Les pères albanais Louis Palić (à gauche) et Gjon Gazulli © Vatican Media

Les pères albanais Louis Palić (à gauche) et Gjon Gazulli © Vatican Media

Béatification des martyrs albanais Luigi Palić et Gjon Gazulli

La messe de béatification des deux prêtres a été célébrée samedi 16 novembre

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Le cardinal Marcello Semeraro, préfet du Dicastère des causes des saints, a béatifié deux martyrs albanais, les prêtres Luigi Palić et Gjon Gazulli. La messe de béatification a été célébrée ce samedi en la cathédrale Saint-Étienne de Scutari, en Albanie.

Les deux hommes ont été condamnés à mort en raison de leur foi, l’un en 1913 et l’autre en 1927. « Nos deux bienheureux ont fait du bien et ont été calomniés et condamnés par des mensonges » a dit le cardinal Semeraro dans son homélie : « pour tous deux, les paroles de Jésus se réalisent : ‘ils vous insulteront, ils vous persécuteront et, en mentant, diront contre vous toutes sortes de méchancetés à cause de moi’. »

« Que l’exemple de ces martyrs réconforte tant de chrétiens discriminés pour leur foi à notre époque. Applaudissons les nouveaux béatifiés » a déclaré le lendemain le pape François, lors de la prière de l’Angélus.

« Nos deux bienheureux ont fait du bien et ont été calomniés et condamnés par des mensonges » © Vatican Media

« Nos deux bienheureux ont fait du bien et ont été calomniés et condamnés par des mensonges » © Vatican Media

Le P. Luigi Palić : « Ô Jésus, que ce soit par amour pour toi ! »

Né le 20 février 1877, le P. Louis Palić était un religieux de l’Ordre des frères mineurs de l’Annonciation, en Albanie. Il a été arrêté, battu, torturé puis assassiné en 1913 par des soldats monténégrins, après s’être opposé aux exactions perpétrées sur les populations catholiques et musulmanes, en vue de les convertir à l’orthodoxie.

Dans ce contexte, le religieux exhortait les catholiques et les musulmans à rester fidèles à leurs croyances. Conscient des dangers qu’il courait en ce temps de répression contre la population d’origine albanaise, il a refusé de fuir et a continué à exercer son ministère par fidélité à sa mission.

Il a été arrêté sous la fausse accusation d’avoir incité la population à ne pas rendre les armes. On lui demanda de renoncer à sa foi catholique et de se convertir à l’orthodoxie, mais il refusa obstinément. Le 7 mars 1913, alors qu’il était sur le point d’être fusillé, il a confirmé sa pleine disponibilité à mourir pour le Christ et pour l’Église, en s’est écrié : « Ô Jésus, que ce soit par amour pour toi ! »

Le P. Gjon Gazulli : « Vive la Christ, notre roi ! » 

Né le 26 mars 1893, le prêtre diocésain Gjon Gazulli a été été pendu en 1927 à Scutari, car ses activités étaient considérées comme un obstacle à la réalisation du plan pour « l’unité de la population » : le gouvernement voulait en effet libérer les albanais de toute appartenance confessionnelle.

Le prêtre, qui avait créé une école paroissiale pour l’enseignement de la religion catholique, a été maintenu sous contrôle pour avoir prétendument entravé l’éducation commune des musulmans et des chrétiens. Alors que nombre de ses confrères avaient quitté le pays, soumis au régime hostile au clergé catholique, le P. Gjon est resté parmi les siens. Il a finalement été arrêté et condamné à mort sur la base de fausses accusations.

Avant de mourir, le bienheureux a pu confirmer sa pleine adhésion au Christ et a pardonné à ses assassins en disant : « Je meurs innocent. Vive le Christ, notre roi ! Vive l’Église catholique ! Vive le pape ! Vive l’Albanie et les vrais Albanais ! »

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Anne van Merris

Anne van Merris est journaliste, formée à l’Institut de journalisme européen Robert Schuman à Bruxelles. Elle est mariée et mère de quatre enfants.

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