Drapeau du Soudan du Sud, Domaine public

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Soudan du Sud: le pape ne se rendra pas dans le pays en 2017

Un projet envisagé à la demande des chrétiens

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Le voyage du pape François au Soudan du Sud ne sera pas « possible » en 2017, a annoncé le directeur  de la Salle de presse du Saint-Siège, Greg Burke.
Auparavant,  c’est le pape lui-même qui avait parlé de son souhait de visiter ce pays africain avec le primat anglican Justin Welby, lors de sa visite à l’église anglicane All Saints Church de Rome, le 26 février 2017.
« J’étudie, mes collaborateurs sont en train d’étudier la possibilité d’un voyage au Soudan du Sud », avait confié le pape ajoutant qu’un évêque anglican, un évêque presbytérien et un évêque catholique étaient venus le voir ensemble pour lui demander de venir dans leur pays. Les évêques ont demandé au pape de réaliser ce voyage sous un signe œcuménique.
« Nous sommes en train de réfléchir si cela est possible, si la situation est trop mauvaise là-bas, a expliqué le pape… mais il faut le faire parce que les trois ensemble veulent la paix et ils travaillent ensemble pour la paix ».
Auparavant, lors de sa rencontre avec les principaux chefs religieux chrétiens du Soudan du Sud, le 27 octobre 2016, au Vatican, le pape a aussi exprimé sa volonté de se rendre dans le pays. « Il nous a dit: ‘Regardez, je suis avec vous, je souffre et je vis avec vous. Je veux visiter le Soudan du Sud’ », a affirmé Mgr Paulino Lukudu Loro, MCCJ, archevêque de Djouba, après la rencontre.
Au terme de l’audience générale du 22 février 2017, le pape François a lancé un appel à « rendre les aides alimentaires concrètes » au Soudan du Sud qui vit dans un contexte de guerre civile et de fortes tensions. « Les nouvelles douloureuses qui parviennent du Soudan du Sud martyrisé suscitent une préoccupation particulière, a dit le pape: à un conflit fratricide s’ajoute une crise alimentaire grave qui condamne des millions de personnes, dont de nombreux enfants, à mourir de faim. »
La situation reste toujours tendue au Soudan du Sud, indique L’Osservatore Romano en italien du 31 mai 2017 : « L’inquiétude et le sentiment d’insécurité dans les communautés chrétiennes grandit au Soudan en raison de la politique constante de la démolition des églises. » Seulement depuis février dernier, les autorités de l’État de Khartoum ont décidé de démolir vingt-cinq édifices.
Les autorités prétendent que les lieux de culte sont dépourvus de permis de construction. Cependant, le pasteur Elias Abdelrahim,  dont l’église a été partiellement détruite, témoigne que cet édifice avait été construit de nombreuses années auparavant, grâce à l’autorisation des organisations locales non officielles. « Maintenant, dit-il, une partie du bâtiment est toujours debout, mais il ne convient pas à la prière. »
Depuis l’indépendance du Soudan du Sud, en 2011, le gouvernement de Khartoum avait décidé que la construction des églises ne serait plus autorisée, car le nombre des chrétiens avait beaucoup diminué. Cependant, selon les données recueillies, mais avec difficulté, les chrétiens restent  encore une minorité importante (environ 26 pour cent de la population).
À de nombreuses occasions, les dirigeants chrétiens ont protesté contre l’absence d’autorisation pour la construction de nouvelles églises ainsi que contre leur démolition. Le pasteur Yahya Abdurrahman, de l’église évangélique du Soudan, déclare que la décision des autorités de démolir les églises viole gravement la liberté de religion garantie par la constitution.
L’Organisation soudanaise pour la défense des droits et des libertés (Organization for Defending Rights and Freedoms) est intervenue qualifiant comme extrêmement « malheureuse » la situation au Soudan et exigeant que les autorités respectent les droits de la communauté chrétienne.
Mgr Lukudu Loro, archevêque catholique de Juba, la capitale du Soudan du Sud, a réagit au micro de la radio catholique italienne « InBlu Radio » en disant: « Je suis désolé que le pape ne puisse pas venir. Le pays sera certainement déçu de cette nouvelle. Nous espérons encore la visite de François. »
Il espérait que le pape puisse venir autour du 15 octobre. Il a confié ne pas connaître les raisons de l’annulation, tout en ajoutant : « Le pays n’est pas en paix. Le pape aurait voulu apporter sa contribution. Les préparatifs étaient assez avancés. Un groupe de la sécurité du Vatican avait passé une journée à Juba, rencontrant le nonce apostolique puis le président du gouvernement. Il me semble que cette visite se soit bien passée. Tout était positif. Je ne sais pas ce qui est arrivé entre temps. (..) Il y avait une grande espérance chez les gens et au gouvernement. Tous étaient prêts pour la venue du pape. »
Mais il semble bien que ce soient l’insécurité et la violence qui aient fait reporter le voyage.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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