Ce mercredi 11 septembre 2024, le pape François a achevé la troisième étape de sa tournée en Asie du Sud-Est et en Océanie. Il a passé trois jours au Timor oriental (ou Timor-Leste), l’un des plus jeunes États du monde, et l’un des plus catholiques.
Le Timor oriental est devenu un État indépendant en 2002, après une occupation indonésienne de 24 ans et une lutte éprouvante, au cours de laquelle des dizaines de milliers de personnes ont trouvé la mort. De son côté, l’Église catholique a joué un rôle essentiel dans le développement du pays grâce aux missionnaires, en particulier dans le domaine de l’éducation.
Un peuple joyeux et résiliant
Le pape François a atterri lundi 9 septembre au matin à Dili, la capitale. Il a été acclamé par la foule avant d’être reçu par le président José Ramos-Horta. Il a ensuite rencontré les autorités du pays et leur a confié sa joie d’être parmi eux, ainsi que son émerveillement de découvrir un peuple si souriant, malgré le passé douloureux.
« Je tiens en particulier à rappeler et à saluer vos efforts assidus pour parvenir à une pleine réconciliation avec vos frères d’Indonésie, une attitude qui a trouvé sa source la première et la plus pure dans les enseignements de l’Évangile » a-t-il déclaré au palais présidentiel. « Vous avez gardé l’espérance ferme même dans l’affliction et, grâce au tempérament de votre peuple et à votre foi, vous avez transformé la douleur en joie ! »
Il a ensuite parlé des défis actuels du Timor oriental, à savoir la question de l’émigration, de la pauvreté, ainsi que les fléaux sociaux comme la corruption ou l’abus d’alcool chez les jeunes. Il a invité le pays à mettre en œuvre une formation ayant pour base la doctrine sociale de l’Église : « Investissez dans l’éducation, dans la famille et dans l’école. Une éducation qui met au centre les enfants et les jeunes et promeut leur dignité. »
À l’Église timoraise : « Que le parfum de l’Évangile parvienne à tous »
Mardi 10 septembre au matin, le Saint-Père a visité une école et a salué des enfants porteurs de handicap. Il leur a parlé de l’amour, cet « amour qui anime, qui construit et qui fortifie ». Il a remercié les enfants qui donnent le témoignage de se laisser soigner.
Il a ensuite rencontré le clergé, les consacré(e)s et les catéchistes à la cathédrale de l’Immaculée Conception. Dans son discours, il a rendu grâce pour le nombre important de vocations au Timor oriental. Il a demandé à l’Église timoraise de rester une Église passionnée, humble et de ne pas se décourager. « Votre pays, enraciné dans une longue histoire chrétienne, » a-t-il continué, « a besoin aujourd’hui d’un nouvel élan dans l’évangélisation, pour que le parfum de l’Évangile parvienne à tous. »
Dans l’après-midi, il a célébré une messe sur la grande esplanade de Taci Tolu, à Dili. Fait impressionnant, 600 000 personnes ont participé à cette eucharistie, soit la moitié de la population du Timor. « Vous avez tant d’enfants ! Ce peuple, ce qu’il a de mieux, c’est le sourire de ses enfants. Et un peuple qui apprend aux enfants à sourire est un peuple qui a un avenir » a-t-il déclaré pendant la messe.
Fraternité et réconciliation
Pour clôturer sa visite, le pape François a rencontré les jeunes mercredi matin. Dialoguant avec eux par un jeu de questions-réponses, il les a invités à ne pas perdre l’enthousiasme de la foi : « Vous êtes un peuple qui sait sourire ! Continuez à sourire ! N’oubliez pas cela ! »
Enfin, il leur a demandé une chose avant de partir : apprendre la fraternité, à « être des frères, pas des ennemis ». « Dans ce pays souriant, vous avez une histoire merveilleuse, faite d’héroïsme, de foi, de martyre et, surtout, de pardon et de réconciliation », s’est-il exclamé. En repartant, il a alors été de nouveau acclamé par des milliers de personnes massées le long des routes.