Samedi 31 août 2024, le séminariste Ján Havlík a été béatifié à Šaštín, en Slovaquie, par le cardinal Marcello Semeraro, préfet du Dicastère des causes des saints.
Ján Havlík est le premier séminariste de la Congréation de saint-Vincent de Paul à être béatifié. Martyr de la persécution communiste à l’encontre de l’Église catholique, il a été emprisonné et torturé à de multiples reprises en raison de sa foi. Malgré cela, le bienheureux n’a cessé de mettre son espérance dans le Christ, à qui il a donné toute sa vie.
Un appel au sacerdoce malgré la persécution
Né en 1928, Ján Havlík a décidé, à l’âge de treize ans, de commencer le processus de discernement vocationnel pour entrer dans la Congrégation de la Mission de Saint-Vincent-de-Paul. En 1953, le jeune séminariste a été condamné à dix ans de travaux forcés pour haute trahison. Il a subi des tortures physiques et psychologiques, des mauvais traitements, des interrogatoires musclés et de longues périodes d’isolement.
Malgré cela, Ján s’est consacré inlassablement à aider ses compagnons tant sur le plan matériel que spirituel ; il professait les valeurs chrétiennes et ne cachait pas sa vocation au sacerdoce, ce qui a fait de lui une cible. Ján disait de son travail en prison : « J’ai l’impression d’être en mission, aucun missionnaire ne pourrait souhaiter un endroit meilleur et plus stimulant pour travailler. Si seulement j’avais plus de temps. Si seulement le travail ne nous pesait pas autant. »
En mai 1958, ne pouvant plus travailler à cause de sa santé trop fragile, il a été interné dans un hôpital psychiatrique, puis transféré dans différentes prisons tchécoslovaques jusqu’au 29 octobre 1962, date de sa libération.
Une vertu espérance et une fidélité sans faille au Christ
Malgré toutes ces violences subies, l’espérance et la fidélité au Christ de Ján n’ont jamais faibli. « Ce modèle de fidélité est aujourd’hui officiellement proposé à l’Église slovaque, mais aussi à tous les chrétiens et, je voudrais ajouter, à tous ceux qui œuvrent en faveur de la dignité humaine et de la liberté de conscience », a dit le cardinal lors de la messe de béatification.
« Au désir de ‘garder captive la parole de Dieu’ », ajoute-t-il, « le nouveau bienheureux a opposé la fidélité à Dieu, la fidélité à sa propre vocation, le choix de la charité envers le prochain (…). C’est la vertu d’espérance qui a fait grandir sa vocation et l’a soutenu. Un signe d’espérance, en effet, est déjà le choix d’être disciple de saint Vincent-de-Paul. »
Ján Havlík est décédé le jour de sa fête, le 27 décembre 1965, à l’âge de 37 ans, en tant que séminariste de la Mission, offrant le sacrifice de sa vie et en pardonnant à ses persécuteurs.
« Depuis sa mort, le serviteur de Dieu jouissait de la réputation d’un authentique martyr parmi ceux qui l’avaient connu et admiré pour son témoignage extraordinaire de foi, qui n’a jamais faibli malgré la dure persécution à laquelle il a été soumis, et qui ont constaté la détérioration progressive de son état physique en raison des mauvais traitements subis pendant son emprisonnement », a déclaré le P. Serhiy Pavlish, postulateur général de la cause en béatification de Ján Havlík.