« La vocation de votre vie et de votre travail est la joie », une vocation « qui devient aussitôt mission » a déclaré le pape aux représentants du monde du spectacle itinérant.
Le pape François a reçu en audience les membres de l’association ANESV (Association nationale pour les artisans du spectacle itinérant), à l’occasion des 70 années d’activité de l’association, ce vendredi 15 septembre 2017, dans la Salle Clémentine du Palais apostolique. Ils avaient été reçus par Benoît XVI le 1er décembre 2012.
Le pape a confié qu’il apprécie la « beauté artisanale » de ce type de spectacle qui a « un parfum d’étonnement, d’enchantement mais qui est le fruit d’heures et d’heures d’un travail dur ». « Un manège n’en finit pas d’émerveiller, il génère une joie douce chez les petits comme chez les grands », a-t-il ajouté.
Devant les difficultés de la vie itinérante, « ne vous découragez pas », a aussi exhorté le pape, « mais continuez votre chemin pour que nos villes et nos pays ne perdent pas le goût de cette beauté particulière à travers votre présence, votre art et votre joie ».
Voici notre traduction du discours du pape François.
HG
Discours du pape François
Chers frères et sœurs,
Je vous souhaite cordialement la bienvenue, à vous qui appartenez au monde du spectacle itinérant, ici représentés par votre association nationale (ANESV) et je remercie le président pour ses aimables paroles. J’étends mes salutations à vos proches et à vos collègues qui n’ont pu être présents, avec une pensée particulière pour les enfants, les personnes âgées et les malades
Je sais bien que la vie de travail itinérant n’est pas une vie facile. Je connais les désagréments que vous rencontrez avec vos familles, vous qui allez continuellement de lieu en lieu. Il s’agit des difficultés à repérer des places pour faire halte avec vos attractions, à trouver les espaces adaptés pour vos caravanes, devant rester parfois dans des lieux en dehors de la ville, et à vous arrêter dans des communautés qui n’apprécient pas toujours la valeur sociale de ce type de spectacle. Ne vous découragez pas, mais continuez votre chemin pour que nos villes et nos pays ne perdent pas le goût de cette beauté particulière à travers votre présence, votre art et votre joie.
Grâce à Dieu, votre chemin est éclairé par la foi, une foi que vous vivez surtout en famille et c’est très important : la famille en chemin avec Dieu, animée par la confiance dans la Providence. Une foi qui trouve aussi dans les différentes paroisses que vous traversez des lieux de référence pour la halte spirituelle : pour la participation à l’Eucharistie, la préparation et la célébration des sacrements, pour un conseil et une aide fraternelle de la communauté. C’est pourquoi je souhaite qu’entre vos communautés itinérantes et les communautés paroissiales il y ait toujours l’ouverture, la rencontre, le désir de se connaître et de partager des moments de vie et de prière.
Dans ma rencontre avec tout le monde du spectacle itinérant, au moins de juin de l’année dernière, j’ai souligné que vous êtes des « artisans de la fête, de la merveille et du beau, (…) appelés à nourrir des sentiments d’espérance et de confiance ». C’est vrai : vous avez une beauté « artisanale », différente de cette qui est produite par les grandes puissances du divertissement, qui est un peu « aseptisée », peu humaine. Je vous confesse que je préfère la vôtre, qui a davantage un parfum d’étonnement, d’enchantement mais qui est le fruit d’heures et d’heures d’un travail dur. Un manège n’en finit pas d’émerveiller, il génère une joie douce chez les petits comme chez les grands.
En effet, la vocation de votre vie et de votre travail est la joie. Je pense que, si nous remontons à l’origine de chacun de vos spectacles, de vos « caravanes », nous trouvons toujours quelqu’un – un grand-père, une grand-mère, un arrière grand-père… – qui s’est passionné pour ce genre de spectacle, qui a ressenti une vocation joyeuse et qui, pour cela, a été disposé à faire aussi de grands sacrifices. C’est une vocation qui devient aussitôt mission : la mission d’offrir aux gens, aux enfants mais aussi aux adultes et aux personnes âgées, des occasions de divertissement sain, propre. Et dans cette vocation et cette mission, comment ne peut-il pas y avoir la main de Dieu ? Dieu nous aime et veut que nous soyons heureux. Partout où il y a une joie simple, propre, il y a son empreinte. C’est pourquoi, si vous savez conserver ces valeurs, cette authenticité et cette simplicité, vous êtes des messagers de la joie qui plaît à Dieu et qui vient de lui.
Chers frères et sœurs, je vous confie tous à la maternelle protection de Marie notre Mère, qu’elle vous accompagne toujours en route comme pendant les haltes. Je vous bénis tous de tout cœur, ainsi que vos proches et votre travail. Et je vous demande, s’il vous plaît, de ne pas oublier de prier pour moi.
© Traduction de ZENIT, Hélène Ginabat