Le pape François aurait décidé d’ouvrir les archives secrètes du Saint-Siège relatives à la période de l’holocauste, pour faire la lumière sur l’action de l’Eglise et du pape Pie XII à cette époque, selon le rabbin argentin Abraham Skorka.
Effectivement, le pape Benoît XVI a mis en oeuvre un processus qui pourra hâter l'ouverture.
L'ami argentin du pape a confié cette nouvelle au Sunday Times britannique, après sa rencontre avec le pape, le 17 janvier : « Je crois qu’il ouvrira les archives, la question est très délicate et nous devons encore l’étudier ».
Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, rappelle que le Vatican « travaille depuis des années pour ouvrir peu à peu les archives relatives au pontificat de Pie XII » : déjà en 2009, Benoît XVI avait demandé que les études sur Pie XII se poursuivent et le cardinal Secrétaire d'Etat, Tarcisio Bertone, avait appelé tous ceux qui possèdent des archives de la seconde guerre mondiale à les mettre à la disposition des historiens pour compléter la documentation disponible (cf. Zenit du 22 juin 2009).
Toutefois, précise le P. Lombardi, l’ouverture des archives « demande des délais techniques pour organiser les documents, avant d’autoriser leur consultation ».
Cette ouverture ne peut en effet se faire qu’après un « imposant travail de préparation de la documentation, qui comprend : la description des différentes positions (protocoles, fascicules, enveloppes, etc.) ; la numérotation des feuillets ; le timbrage des feuillets pour des raisons de sécurité ; la reliure des fascicules de papiers plus détériorés ou plus délicats ».
Trois grands groupes de documents constituent le fonds d'archive du pontificat de Pie XII : les représentations pontificales ; la secrétairerie d'Etat ; les congrégations romaines. En tout, quelques 16 millions de feuillets, plus de 15.000 enveloppes et 2.500 fascicules » (cf. Zenit du 31 octobre 2008).
Le préfet des Archives secrètes du Vatican, Mgr Sergio Pagano, a fait état en 2009 de la mobilisation de 20 archivistes qui avaient devant eux 5 ou 6 ans de travail. (cf. Zenit du 2 juillet 2009).
Traduction d’Océane Le Gall, avec Anne Kurian