« Que Marie, la Vierge de l’Avent, nous aide à ne pas nous considérer propriétaires de notre vie, à ne pas résister quand le Seigneur vient la changer, mais à être prêts à nous laisser visiter par lui, hôte attendu et bienvenu même s’il bouleverse nos plans » : c’est la prière du pape François qui appelle à la « vigilance » et à la « sobriété », à l’occasion de l’angélus de midi, en ce 27 novembre 2016, premier dimanche de l’Avent, les quatre semaines qui préparent à Noël.
Le pape a aussi souligné que l’Avent c’est le « un temps d’espérance » : « L’espérance vraie, fondée sur la fidélité de Dieu et sur notre responsabilité. »
Vigilance, sobriété, disponibilité, espérance, responsabilité: ce sont les principales consignes du pape François pour ce temps liturgique qui marque dans l’Eglise catholique le commencement de l’Année liturgique nouvelle.
Le pape a assuré de sa prière les populations d’Amérique centrale et du Nord de l’Italie frappées par des catastrophes naturelles.
Voici notre traduction des paroles du pape François avant et après la prière de l’angélus.
AB
Paroles du pape François avant l’angélus
Chers frères et soeurs, bonjour !
Dans l’Eglise commence aujourd’hui une nouvelle année liturgique, c’est-à-dire un nouveau chemin de foi du Peuple de Dieu. Et comme toujours nous commençons par l’Avent.
La page de l’Evangile (cf. Mt 24,37-44) nous introduit à l’un des thèmes les plus suggestifs du temps de l’Avent: la visite du Seigneur à l’humanité. La première visite – nous le savons tous – est advenue par l’Incarnation, la naissance de Jésus dans la grotte de Bethléem ; la deuxième venue se produit dans le présent : le Seigneur nous rend visite continuellement, chaque jour, il marche à nos côtés, et c’est une présence de consolation ; et enfin il y aura la troisième, la dernière visite, que nous professons à chaque fois que nous récitons le Credo : « Il viendra à nouveau dans la gloire pour juger les vivants et les morts ». Le Seigneur nous parle aujourd’hui de sa dernière visite, celle qui aura lieu à la fin des temps, et il nous dit où notre chemin aboutira.
La Parole de Dieu met en relief le contraste entre le déroulement normal des choses, la routine quotidienne, et la venue du Seigneur à l’improviste. Jésus dit :
« En ces jours-là, avant le déluge,
on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari,
jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ;
les gens ne se sont doutés de rien,
jusqu’à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis » (vv. 38-39).
Jésus dit cela. C’est toujours frappant de penser aux heures qui précèdent une grande calamité : tous font les choses habituelles sans se rendre compte que leur vie va être bouleversée. C’est sûr que l’Evangile ne veut pas nous faire peur, mais ouvrir notre horizon à une dimension ultérieure, plus grande, qui, d’une part, relativise les choses de chaque jour, mais en même temps les rend précieuses, décisives. La relation avec le Dieu-qui-vient-nous-visiter donne à chaque geste, à chaque chose une lumière différente, une épaisseur, une valeur symbolique.
Dans cette perspective, il y a aussi une invitation à la sobriété, à ne pas être dominés par les choses de ce monde, par les réalités matérielles, mais plutôt à les gouverner. Si, au contraire, nous nous laissons conditionner et dominer par elles, nous ne pouvons pas percevoir qu’il y a quelque chose de beaucoup plus important : notre rencontre finale avec le Seigneur : voilà ce qui est important. Cela, cette rencontre. Et les choses de chaque jour doivent être dirigées vers cet horizon. Cette rencontre avec le Seigneur qui vient pour nous.
A ce moment-là, dit l’Evangile, « deux hommes seront aux champs :
l’un sera pris, l’autre laissé » (v. 40). C’est une invitation à la vigilance, parce que, ne sachant pas quand Il viendra, il faut être toujours prêt à partir.
En ce temps de l’Avent nous sommes invités à élargir l’horizon de notre cœur, à nous laisser surprendre par la vie qui se présente chaque jour avec ses nouveautés. Pour faire cela, il faut apprendre à ne pas dépendre de nos sécurités, de nos schémas consolidés, parce que le Seigneur vient à l’heure où nous ne l’imaginons pas. Il vient pour nous introduire dans une dimension plus belle et plus grande.
Que Marie, la Vierge de l’Avent, nous aide à ne pas nous considérer propriétaires de notre vie, à ne pas opposer de résistance quand le Seigneur vient la changer, mais à être prêts à nous laisser visiter par lui, hôte attendu et bienvenu même s’il bouleverse nos plans.
Angelus Domini nuntiavit Mariae…
Paroles du pape François après l’angélus
Chers frères et soeurs,
Je voudrais assurer les populations d’Amérique centrale de ma prière – spécialement le Costa Rica et le Nicaragua -, frappées par un ouragan et, pour ce dernier aussi par un violent tremblement de terre.
Et je prie aussi pour les populations du Nord de l’Italie qui souffrent des inondations.
Je vous salue tous, pèlerins venus d’Italie et de différents pays : familles, groupes paroissiaux, associations.
Je salue en particulier les fidèles venus du Liban, d’Egypte, de Slovaquie, et le chœur de Limbourg (Allemagne)
Je salue affectueusement la communauté équatorienne de Rome ; les familles du Mouvement “Tra Noi”; les groupes d’Altamura, de Rieti, de San-Casciano-in-Val-di-Pesa; l’UNITALSI de Capaccio et les élèves de Bagheria.
Je vous souhaite à tous un bon dimanche et un bon chemin de l’Avent pour rencontrer le Seigneur. Que ce soit un temps d’espérance ! Aller à la rencontre du Seigneur qui vient à notre rencontre. L’espérance vraie, fondée sur la fidélité de Dieu et sur notre responsabilité.
Et, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi.
Bon déjeuner et au revoir !
© Traduction de Zenit, Anita Bourdin
Angélus, premier dimanche de l'Avent 2016, capture CTV
Vigilance, sobriété, disponibilité, espérance, responsabilité: le pape souhaite à tous un bon « Avent »
Angélus du premier dimanche de l’Avent 2016 (traduction complète)