Dimanche matin 20 octobre, le pape François a canonisé 14 nouveaux saints sur la place Saint-Pierre : 11 sont des martyrs assassinés en Syrie au 19e siècle, et trois sont des fondateurs de congrégations religieuses.
« Dans cette lumière, nous pouvons nous souvenir des disciples de l’Évangile qui sont aujourd’hui canonisés » a déclaré le pape dans son homélie lors de la messe de canonisation. « Tout au long de l’histoire troublée de l’humanité, ils ont été des serviteurs fidèles, des hommes et des femmes qui ont servi, dans le martyre et dans la joie, comme frère Manuel Ruiz Lopez et ses compagnons. »
Le pape a également salué l’ardeur missionnaire des trois autres nouveaux saints, notamment le P. Giuseppe Allamano, sœur Marie-Léonie Paradis et sœur Elena Guerra : « La foi et l’apostolat qu’ils ont exercés n’ont pas alimenté en eux les désirs mondains et les envies de pouvoir mais, au contraire, ils les ont rendus serviteurs de leurs frères et sœurs, créatifs dans le bien, inébranlables dans les difficultés, généreux jusqu’à la fin ».
Les martyrs de Damas, huit franciscains et trois laïcs maronites
Les 11 martyrs de Damas © Vatican Media
Huit religieux – sept espagnols et un autrichien – et trois laïcs ont été tués dans la nuit du 9 et 10 juillet 1860 dans le couvent franciscain de Damas, lors de la révolte des milices druzes contre les populations chrétiennes du Liban et de Syrie. Les onze ont été béatifiés par le pape Pie XI en 1926.
Parmi les religieux, figurent le P. Manuel Ruiz Lopez, supérieur de la communauté, ainsi que les frères Carmelo Bolta Bañuls, Nicanor Ascanio Soria, Nicolás María Alberca Torres, Pedro Nolasco Soler Méndez, Francisco Pinazo Peñalver, Juan Jacob Fernández et l’autrichien Engelbert Kolland.
Quant aux trois frères maronites, ils ont été assassinés alors qu’ils se trouvaient cette nuit-là dans le couvent. Le marchand de soie Francis Massabki était marié et père de famille nombreuse. Son frère Mooti était également père de famille et Raphaël était le plus jeune.
« Les 11 martyrs, c’est juste la crête de tous ces massacres qui ont fait des milliers de morts. Cela a continué dans la décennie suivante. Je pense au P. Charles de Foucault qui était dans ce coin-là à cette époque, et qui a écrit dans une lettre : ‘On a massacré 140 000 chrétiens en quelques mois’ » a expliqué Didier Rance, écrivain et historien spécialiste des martyrs.
Saint Guiseppe Allamano, un ardent missionnaire
Saint Guiseppe Allamano © Vatican Media
Prêtre diocésain italien, originaire du Piémont, le P. Allamano (1851-1926) a fondé les instituts des Missionnaires de la Consolata en 1901, et des sœurs missionnaires de la Consolata en 1910, deux ordres missionnaires spécialisés dans la première évangélisation.
Formé à l’école de saint Jean Bosco, qu’il a eu comme directeur spirituel, le P. Guiseppe était un ardent missionnaire : il est d’ailleurs à l’origine de la Journée mondiale missionnaire, instituée en 1926 par le pape Pie XI. Il a formé et envoyé des centaines de jeunes prêtres et religieuses pour porter l’Évangile partout dans le monde.
Ses deux communautés comptent actuellement environ 2 000 personnes. Elles se consacrent à l’évangélisation et au service des plus pauvres. Le P. Allamano a été béatifié en 1990 par saint Jean-Paul II.
Sainte Marie-Léonie Paradis, au service de l’éducation et des prêtres
Sainte Marie-Léonie Paradis © Vatican Media
Née Virginie Alodie, sainte Marie-Léonie Paradis (1840-1912) est une religieuse canadienne. Elle a fondé en 1880 la Congrégation des Petites sœurs de la Sainte-Famille, au service des élèves dans les écoles, les collèges et les séminaires.
La religieuse avait également à cœur le soutien spirituel et matériel des prêtres. Cette congrégation s’est donc vouée, dès ses débuts, aux tâches domestiques dans un grand nombre de presbytères et d’évêchés, mais également à gérer l’administratif en vue de dégager du temps aux prêtres pour leur ministère.
Installée à Sherbrooke, dans le sud-est du Québec, la communauté a connu une forte croissance avant de se répandre aux États-Unis, au Nicaragua et en Italie. Sœur Marie-Léonie Paradis a été béatifiée le 11 septembre 1984 par le pape Jean-Paul II à Montréal, lors de son voyage au Canada.
Sainte Elena Guerra, « l’apôtre de l’Esprit Saint »
Sainte Elena Guerra © Vatican Media
L’italienne Elena Guerra (1835-1914), originaire de Lucques près de Florence, a fondé en 1882 la Congrégation des Oblates du Saint-Esprit, dites « Sœurs de sainte Zita », un ordre originellement consacré à l’éducation des jeunes filles.
Ayant une dévotion particulière à l’Esprit Saint, sœur Elena a toute sa vie aidé les jeunes femmes à vivre la vie chrétienne de manière plus intégrale. Elle a eu également eu un apostolat important auprès des pauvres et des malades, et s’est particulièrement consacrée à la rédaction d’ouvrages sur la condition des femmes.
Sœur Elena Guerra a institué le « Cénacle permanent », pour l’invocation et la croissance de la dévotion à l’Esprit Saint. La surnommant « l’apôtre de l’Esprit-Saint », le pape saint Jean XXIII l’a béatifiée en avril 1959.
