ROME, Jeudi 12 mai 2005 (ZENIT.org) – Le cardinal Laghi a évoqué les relations du Saint-Siège avec la Chine en commentant le discours de Benoît XVI au Corps diplomatique, « à chaud », pour la chaîne de télévision italienne « Telepace ».

Le cardinal Pio Laghi est l’un des grands diplomates du Saint-Siège : en 2003, par exemple, le pape Jean-Paul II lui avait confié la mission de se rendre à Washington auprès du président Bush, dans une ultime tentative pour éviter la guerre en Irak, au moment où il envoyait le cardinal Roger Etchegaray à Bagdad.

Le cardinal Laghi est aussi celui auquel le cardinal Joseph Ratzinger avait confié la présentation de son livre autobiographique (« Ma Vie. Souvenirs. 1927-1977 ») à la presse italienne.

Pour le cardinal Laghi, le pape a pris soin de ne nommer aucun pays. Le seul pays dont il ait parlé dans son discours, fait-il remarquer, est le sien, l’Allemagne, lorsqu’il confie : « Pour ma part, je viens d’un pays où la paix et la fraternité sont chères au cœur de tous les habitants, notamment pour ceux qui, comme moi, ont connu la guerre et la séparation entre frères appartenant à une même nation, en raison d’idéologies dévastatrices et inhumaines qui, sous couvert de rêves et d’illusion, faisaient peser sur les hommes le joug de l’oppression. Vous comprendrez donc que je sois particulièrement sensible au dialogue entre tous les hommes, pour dépasser toutes les formes de conflits et de tensions, et pour faire de notre terre une terre de paix et de fraternité »

« Il sent en sa propre chair cette division de l’humanité : c’est la seule allusion directe à un pays », a souligné le cardinal Laghi.

Mais le cardinal Laghi pense à la Chine lorsque le pape évoque des pays n’ayant pas encore de relations diplomatiques avec le Saint-Siège, mais s’étant manifestés lors des événements de ces dernières semaines, les funérailles de Jean-Paul II, son élection et sa prise de possession. Il souligne que le pape remercie « ceux qui ont envoyé des messages » et qu’effectivement, Taiwan était représenté mais pas la Chine populaire: « Certaines d’entre elles se sont associées aux célébrations à l’occasion de la mort de mon Prédécesseur et de mon élection sur le Siège de Pierre. Ayant apprécié de tels gestes, je désire aujourd’hui leur exprimer ma gratitude et adresser un salut déférent aux Autorités civiles de ces pays, formant le souhait de les voir au plus tôt représentés auprès du Siège apostolique », disait le pape.

Le pape évoque ensuite dans ces pays, soulignait le cardinal Laghi, des « communautés chrétiennes » , appartenant à l’Eglise catholique, « sans faire de différences » : « De ces pays, notamment de ceux dans lesquels les communautés catholiques sont nombreuses, me sont parvenus des messages que j’ai particulièrement appréciés, insistait le pape Benoît XVI. Je voudrais dire combien ces communautés et l’ensemble des peuples auxquels elles appartiennent me sont chers, les assurant tous qu’ils sont présents dans ma prière ».

Pour le cardinal Laghi c’est une invitation importante de Benoît XVI disant en quelque sorte : « Ouvrons nous, ouvrons nous », et offrant sa « disponibilité » au « dialogue » et à « l’entente ».

Le cardinal cite particulièrement cette phrase du pape sur le rôle de l’Eglise : « Dans le concert des nations, elle souhaite toujours favoriser l’entente entre les peuples et la coopération fondées sur une attitude de loyauté, de discrétion et de cordialité ».

Un autre trait de ce discours frappe le cardinal Laghi : le pape ne mentionne pas directement le Moyen Orient, mais on peut dit-il lire ici l’attitude qui guidera le pape dans cette région.