Lors d’une conférence de presse, le pape François répond à la question de savoir pour qui un catholique devrait voter lors des élections de novembre prochain aux États-Unis.
L’une des questions auxquelles le pape François a répondu lors de la conférence de presse avec les journalistes sur le vol de retour de Singapour à Rome portait sur les élections présidentielles de novembre prochain aux États-Unis. Cette question n’avait rien à voir avec le voyage pastoral du pape, mais le souverain pontife a accepté d’y répondre.
La journaliste de CBS News, Anna Matranga, a interrogé le pape :
Vous avez toujours défendu la dignité de la vie. Au Timor oriental, un pays où le taux de natalité est très élevé, vous avez dit que vous aviez l’impression que la vie palpitait et explosait en raison du grand nombre d’enfants. À Singapour, vous avez pris la défense des travailleurs migrants. À l’approche des élections aux États-Unis, j’aimerais vous demander : quel conseil pouvez-vous donner à un électeur catholique qui doit choisir entre un candidat pro-avortement et un candidat qui expulserait 11 millions d’immigrés ?
Le pape a été clair et a répondu : « Les deux sont contre la vie, aussi bien ceux qui renvoient les migrants que ceux qui tuent les enfants. Les deux sont contre la vie ». Le Pape a poursuivi en soulignant qu’il « ne peut pas dire, je ne suis pas des Etats-Unis, je ne vais pas voter là-bas. Mais soyons clairs : ne pas donner aux migrants la possibilité de travailler et ne pas les accueillir est un péché, c’est grave ».
Il s’est ensuite attardé sur la question des migrations en s’appuyant sur ce qu’il retient de la Bible : « Dans l’Ancien Testament, il y a un refrain : l’orphelin, la veuve et l’étranger, c’est-à-dire le migrant. Ce sont ces trois-là que le peuple d’Israël doit protéger. Celui qui ne s’occupe pas du migrant commet une faute, un péché, un péché aussi contre la vie de ce peuple. J’ai célébré la messe à la frontière, près du diocèse d’El Paso. Il y avait beaucoup de chaussures de migrants, elles ont mal fini là-bas. Aujourd’hui, il y a un flux migratoire à l’intérieur de l’Amérique centrale, ils sont souvent traités comme des esclaves parce qu’on profite d’eux. La migration est un droit qui figurait déjà dans les Saintes Écritures et dans l’Ancien Testament. L’étranger, l’orphelin et la veuve, ne l’oubliez pas. Voilà ce que je pense des migrants ».
Mais le pape est également revenu sur la question de l’avortement, rappelant que « la science dit que dans le mois de la conception, il y a tous les organes d’un être humain, tous. Avorter, c’est tuer un être humain. Que vous aimiez le mot ou non, c’est un meurtre. L’Église n’est pas fermée parce qu’elle n’autorise pas l’avortement, l’Église n’autorise pas l’avortement parce qu’il tue. C’est un meurtre, c’est un meurtre ! »
Le pape François a souligné et déclaré que « sur ce point, nous devons être clairs : éloigner les migrants, ne pas les laisser se développer, ne pas leur permettre d’avoir la vie, c’est quelque chose de méchant, c’est le mal. Retirer un enfant du sein de sa mère est un meurtre, parce qu’il y a la vie. Et nous devons parler de ces choses. « Non, cependant… ». Pas de « mais », les deux choses sont claires. L’orphelin, l’étranger et la veuve : ne l’oubliez pas ».
Le journaliste de CBS News a repris la parole et a posé une autre question connexe : « Peut-il y avoir des circonstances dans lesquelles il est moralement permis de voter pour un candidat favorable à l’interruption de la vie ? À cette question, le pape a répondu que « dans la morale politique, on dit généralement que ne pas voter est mauvais, ce n’est pas bon. Il faut voter et choisir le moindre mal. Qui est le moindre mal, cette dame ou cet homme ? Je ne sais pas, c’est à chacun de réfléchir et de faire cela en conscience ».
En bref, le pape encourage à voter pour le moindre mal. Les sondages montrent que les catholiques latinos penchent davantage pour Kamala Harris (plus de femmes que d’hommes), tandis que la population catholique blanche penche davantage pour Trump.