CITE DU VATICAN, Vendredi 12 avril 2002 (ZENIT.org) - Le volume de Giorgio Filibeck, du Conseil pontifical Justice et Paix, intitulé "Les Droits de l´homme dans l´enseignement de l´Eglise: de Jean XXIII à Jean-Paul II" (Libreria Editrice Vaticana) a été présenté cette semaine à Rome.

L´auteur parcourt l´histoire des conquêtes des dernières décennies au nom du caractère unique de l´homme, chef d´œuvre de Dieu. Mais il souligne aussi les graves violations des droits de l´homme encore en acte dans le monde. Par exemple, plus de 400 millions de personnes sont persécutées actuellement en raison de leur foi.

L´encyclique de Jean XXIII "Pacem in terris" constitue certainement le premier document faisant explicitement référence à la Déclaration universelle des Droits de l´homme.

Le concile Vatican II et la constitution "Gaudium et spes" ont approfondi la réflexion, et surtout la déclaration "Dignitatis humanae", qui partait de du droit à la liberté de religion comme garantie du respect de la dignité de l´homme.

Depuis le bienheureux Jean XXIII, l´Eglise a ainsi apporté une contribution notable dans l´affirmation du caractère indivisible des droits humains, évitant ainsi de tomber dans la désagrégation qui naît de la distinction entre droits primaires et droits secondaires.

Des premiers discours du "Bon pape Jean" aux paroles de Jean-Paul II c´est la dignité et le caractère unique de tout être humain, son droit à la vie, à la santé, à la culture, au travail qui ont été défendus.

Au plan théologique, Giorgio Filibeck explique à Radio Vatican que "c´est la lumière de l´Incarnation qui donne un sens aux droits de humains dans la perspective chrétienne". "Si le Seigneur s´est fait homme c´est le signe, dit-il, que la dignité de la créature humaine, telle que son Créateur l´a pensée et la lui a donnée, est incomparable et en tant que telle, elle doit être protégée et défendue jusqu´au bout".

C´est donc de l´Evangile, explique encore l´auteur, qu´il faut partir pour protéger la personne humaine et penser les droits humains. Et de citer les paroles du Christ: "Que sert à l´homme de gagner le monde entier s´il se perd ou se ruine lui-même". Le vrai bien de la personne est d´abord la personne elle-même, souligne l´auteur, et cette notion de dignité de la personne revêt ainsi un caractère indestructible.

Pour ce qui est de la nouveauté apportée par le Christ, l´auteur souligne aussi cet amour pour les plus petits: les droits des faibles, ce ne sont pas des droits faibles.

Giorgio Filibeck insiste sur le fait que Karol Wojtyla s´est fait lui-même le défenseur des droits de l´homme comme personne avant lui. Et il montre comment cette conscience aiguë s´est formée chez le pape Jean-Paul II lors de la confrontation avec les horreurs du nazisme puis du communisme en Pologne.

A propos de la situation dramatique du Moyen Orient l´auteur affirme: "On ne peut en sortir qu´en reprenant le chemin du dialogue dans la perspective de la réconciliation, même si c´est très difficile".