Offertoire, Messe de la Toussaint 2016 à Malmö (Suède) © L'Osservatore Romano

Offertoire, Messe de la Toussaint 2016 à Malmö (Suède) © L'Osservatore Romano

Suède: Ce qui caractérise les saints, c'est qu'ils sont heureux! (homélie complète)

Le pape célèbre la messe de la Toussaint à Malmö

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« S’il y a quelque chose qui caractérise les saints, c’est qu’ils sont réellement heureux », fait observer le pape dans son homélie pour la messe de la Toussaint qu’il a présidée, en ce 1er novembre 2016, en Suède, à Malmö, au Swedbank Stadion, à 9h30.
C’était la seconde journée du pape en Suède à l’occasion des 500 ans de la Réforme de Luther: la journée de lundi, 31 octobre, a été consacrée aux célébrations oecuméniques, avec la signéture de deux déclarations, l’une entre le pape François et le président de la Fédération luthérienne mondiale, l’évêque Munib Younan, – confirmant la volonté de surmonter les malentendus du passé -, et l’autre entre le secrétaire général de Caritas Internationalis, Michel Roy, et la directrice du Service mondial des Luthériens, Maria Immonen, pour la promotion de la justice et de la dignité humaine.
Ce mardi matin, le pape a rencontré la communauté catholique suédoise pour la Toussaint, et il devait repartir de Suède pour Rome à 12h45. Dans son homélie, il a souligné que les saints « ont trouvé le secret de ce bonheur authentique, niché au fond de l’âme et qui a sa source dans l’amour de Dieu ».
Il a fait observer que le chemin de la sainteté est balisé par les béatitudes, qui indiquent justement un chemin de bonheur: « C’est pourquoi on appelle bienheureux les saints. Les béatitudes sont leur chemin, leur but, leur patrie. Les béatitudes sont le chemin de vie que le Seigneur nous enseigne, pour que nous suivions ses traces. Dans l’Évangile de la Messe, nous avons entendu comment Jésus les a proclamées face à une grande multitude sur une montagne près du lac de Galilée. »
Les béatitudes sont en quelque sorte le portrait de Jésus lui-même, et le pape a insisté sur la béatitude des « doux »: « Les béatitudes sont le profil du Christ et, par conséquent, du chrétien. Parmi toutes les béatitudes, je voudrais en souligner une: «Bienheureux les doux». Jésus dit de lui-même: «Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur « (Mt 11, 29). C’est son portrait spirituel et cela nous révèle la richesse de son amour. »
Le pape a recommandé de cultiver cette vertu aussi pour surmonter les divisions entre chrétiens: « La douceur est une manière d’être et de vivre qui nous rapproche de Jésus et nous unit entre nous; elle nous permet de laisser de côté tout ce qui nous divise et nous oppose, et on cherche les façons toujours nouvelles pour avancer sur le chemin de l’unité. »
Voici la traduction officielle en français de l’homélie que le pape François a prononcée en espagnol.
AB
Homélie pour la Toussaint 2016
Avec toute l’Église, nous célébrons aujourd’hui la solennité de Tous les Saints. Nous nous souvenons, ainsi, non seulement de ceux qui ont été proclamés saints au long de l’histoire, mais également de beaucoup de nos frères qui ont vécu leur vie chrétienne dans la plénitude de la foi et de l’amour, au milieu d’une existence simple et cachée. Sûrement, parmi eux, il y a beaucoup de nos familiers, amis et connaissances.
Nous célébrons, par conséquent, la fête de la sainteté. Cette sainteté qui, parfois ne se manifeste pas dans de grandes œuvres ou dans des succès extraordinaires, mais qui sait vivre fidèlement et chaque jour les exigences du baptême. Une sainteté faite d’amour de Dieu et des frères. Amour fidèle jusqu’à l’oubli de soi-même et jusqu’au don total de soi aux autres, comme la vie de ces mères et de ces pères, qui se sacrifient pour leurs familles en sachant renoncer volontiers, même si ce n’est pas toujours facile, à tant de choses, à tant de projets ou de plans personnels.
Mais s’il y a quelque chose qui caractérise les saints, c’est qu’ils sont réellement heureux. Ils ont trouvé le secret de ce bonheur authentique, niché au fond de l’âme et qui a sa source dans l’amour de Dieu. C’est pourquoi on appelle bienheureux les saints. Les béatitudes sont leur chemin, leur but, leur patrie. Les béatitudes sont le chemin de vie que le Seigneur nous enseigne, pour que nous suivions ses traces. Dans l’Évangile de la Messe, nous avons entendu comment Jésus les a proclamées face à une grande multitude sur une montagne près du lac de Galilée.
Les béatitudes sont le profil du Christ et, par conséquent, du chrétien. Parmi toutes les béatitudes, je voudrais en souligner une: «Bienheureux les doux». Jésus dit de lui-même: «Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur « (Mt 11, 29). C’est son portrait spirituel et cela nous révèle la richesse de son amour. La douceur est une manière d’être et de vivre qui nous rapproche de Jésus et nous unit entre nous; elle nous permet de laisser de côté tout ce qui nous divise et nous oppose, et on cherche les façons toujours nouvelles pour avancer sur le chemin de l’unité, comme l’ont fait les enfants de cette terre, dont sainte Marie Elisabeth Hesselblad, canonisée récemment, et sainte Brigitte, Brigitte Vadstena, co-patronne de l’Europe. Elles ont prié et travaillé pour resserrer les liens d’unité et de communion entre les chrétiens. Un signe très éloquent est que ce soit ici, dans votre pays, caractérisé par la cohabitation entre des populations très diverses, que nous sommes en train de commémorer ensemble le cinquième centenaire de la Réforme. Les saints parviennent à des changements grâce à la mansuétude du cœur. Avec la mansuétude, nous comprenons la grandeur de Dieu et nous l’adorons avec sincérité; en outre, c’est l’attitude de celui qui n’a rien à perdre, car son unique richesse est Dieu.
Les béatitudes sont de quelque manière la carte d’identité du chrétien, qui l’identifie comme disciple de Jésus. Nous sommes appelés à être des bienheureux, des disciples de Jésus, en affrontant les souffrances et les angoisses de notre époque avec l’esprit et l’amour de Jésus. Ainsi, nous pourrions indiquer de nouvelles situations pour les vivre avec l’esprit renouvelé et toujours actuel: Bienheureux ceux qui supportent avec foi les maux que d’autres leur infligent et pardonnent du fond du cœur; bienheureux ceux qui regardent dans les yeux les rejetés et les marginalisés en leur manifestant de la proximité; bienheureux ceux qui reconnaissent Dieu dans chaque personne et luttent pour que d’autres le découvrent aussi; bienheureux ceux qui protègent et sauvegardent la maison commune; bienheureux ceux qui renoncent à leur propre bien-être pour le bien d’autrui; bienheureux ceux qui prient et travaillent pour la pleine communion des chrétiens… ils sont tous porteurs de la miséricorde et de la tendresse de Dieu, et ils recevront certainement de lui la récompense méritée.
Chers frères et sœurs, l’appel à la sainteté est pour tous et il faut le recevoir du Seigneur avec un esprit de foi. Les saints nous encouragent par leur vie et par leur intercession auprès de Dieu, et nous, nous avons besoin les uns des autres pour nous sanctifier. Ensemble, demandons la grâce d’accueillir avec joie cet appel et de travailler unis pour la mener à la plénitude. À notre Mère du ciel, Reine de tous les saints, nous confions nos intentions et le dialogue à la recherche de la pleine communion de tous les chrétiens, pour que nous soyons bénis dans nos efforts et parvenions à la sainteté dans l’unité.
[01739-FR.01] [Texte original: Espagnol] © Librairie éditrice du Vatican

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Rédaction

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