Mgr Giampietro dal Toso - secretary of the Pontifical Council “Cor unum” since his appointment by Pope Benedict XVI

ZENIT - by HSM

Syrie et Irak: la réponse du "témoignage concret de la charité", par Mgr Dal Toso

Eclairage du secrétaire de Cor Unum à la veille de la réunion des organismes caritatifs engagés dans la région

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« Le témoignage concret de la charité » en Syrie et en Irak peut « recréer de nouveaux rapports de confiance entre les gens », estime Mgr Giampietro Dal Toso, secrétaire du Conseil pontifical Cor Unum.
Dans une interview publiée par L’Osservatore Romano du 28 septembre 2016, en la veille de la cinquième réunion de coordination des organismes caritatifs catholiques engagés dans la région, il fait le point du travail douze mille opérateurs sur le terrain. Le pape François lancera personnellement les travaux de la réunion lors de l’audience avec les participants jeudi matin à 9h30, au Palais apostolique du Vatican.
Mgr Giampietro Dal Toso est « fermement convaincu » que « le témoignage concret de la charité » aide à « recréer de nouveaux rapports de confiance entre les gens » dans la zone du conflit.
« La guerre ne provoque pas seulement des morts et des destructions, mais elle déchire aussi ce tissu de relations humaines, affirme-t-il, cette manière de vivre ensemble laborieusement construite à travers les siècles. On peut le reconstruire avant tout avec le témoignage de la charité. En outre, le rôle des communautés chrétiennes présentes comme facteur de réconciliation et équilibre pour la région est reconnu par tous, musulmans compris. »
En Syrie et en Irak, quatre millions et demi de personnes sont directement assistés par les organisations caritatives catholiques. « Elles réalisent un travail énorme, souligne Mgr Dal Toso. Bien que l’Église soit touchée et menacée, les agences sur le terrain augmentent la quantité et la qualité de leur engagement. »
En Syrie, précise-t-il, « l’intervention principale concerne encore l’aspect purement humanitaire : nous devons donner à manger aux personnes et les assister dans leurs besoins primaires ». Dans d’autres régions, parmi les priorités : « l’instruction des enfants », la création « des occasions de travail », le soutien des familles « dans leurs nécessités les plus élémentaires, à commencer par le paiement du loyer de la maison ». « Ce n’est évidemment pas un mystère, ajoute Mgr Dal Toso, qu’une partie importante de notre aide passe à travers des évêques, des prêtres, des religieux qui sont toujours restés là, aux côtés de leur peuple pour apporter un soutien spirituel et matériel. »
Les destinataires de ces aides sont « tous », « sans distinction », déclare le secrétaire de Cor Unum. Cependant la vérification des besoins spécifiques des communautés chrétiennes a été faite « pour répondre aux appels que le pape lance sans cesse pour protéger la présence chrétienne au Moyen-Orient ».
Enquête sur l’aide humanitaire
La « Seconde enquête sur l’aide humanitaire », « un document unique en son genre » précise Mgr Dal Toso, sera présentée le 29 septembre. Elle « concerne sept pays (Syrie, Irak, Liban, Jordanie, Turquie, Égypte et Chypre) et a été réalisée avec la contribution de soixante-treize entités ecclésiales, vingt de plus que l’année précédente », ajoute-t-il.
Mgr Dal Taso estime que la présence de Staffan de Mistura, envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, à la réunion « revêt une grande valeur ». « Tandis que la guerre enflamme Alep et que la communauté internationale se fatigue à chercher un accord, dit-il, la voix du pape servira encore à apporter un soutien aux institutions internationales afin qu’elles poursuivent sans se lasser une stratégie pour arriver enfin à la paix ». La présence de ce diplomate permettra également « à nos organisations de connaître dans les détails les orientations des Nations Unies, créant et renforçant les canaux de collaboration ». « Mais cette confrontation, ajoute-t-il, sera aussi utile à l’ONU pour se rendre compte de l’impact réel qu’a l’Église catholique. »
Arrêt du commerce des armes
Parmi les propositions recueillies sur le terrain pour arrêter la guerre en Syrie et en Irak, Mgr Dal Toso nomme l’arrêt du commerce des armes et l’instauration de trêves pour aider la population à survivre et comme « temps de réflexion pour ceux qui combattent ».
« Le pape a raison de dénoncer le commerce des armes qui fait gagner beaucoup d’argent sur le dos de tant de monde, dit Mgr Dal Toso. Il est évident que s’il n’y avait pas les armes, il n’y aurait pas la guerre ». En reconnaissant que « le cadre politique est très complexe » dans cette région, il souligne qu’il faut « regarder positivement les trêves » : c’est un moment où les organismes caritatifs peuvent aider les civils.
« Certes, tant de souffrances ne disparaîtront qu’avec la fin de la guerre, estime Mgr Dal Taso. Mais dans cette situation désastreuse, il est important de reconnaître qu’il y a un parcours commun de tous ces organismes qui travaillent pour la population. Et il est important que ce service soit mené par tous, ensemble, collaborant le plus possible. »
Avec une traduction de Constance Roques

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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