Soeur Eugenia Bonetti, capture @ Telepace

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Vendredi Saint: soeur Eugenia écrit les méditations du Chemin de croix du Colisée

« La souffrance des nombreuses personnes victimes de la traite »

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C’est à soeur Eugenia Bonetti que le pape François a confié l’écriture des méditations du Chemin de Croix du Colisée: l’événement sera diffusé par les télévisions en mondovision, vendredi 19 avril, à 21h15.
La religieuse italienne, de 80 ans, est connue pour son engagement contre les esclavages modernes, spécialement l’esclavage des femmes exploitées sexuellement: elle a reçu, entre autres, le Prix international Femme de courage 2007 et le Prix de la Citoyenneté européenne en 2013, justement « pour son engagement contre la traite des êtres humains ». Les statistiques officielles parlent de 30 millions d’esclaves dans le monde.
Ancienne missionnaire en Afrique pendant quelque 25 ans, sœur Eugenia a créé en 2012, avec d’autres religieux et laïcs, l’association « Slaves no more! », « Jamais plus d’esclaves ! », « pour combattre l’esclavage d’aujourd’hui et offrir [aux victimes] l’opportunité de retourner dans leurs pays avec dignité et de commencer une nouvelle vie grâce à un travail de réinsertion, d’assistance, d’aide financière ».
La souffrance des victimes de la traite
Alessandro Gisotti, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a en effet indiqué, ce vendredi 5 avril 2019 que « le Pape François a choisi, cette année, de confier la préparation des textes du Chemin de croix du Vendredi saint au Colisée à Sœur Eugenia Bonetti, missionnaire de l’Ordre de la Consolata, présidente de l’Association « Slaves no more ». »
Il précise le thème des méditations: « Au centre des méditations : la souffrance des nombreuses personnes victimes de la traite des êtres humains ».
Sœur Eugenia Bonetti est engagée dans cette lutte depuis le 2 novembre 1993 – date de sa première rencontre avec une victime de la traite – d’abord à Turin, puis à Rome depuis l’an 2000.
Dans un entretien à Zenit, elle confiait, il y a quelques temps: « Personne ne peut et ne doit se sentir étranger ou indifférent face à tant de souffrance, tant d’exploitation et de destruction de personnes innocentes et sans défense ».
Vie religieuse et missionnaire
Elle voit dans cette lutte la réalisation de la vocation des consacrés: « Notre espoir est de pouvoir créer un réseau, de travailler ensemble pour venir en aide à toutes ces personnes, traitées comme des esclaves, qui attendent encore d’être libérées de leurs chaînes. Ce n’est que comme cela que notre vie religieuse et missionnaire pourra exprimer pleinement son rôle prophétique dans le monde d’aujourd’hui ».
A Radio Vatican elle avait confié que parmi les formes d’esclavages,  « la plus terrible, est l’esclavage sexuel chez les femmes et les enfants mineurs, mais aussi l’esclavage pour le travail, celui de la mendicité, des organes, des enfants soldats ».
Elle parlait de rapatriement accompagnés des personnes arrachées à la traite: « Nous réalisons ces rapatriements assistés à travers un projet de réintégration sociale et de travail, en collaboration avec l’USMI et avec la Caritas italienne, et grâce aux fonds que nous recevons de la Conférence épiscopale italienne « .
Pour la religieuse, « ce sont vraiment les clients qui favorisent, alimentent et soutiennent la prostitution ». Elle appelle à travailler pour « se ré-approprier une culture de respect, de dignité, de relation » afin de « redonner à ces personnes la dignité, la liberté, l’identité et l’égalité ».
 
 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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