« L’éducation est un événement où des libertés se rencontrent », explique l’Observateur permanent du Saint-Siège à L’UNESCO, à Paris, Mgr Francesco Follo.
Mgr Follo présente ainsi aux lecteurs de Zenit un colloque oprganisé à Paris, à l’UNESCO, demain, jeudi 13, et vendredi 14 novembre sur éducation et autorité, dans le sillage du discours du pape François le 8 mai 2013 : « Ce que je souhaiterais souligner dans la pratique de l’autorité est le service : nous ne devons jamais oublier que le vrai pouvoir, à quelques niveaux que ce soit, c’est servir ».
Le colloque se propose de montrer que souvent, pour l’homme, l’autorité signifie possession, puissance, domination, succès, alors que la véritable autorité signifie service, amour, pour le bien authentique de l’homme et pour devenir un guide en humanité.
Zenit - Pour quoi ce thème de l'autorité et du service?
Mgr Francesco Follo - Parce que l’ADDEC désire aider surtout ses membres à avoir une théorie et une pratique de l’autorité vécue comme service. L’objectif, c’est de les aider à exercer l’autorité sans être autoritaire. Le maître n’est pas celui qui dit : « Fais ceci, fais cela », mais celui qui dit : « Fais avec moi ». Nous vivons une autorité authentique quand nous sommes témoins de la vérité qui devient amour.
Vous êtes professeur d’anthropologie culturelle et philosophe : quels sont les autres intervenants ?
Les intervenants on été choisis dans le dessein d’offrir une réflexion et des bonnes pratiques qui viennent de chacun selon sa spécialité, sous différents angles : Pascal Balmand (Secrétaire général de l’Enseignement catholique en France), Chantal Delsol (professeur de philosophie et historienne des idées politiques), Mgr Luc Ravel (Evêque aux Armées, Polytechnicien et philosophe),Bertrand Vergely(Institut d’Etudes Politiques de Paris, philosophe), Antoine Windeck (Général de brigade, Commandant des écoles spéciales de Saint-Cyr).
A qui s’adresse le colloque ?
Ce colloque s’adresse avant tout aux chefs d’établissement et aux éducateurs. Ce sujet sera aussi abordé lors d’une table ronde par des ambassadeurs de l’UNESCO, afin de donner le point du vue de différentes cultures.
Quel impact espérez-vous dans cet aréopage universel de l'Unesco?
J’espère que le colloque contribuera à favoriser une culture du rapprochement qui permette de vivre l’éducation non pas seulement comme une rencontre de « quelque chose », mais de « quelqu’un ». L’éducation est un événement où des libertés se rencontrent.
Vous revenez du Japon: quelle y était votre mission?
De participer à la conférence mondiale de l’UNESCO sur éducation et développement. Entre autres choses, j’ai surtout rappelé que le but du développement durable est une civilisation durable, qui a comme centre l’homme. Un « humanisme intégral », selon l’expression de Maritain, est la « garantie » d’un vrai développement durable, parce qu’humain.
Est-ce que ce n'est pas un paradoxe cet intérêt suscité par la parole du pape François et du Saint-Siège, alors que les catholiques sont une toute petite minorité au Japon?
Pendant la Conférence à laquelle j’ai participé au nom du Saint-Siège, j’ai eu l’occasion d’entendre que le Pape François est la voix « autorisée » la plus reconnue au monde. Quand le Pape parle, le monde l’écoute et non pas seulement les catholiques. Au Japon, les catholiques représentent 0,4 % de la population, mais beaucoup de monde sait que l’Eglise catholique compte un milliard et trois cents millions de fidèles. De plus, les 1 500 universités catholiques et les 210.000 écoles catholiques, avec à peu près 57 millions d’élèves et d’étudiants, est un réseau remarquable et reconnu.