Académie/Vie: "Faire preuve d´une grande capacité de dialogue"

Jean-Paul II reçoit les membres de l´Académie

Share this Entry

CITE DU VATICAN, Lundi 5 mars 2001 (ZENIT.org) – En vue de la formation des consciences, dans le domaine de la défense de la vie humaine, le pape Jean-Paul II a appelé les défenseurs de la culture de la vie à « faire preuve d´une grande capacité de dialogue ».

Le pape Jean-Paul II a reçu en effet samedi 3 mars au matin en la Salle Clémentine du Palais apostolique, les 125 participants de la VIIe assemblée générale de l´Académie pontificale pour la Vie dont la session de travail sur « La culture de la vie: fondements et dimensions », commencée le 1er mars, s´achevait hier, dimanche 4 mars. L´Académie a été fondée par Jean-Paul II le 11 février 1994 par le motu proprio « Vitae Mysterium ».

Dialogue, écoute, propositions
« Il est nécessaire, recommandait le pape, de faire preuve d´une grande capacité de dialogue, d´écoute et de [faire des] propositions, en vue de la formation des consciences. Ce n´est que comme cela que l´on pourra donner la vie à une culture fondée sur l´espérance et ouverte au progrès intégral de tout individu dans différents pays, de façon juste et solidaire ». Il rappelait que « sans une culture qui maintienne fermement le droit à la vie et promeuve les valeurs fondamentales de toute personne, on ne peut avoir de société saine ni la garantie de la paix et de la justice ».

Foi et raison
Ce dialogue, le pape soulignait qu´il concerne au premier chef « la foi et la raison ». « L´engagement dans le dialogue entre foi et raison, disait le pape, ne peut que renforcer la culture de la vie, en conjuguant dignité et sacralité, liberté et responsabilité de toute personne, comme les composantes indispensables de son existence même ».
Il citait à ce propos son encyclique « Fides et ratio »: « L´Eglise reste avec cette profonde conviction que la foi et la raison se rendent un service mutuel, en exerçant l´une sur l´autre à la fois une fonction critique et purificatrice, de stimulant à progresser dans la recherche et dans l´approfondissement »(n. 100). Le caractère radical des défis que lancent aujourd´hui à l´humanité d´une part les progrès de la science et de la technologie, de l´autre les processus de la laïcisation de la société, exigent un effort passionné d´approfondissement de la réflexion sur l´homme et sur son être dans le monde et dans l´histoire ».

La création
Le pape consacrait une part importante de son discours sur la défense de la vie à la préservation de l´environnement, l´une et l´autre étant « créés et ordonnés par Dieu, comme le prouve la structure naturelle de l´univers visible ». En effet, il résumait ainsi les trois principaux défis actuels pour l´éthique et le droit: vie, famille, environnement. « Les grandes instances relatives au droit à la vie de tout être humain de sa conception à sa mort, l´engagement pour la promotion de la famille selon le dessein originaire de Dieu et le besoin urgent, désormais ressenti par tous, de protéger l´environnement dans lequel nous vivons, représente pour l´éthique et pour le droit un terrain d´intérêt commun », affirmait le pape.

Régénération de l´intérieur
Le pape montrait la nécessité de ce dialogue, au-delà de la dénonciation de la culture de mort. « Le meilleur moyen de surmonter et de vaincre la dangereuse culture de la mort consiste justement, rappelait le pape après avoir cité son encyclique « l´Evangile de la Vie » (n. 7), dans le fait de donner des fondements solides et des contenus lumineux à une culture de la vie qui s´oppose vigoureusement à elle. Il n´est pas suffisant, même si c´est nécessaire et impératif, de se limiter à exposer et dénoncer l´effet létal de la culture de la mort. Il convient plutôt de régénérer continuellement le tissu intérieur de la culture contemporaine, faite de mentalité vécue, de convictions et de comportements, de structures sociales qui la soutiennent ».

Culture et droit
La culture en effet, continuait le pape, touche en outre le domaine du droit et de la législation. « Cette réflexion apparaît d´autant plus précieuse si l´on tient compte du fait que ce n´est pas seulement la conduite individuelle qui est influencée par la culture, mais aussi les choix législatifs et politiques, lesquels, à leur tour, véhiculent des poussées culturelles qui souvent font obstacle, hélas, à un authentique renouveau de la société ».

Culture et recherche
Elle n´est pas non plus sans influence sur la recherche. « La culture, affirmait Jean-Paul II, oriente en outre les stratégies de la recherche scientifique, qui aujourd´hui, comme jamais auparavant, est en mesure d´offrir de puissants moyens qui hélas ne sont pas toujours employés pour le véritable bien de l´homme. Au contraire, la recherche semble parfois, dans de nombreux domaines, se retourner contre l´homme ».

Collaborateur libre et responsable
La vie, la création, répétait Jean-Paul II, en revenant sur le thème de la session, doivent être perçues « comme un grand don de Dieu »: « L´homme, créé à l´image et à la ressemblance de Dieu est appelé à être son collaborateur, à la fois libre et responsable de la « gestion » du créé ».

Communication
Mais à côté de la défense de la vie humaine, et de la famille comme cellule « d´amour », le pape soulignait, dans les travaux de l´Académie, la place donnée à une réflexion sur l´importance des moyens de communication sociale pour une « diffusion capillaire de la culture de la vie ».

La victoire, espérance sûre
Pour ce qui est de la « nécessité de s´engager dans un témoignage personnel en sa faveur », le pape remarquait: « Le Chrétien est soulevé en cela par un enthousiasme enraciné dans la foi. La vie aura la victoire: c´est pour nous une espérance sûre. Oui, la vie vaincra, parce que du côté de la vie sont la vérité, le bien, la joie, le progrès véritable. Du côté de la vie, il y a Dieu, qui aime la vie et la donne en abondance ». Et de citer la parole du Christ: « Je suis la résurrection et la vie » (Jean 11,25).

Le Christ, Chemin, Vérité et Vie
Le pape rappelait son commentaire, dans l´encyclique Evangelium Vitae: « L´Evangile de la Vie n´est pas une simple réflexion, si originale et profonde soit-elle, sur la vie humaine, ni même un simple commandement destiné à sensibiliser la conscience et provoquer des changements significatifs dans la société, et pas davantage une promesse illusoire d´un avenir meilleur. L´Evangile de la Vie est une réalité concrète et personnelle parce qu´il consiste dans l´annonce de la personne même de Jésus. A l´apôtre Thomas et à tout homme, Jésus se présente avec ces paroles: « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jean 14,6) » (EV, 29).

Le corps humain
Le pape concluait par ces paroles sur le corps humain: « La revendication de la dignité du corps comme ´sujet´ et pas simplement comme ´objet´ matériel constitue la conséquence logique de la conception biblique de la personne. Il s´agit d´une conception unitaire de l´être humain, que de nombreux courants de pensée ont enseigné, de la philosophie médiévale à aujourd´hui ».

Echo dans les media
Le discours du pape a fait la Une de L´Osservatore Romano: « La Vie aura la victoire »: cette phrase du pape barrait en effet hier la Une de L´Osservatore Romano en langue italienne du 4 mars. Avec ce sous-titre: « Du côté de la vie, il y a Dieu qui aime la vie et la donne avec abondance ».
L´Avvenire préférait pour sa part, à l´occasion du G8, titrer sur l´appel du pape en faveur de la vie humaine du point de vue de la préservation du patrimoine naturel: « La culture de la Vie protège l´environnement » titrait le quotidien catholique italien, avec ce sous-titre: « Le pape: protéger la création est un devoir qui implique à la fois l´éthique et le droit ».
Radio Vatican pour sa part insistait sur « la promotion d´une culture de la vie, fondée sur le Christ qui régénère le tissu
social ».

Le magistère de Jean-Paul II
Dans la session qui avait précédé l´audience pontificale, le Prof. Juan de Dios Vial Correa, président de l´Académie, avait rendu hommage au magistère de Jean-Paul II en tant que « premier défenseur » de la vie humaine, dans une intervention qui parcourait le magistère du pape. Ce magistère, disait-il, est d´une « importance fondamentale » pour la vie de l´Eglise et de l´humanité, et accompagne la réflexion théologique, philosophique et scientifique de l´Académie.

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel