"Nous avons visité plusieurs villages du sud, et nous avons été impressionnés par ce que nous avons vu, continue M. Raimondi: les silos vides, les champs entièrement dépouillés sans aucun épi de froment. Les cantines des pauvres, dirigées par les Sœurs Salésiennes, font ce qu’elles peuvent pour nourrir ces gens. Nos avons remis un chargement de 100 quintaux de rations vitaminées et 100 quintaux de Famex, un mélange de grain, de soja et de lait ; mais il s’agit d’une goutte d’eau dans une mer de désespoir. En 15 ans d’activité comme volontaire pour le développement, j’ai rarement vu une situation aussi dramatique. Don Cesare Bullo, lui aussi, responsable des Salésiens en Ethiopie, qui a une longue expérience dans ce pays, craint que ne se reproduisent les mêmes conditions que celles de 1984-1985, quand un million de personnes sont mortes de faim. D’après les estimations des experts, si l’on n’intervient pas à temps, 15 millions de personnes sont en danger. Il faut penser que la prochaine saison des pluies sera au mois de mai prochain ; dans l’intervalle, on ne peut rien cultiver. Il est temps que le monde prenne conscience du drame africain. D’autres pays sont en difficulté : Erythrée, Zimbabwe, Malawi, Zambie. On ne peut parler d’un continent qui s’enfonce, on doit dire que l’Afrique est en train de mourir dans l’indifférence générale ».
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Dec 04, 2002 00:00