La Commission a défini une stratégie exigeant courage, humilité et une morale renouvelée pour lutter contre les abus et les prévenir © Vatican Media

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Le Vatican fixe la date de son prochain rapport sur la lutte contre les abus

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(ZENIT News / Rome, 10/07/2025) – La Commission pontificale pour la protection des mineurs a clôturé son Assemblée plénière d’automne à Cracovie le 3 octobre, après cinq jours de réflexions sur la manière de renforcer la protection des enfants dans l’Église mondiale. Sous la direction de son nouveau président, Mgr Thibault Verny, archevêque de Chambéry, la Commission a défini une stratégie exigeant courage, humilité et une morale renouvelée pour lutter contre les abus et les prévenir.

 Pour Mgr Verny, qui a pris ses fonctions au début de cette année, cette réunion a marqué plus qu’un simple changement de direction. Elle a symbolisé une transition vers une approche plus large et plus interconnectée de la protection : une approche qui écoute attentivement les victimes, valorise la transparence et insiste sur une véritable responsabilisation. S’adressant à des participants venus de tous les continents, Mgr  Verny a exhorté les dirigeants de l’Église à résister à la complaisance et à « apprendre les uns des autres sans jamais nous opposer », soulignant que « certains pays du Sud sont plus avancés que nous, au Nord, en matière de pratiques de protection ». 

Le choix de la Pologne comme lieu de rencontre revêtait une signification particulière. Le prélat français a souligné que la rencontre de Cracovie était conçue comme un acte de solidarité envers les victimes et les communautés locales qui font encore face aux blessures des abus passés. « C’est grâce aux victimes que nous pouvons poursuivre notre chemin et comprendre », a déclaré Mgr Verny. « L’Église doit vivre une culture de protection en dialogue avec la société, s’en inspirant en termes de prospective et de protection. » 

L’un des points centraux de l’assemblée était l’examen du Cadre des Orientations Universelles (CGU), l’ensemble des principes mondiaux qui définiront la manière dont chaque Église locale conçoit ses systèmes de protection. Des rapports sur des projets pilotes menés au Zimbabwe, aux îles Tonga, en Pologne et au Costa Rica ont été présentés, chacun apportant des enseignements sur la manière d’intégrer les réalités pastorales, juridiques et culturelles dans un cadre unifié. La version finale des Orientations, peaufinée grâce à un processus de consultation synodale, sera ensuite discutée avec les départements compétents du Vatican avant d’être présentée au pape François.

 Les délibérations de la Commission ont également porté sur la « justice conversationnelle », une approche émergente qui privilégie un dialogue réparateur et centré sur les victimes. Cette approche, détaillée dans le deuxième rapport annuel, qui sera publié le 16 octobre, vise à dépasser les réponses bureaucratiques pour privilégier des formes de justice favorisant la guérison et la réforme institutionnelle. Le rapport, publié en cinq langues, met en avant la justice réparatrice comme un impératif théologique, ancré dans la vérité, la réparation et la conversion.

 Un aperçu du troisième rapport annuel, actuellement en version préliminaire, a également été présenté. Il fera l’objet d’une phase de consultation synodale afin d’élargir l’éventail des données et des voix mondiales incluses. Parallèlement, l’initiative « Memorare » de la Commission, conçue pour renforcer les capacités locales de protection, poursuit son avancée, avec 17 projets actifs dans les Amériques, en Afrique et en Asie.

 Les derniers mots de Mgr Verny ont exprimé à la fois l’urgence et la fragilité du moment. Tout en reconnaissant les progrès réalisés ces dernières années, il a mis en garde contre la « lassitude concernant la protection », c’est-à-dire le risque de supposer que des directives publiées ou des bureaux peuvent à eux seuls prévenir de futurs dommages. « Nous ne sommes pas à l’abri simplement parce que nous avons ouvert des bureaux », a-t-il affirmé. Seuls une vigilance constante, l’humilité et l’apprentissage mutuel peuvent soutenir cette mission. 

L’assemblée s’est conclue par une rencontre entre les membres de la Commission et la Conférence épiscopale polonaise, réaffirmant l’engagement de l’organisme du Vatican à soutenir les églises locales dans la mise en œuvre de systèmes de protection efficaces.

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Valentina di Giorgio

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