ROME, Mercredi 21 février 2007 (ZENIT.org) – Dans une lettre à Mgr Stanislas Wielgus, archevêque démissionnaire de Varsovie, le pape Benoît XVI lui exprime sa « proximité spirituelle » et sa « compréhension fraternelle ».
La lettre est en date du 12 février, et elle a été rendue publique hier, mardi, à Varsovie par le nonce apostolique, Mgr Józef Kowalczyk, dans le cadre de la réunion du conseil permanent de la conférence épiscopale polonaise.
Cette publication survenait aussi à la veille de la journée de prière et de pénitence pour le clergé polonais fixée au Mercredi des Cendres par une lettre pastorale de la conférence des évêques en date du 12 janvier, après les démissions de l’archevêque. Le pape a encouragé cette journée lors de l’angélus de dimanche dernier (cf. Zenit du 18 février 2007). Le clergé polonais est la première institution du pays à avoir décidé d’examiner systématiquement ses anciennes relations avec la police secrète communiste (SB).
L’archevêque, nommé le 6 décembre, avait démissionné le 7 janvier (cf. Zenit du 7 janvier 2007), jour prévu pour son installation liturgique, après avoir nié dans un premier temps puis reconnu publiquement une collaboration avec les services de la SB.
« La mission épiscopale, aujourd’hui comme par le passé, écrit le pape, est marquée par la souffrance. Que notre Seigneur ne cesse de vous soutenir de sa grâce ».
Benoît XVI évoque la lettre de démission de l’archevêque et le remercie de sa confiance. L’archevêque y exprime, souligne le pape, « la douloureuse souffrance de son cœur », et dit être « conscient » que la situation en lui permettait plus de « commencer son service épiscopal avec l’autorité indispensable » qu’elle suppose.
Cette démission constitue, souligne le pape, « un acte de profonde sensibilité pour le bien de l’Eglise de Varsovie et de Pologne », et un signe de « son humble détachement des hautes charges ».
Benoît XVI mentionne les « circonstances exceptionnelles » dans lesquelles Mgr Wielgus exerçait son ministère « lorsque le régime communiste de Pologne utilisait tous les moyens possibles pour étouffer la liberté des citoyens et spécialement du clergé ».
Le pape souligne par ailleurs que l’archevêque a fait « preuve d’une grande piété » et « d’un amour profond de Jésus Christ et de l’Eglise » en tant que recteur de l’université de Lublin, et en tant qu’évêque de Plock.
Benoît XVI encourage Mgr Wielgus à « poursuivre avec un coeur confiant et serein » et à reprendre son activité au service du Christ afin de mettre ses « grandes qualités sacerdotales au service de l'Eglise de Pologne ».
Selon les documents laissés par la police communiste, Mgr Wielgus aurait collaboré avec la SB pendant vingt ans, de 1967 à 1987.
Un tribunal spécial, chargé de juger de la véracité des accusations sur la collaboration avec la SB, décidera la semaine prochaine s'il est compétent pour examiner ce cas, le premier d'un ecclésiastique de haut rang, indique l’AFP.
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Feb 21, 2007 00:00