs attentes dépassées.
A propos du salut apporté par le Christ, le cardinal citait ces propos recueillis de la bouche d´un homme qu´il rencontrait en Zambie: « C´est trop beau pour être vrai que Dieu nous aime ainsi ». Dans un monde qui perçoit souvent l´Eglise comme un « organisme moralisateur », il est par conséquent urgent, rappelait le cardinal, de mettre au premier plan « l´annonce » et de faire revivre cet « émerveillement » – cette « stupeur » – qui frappait ceux qui écoutaient l´annonce de la « bonne nouvelle » à l´aube du christianisme.
« Pierre, disait le cardinal – qui prêche en italien – proclame avant tout la bonne nouvelle, la nouvelle surprenante que Dieu est venu habiter au milieu de son peuple, qui les a sauvés et invités à participer à la plénitude de sa vie. Cette proclamation, faite avec passion, étonne ses auditeurs si bien qu´eux mêmes comprennent les conséquences pour leur vie. Et ils se demandent ce qu´ils doivent faire ».
A notre époque, actualisait le prédicateur dans la deuxième moitié de la matinée (« le pouvoir sauveur de Dieu nous libère afin que nous puissions être nous-mêmes en Dieu »): on parle souvent de liberté, mais elle est souvent identifiée à la seule liberté de choix et à la faculté d´exercer ses propres droits politiques. Mais l´horizon est plus large: grâce au salut opéré par le Christ, l´homme fait l´expérience de la libération de son propre égoïsme et de ses idolâtries.
« Le secret de ma vraie identité, expliquait le cardinal, est caché dans l´amour et dans la miséricorde de Dieu. Je ne peux pas penser me trouver moi-même en aucun autre lieu sinon en Dieu ».
Hier après-midi, le cardinal George s´est arrêté à méditer sur les libertés conférées par le pouvoir sauveur de Dieu: avant tout celle de « donner et recevoir »: il prenait l´exemple des personnes porteuses d´un handicap mental. Leur insertion dans une communauté de fidèles présuppose, chez ces derniers, disait le cardinal, une attitude d´accueil fraternel. Mais l´intéressé aussi, ajoutait le prédicateur, « a quelque chose à leur donner: sa faiblesse ». Maintenant plus que jamais, à une époque dominée par le culte de l´auto-suffisance qui isole des autres, elle doit être reçue comme un symbole de la primauté de l´être sur le faire, de la dignité humaine sur la capacité de production. La méditation, résumait aujourd´hui Radio Vatican, s´est achevée sur un autre type de liberté: celle d´une souffrance volontairement acceptée au nom de la foi. « Dans sa souffrance, Jésus se montre suprêmement libre », remarquait le cardinal George. Le martyrologe de l´Eglise, concluait-il, de ses origines, jusqu´au siècle à peine achevé, démontre sa volonté constante de rendre témoignage aussi par le sang au mystère de la Croix.